18/12/05 (B329) UIDH Union Interafricaine des Droits de l’Homme : communiqué du 15/12 pour dénoncer l’arrestation arbitraire par les sbires de Guelleh, de Jean-Paul Noël Abdi, Vice-Président de l’UIDH et Président de la LDDH.

Communiqué de l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme

Subject: Arrestation de M. Jean Noel Abdi
Date: Thu, 15 Dec 2005 11:34:00 -0000
ARRESTATION ET DETENTION DE JEAN-NOEL ABDI

L’Union Interafricaine des Droits de l’Homme (UIDH) est inquiète de la dégradation de la situation des droits de l’homme en Djibouti. En effet, selon les informations que nous venons de recevoir, M. Jean-Paul Abdi Noel, Président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme (LDDH) et Vice Président de la Corne de l’Afrique aurait été convoqué le 14 décembre par la police nationale. Il aurait été ensuite transféré à la prison de NAGAD. Nous ignorons les motifs réels de cette interpellation et emprisonnement.

Nous nous rappelons des nombreuses dénonciations des violations graves des droits humains perpétrées par les autorités djiboutiennes et régulièrement dénoncées par la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme. Les dossiers qui continuent de défrayer la chronique : l’arrestation en septembre 2005 des responsables syndicaux suite à une grève des travailleurs du port ; la répression meurtrière en décembre à l’encontre des habitants décasés d’Arhiba II, intervention qui s’est soldée par 7 morts, 8 blessés graves, 5 disparus ; ce dossier jusqu’à ce jour n’a pas connu de suite judiciaire.

Ces atteintes récurrentes aux droits humains ont été portées à la connaissance de l’opinion publique par Jean Noel Abdi ; son arrestation semble être liée à ses prises de position régulières sur la situation des droits de l’homme dans le pays.

Face à ces nombreuses dérives et à ces graves manquements à la liberté d’opinion, d’association, l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme demande aux autorités djiboutiennes :

– la libération sans condition de M. Jean-Paul Abdi Noel ; M. Jean-Paul Abdi Noel a des problèmes de santé et doit régulièrement des médicaments ;
– la garantie de son intégrité physique et psychologique ;
– l’arrêt des tracasseries contre les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme dans le pays ;
– à se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme et plus particulièrement à son article 1 “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”, son article 12.2 qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration”.

Fait à Ouagadougou le 15 décembre 2005
Le Président de l’UIDH
Me Halidou OUEDRAOGO