27/01/06 (B334-B) LDDH : note d’information sur le colloque international organisé par l’Université de Djibouti sur le thème « Ports, Villes et Mondialisation, le cas de la Corne de l’Afrique ».


Le Président

NOTE D’INFORMATION
DU 26 JANVIER 2006

SUR LE COLLOQUE INTERNATIONAL
ORGANISE PAR L’UNIVERSITE DE DJIBOUTI.

L’Université de Djibouti a organisé un Colloque International, intitulé : « Ports, Villes et Mondialisation, le cas de la Corne de l’Afrique », avec la participation des pays voisins et des Universités françaises.

La présence active des hauts responsables des Ministères du Transport, de l’Emploi a été bien remarquée, et la Chambre du Commerce a été bien présente lors de la séance solennelle d’ouverture.

I) – LE POINT DE VUE DE LA LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS (LDDH)

La LDDH, n’ayant pas été officiellement invitée, a pourtant décidé d’être à l’écoute de nos universitaires, afin de les encourager de cette initiative très intéressante d’autant plus que les échanges d’informations étaient de haut niveau, et les résultats des enquêtes menées avec beaucoup d’honnêteté intellectuelle (en général le propre de tous les enseignants qui se respectent) ont été agréablement appréciées, notamment celles d’Ismaël Mahamoud, de Mohamed Clem et de Ali Kamil , qui ont respectivement :

– ouvert le dialogue franc sur le devenir de l’économie informelle en République de Djibouti avec le cas précis, en outre : «…L’impact économique des systèmes informels de transfert de fonds (les hawalas) suscitent un intérêt accru à la fois chez les pouvoirs publics soucieux de les réglementer mais également aussi chez les chercheurs qui tendent d’analyser son fonctionnement pour mieux apprécier son impact au niveau macroéconomique …Toutefois, les durcissements de la réglementation risquent de fragiliser ce système et de priver une grande catégorie de la population, notamment les pauvres d’un supplément de revenu indispensable… »
d’une part,

– encouragé une autre approche avec le «… II faut donc repenser les stratégies nationales de développement des ports et mettre en place des réformes dans l’environnement législatif, réglementaire et directorial des ports de commerce… »,
d’autre part.

Le Directeur de l’Emploi M. Ali Kamil a mis l’accent sur la priorité de la formation et le principe de :

« L’adéquation emploi- formation constitue un des déterminants de la compétitivité et de la productivité. Elle influe de manière décisive sur la croissance économique ainsi que sur les investissements qui forment le socle de toute stratégie de développement… La stratégie de développement de Djibouti s’inscrit dans une perspective à long terme et vise notamment à s’appuyer sur le développement des ressources humaines. Elle pose comme postulat que l’adéquation emploi-formation est une nécessité et que la promotion d’une politique cohérente et intégrée de lutte contre le chômage et de lutte contre la pauvreté se base sur une politique de la formation professionnelle et technique dont la finalité est la concordance entre les emplois et les compétences ».

Les interventions des différents professeurs ainsi que les questions très positives des différents intervenants en particulier les étudiants sont pleines d’espoirs et les remerciements de la Présidente du Comité d’Organisation, le Professeur Madame Souraya Hassan ne peuvent qu’encourager le Corps Enseignant de persévérer dans la voie de la mise en place d’un laboratoire de recherches scientifiques et universitaires.

Les Défenseurs des Droits Humains encouragent de telles initiatives universitaires et ne manqueront pas de diffuser les informations qu’ils pourront obtenir du Comité d’Organisation de ce Colloque.

D’ores et déjà, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) attend des Décideurs politiques qu’ils fassent preuve d’une réelle volonté politique sociale en faveur du développement de l’économie basé sur les ressources humaines (point fort de l’économie djiboutienne).

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) reviendra ultérieurement sur la garantie de l’Emploi des Travailleurs et les risques latents de confrontations générés par l’abus d’utilisation d’une Main d’œuvre importée (style traite humaine) par des commerçants en zone portuaire.

M. NOEL ABDI Jean-Paul

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Extraits des documents distribués lors de
L’Ouverture du Colloque du 16 au 18 janvier 2006

II) – Le Programme de ce Colloque a, essentiellement, porté sur les points suivants, reproduits à partir des documents distribués par le Comité d’organisation de ce Colloque :

Session 1. Economie des Transports, Mondialisation et Développement

Christian Palloix (CRIISEA, Université d’Amiens), «Ports et Villes dans le Développement: de l’Importance des Institutions et Organisations et/ou de l’Efficience des Externalités».

Résumé
La question du développement est indissociable de celles des villes et des ports. Cet article aborde la question du développement par les villes et les ports dans une approche de l’organisation urbaine, une approche tenant ensemble la question des institutions et des organisations. Si la ville, le port sont des lieux d’externalités potentielles, mais qui ne peuvent être mobilisés qu’au sein d’institutions et organisations efficaces affichant des actifs dits spécifiques, encore faut-il que la mondialisation leur laisse une place!

Sofiane Tahi (GRECOS, Université de Perpignan), «L’Economie des Transports Maritimes à l’Aune du Développement Durable: Expériences Comparées

Souraya Hassan (Université de Djibouti, CRIISEA), «Djibouti, les Enjeux d’un Développement par les Ports».

Résumé
L’objectif de cet article est de proposer une analyse critique de la stratégie de développement de Djibouti qui repose sur le complexe portuaire. Pour ce, nous rappellerons dans une première partie que le développement est compris comme une question de mise en place de règles adéquates permettant aux agents économiques de tirer leur épingle du jeu. Autrement dit, le développement est appréhendé comme un changement institutionnel et changement organisationnel (fait des entreprises, acteurs du développement).

La deuxième partie analyse la question de l’entreprise comme élément de la question du développement, ce qui ouvre la voie, à une analyse en termes de changement organisationnel. Cette dernière partie s’attache également à souligner l’importance des actifs (humains, immatériels, matériels, financiers) dans l’objectif de développement à partir du cas de Djibouti. Notre attention porte sur le cas Port Autonome International de Djibouti (PAID), considéré comme le moteur de l’économie nationale. Un examen critique détaillé sur les activités du PAID depuis les années 1960 est mené.

Sudi Mohamed (Amoud University), «Globalization Brings Enormous Benefits».

Abstract
The term “globalization” has acquired considerable emotive force. Some view it as process that is beneficial-a key to future world economic development and also inevitable and irreversible. Others regard it with hostility, even fear, believing that it increases inequality within and between nations, threatens employment and living standards and thwarts social progress. This brief offers an overview of some aspects of globalization and aims to identify ways in which countries can tap the gains of this process, while remaining realistic about its potential and its risks. It concludes by developing some recommendations in regard to djiboutian’s economic policy.

Ahmed Aden Douraleh (Représentant du Gouvernement au DPI), «Djibouti, Plate-forme Logistique Régionale de l’Afrique de l’Est

Session 2. Secteur portuaire: Enjeux et Perspectives

Mag-Teerey Ibrahim (Pôle Universitaire de Djibouti) et Wahib Daher (Université de Djibouti), «Les Enjeux du Transport Portuaire pour I’Economie Djiboutienne».

Résumé
L’économie djiboutienne s’articule entièrement autour du secteur tertiaire, au sein duquel les activités du transport occupent une place de premier rang. La présence du port, du chemin de fer, de l’aéroport et du réseau routier ont ainsi permis le développement des activités connexes liées au transport. L’importance de ce secteur du transport découle de la position géostratégique de Djibouti. Son attrait régional est également lié à la stabilité de son régime politique. Pourtant ses attraits ne doivent pas omettre la concurrence accrue qui caractérise les activités portuaires, et qui se traduit par la montée en puissance des ports voisins dont la gestion est privatisée. Pour relever ses défis, les autorités djiboutiennes ont emboîté le pas, en confiant également la gestion du Port de Djibouti à un opérateur privé. Dans ce contexte de privatisation de la gestion des activités portuaires, cet article analyse les enjeux du transport portuaire pour l’économie djiboutienne.

Salim Mubarak Salim (Aden University), «The Economic Activity in the Port of Aden».

Benlahcen Tlemçani M. (GRECOS, Université de Perpignan), «Ports-reseaux: Stratégies d’Internationalisation et de Diversification des Activités Portuaires».

Julien Badour (Université de la Réunion), «Restructuration de l’Industrie Pétrolière Mondiale: de la Dé-intégration à la Concentration»

Mohamed Clem (Détaché au MENESUP), «Ports: Partenariat Public / Privé».

Résumé
Ces Vingt derniers années la gestion du transport International n’a cessé de se transformer, passant d’une approche mode par mode à un concept de transport plus intégré afin de mieux répondre aux besoins urgents de la clientèle; il en résulte d’une pression de plus en plus importante sur les ports qui doivent s’adapter à ce système de fonctionnement plus exigeant. II faut donc repenser les stratégies nationales de développement des ports et mettre en place des réformes dans l’environnement législatif, réglementaire et directorial des ports de commerce.

La nécessité de définir de nouveaux partenariats entre les secteurs publics et privés dans le domaine de l’exploitation portuaire, le financement d’investissement et la gestion des superstructures, nous amènent à revoir le rôle que jouent les acteurs publics et privés et tout particulièrement à clarifier l’autorité du secteur public ainsi que les missions qu’il pourrait être amené à remplir. Dans ces missions, il est fort probable qu’il serve de catalyseur pour faciliter les opérations, notamment en ce qui concerne les droits statuaires publics, la sécurité dans les transports et la protection de l’environnement.

Session 3. Emploi, Pauvreté et Financement Alternatif du Développement

Ismaël Mahamoud (Université de Djibouti, ERUDITE) et Philippe Adair (ERUDITE, Université de Paris XIII), «Les Enquêtes sur le Secteur Informel à Djibouti: une Analyse Comparative 1980-2001)>.

Résumé
Le secteur informel, au sens du BIT, alimente une grande partie de l’activité portuaire comme de l’économie de Djibouti dans son ensemble. L’analyse comparative des deux enquêtes réalisées en 1980 (PECTA) et en 2001 (PATARE) met l’accent sur l’évolution des branches d’activité et trace les limites d’une approche en coupe instantanée.

La taille réduite des effectifs et la segmentation de l’emploi occupé, la propriété du capital dont le financement initial est assuré sur fonds propres et l’absence de tenue d’une comptabilité sont les caractéristiques majeures des unités informelles. Les contraintes économiques et institutionnelles concernent les besoins de financement rationnés par l’offre du système bancaire, la forte concurrence et l’étroitesse des débouchés, l’excès de pression sociofiscale et de réglementation.

Jean Pierre Lachaud (Université de Bordeaux IV), «Pauvreté et Marché du Travail à Djibouti: Eléments d’Analyse».

Résumé
Au cours des quinze dernières années, les déséquilibres de l’économie de Djibouti, dus à des facteurs structurels et conjoncturels, internes et externes, ont perturbé le cheminement du développement. En restreignant la disponibilité et le rendement d’un ensemble d’actifs physiques, humains et sociaux, ces déséquilibres ont fragilisé la capacité de résistance des acteurs du développement face à la survenance d’évènements adverses.

Malgré les efforts des pouvoirs publics et les mécanismes d’adaptation privés, les ajustements prévalant sur le marché du travail en termes de chômage des jeunes, d’« informalisation » du travail ainsi que la baisse des revenus réels ont contribué à la persistance des privatisations monétaires, de la pauvreté durable et de la pénurie des « capabilities ». L’étude explore les déterminants de la pauvreté et propose des mesures pour atténuer la fragilité du progrès social.

Ali Kamil (Directeur de l’emploi au MESN), «L’Adéquation Emploi-Formation: Une Nécessité pour une Meilleure Compétitivité».

Résumé
L’adéquation emploi- formation constitue un des déterminants de la compétitivité et de la productivité. Elle influe de manière décisive sur la croissance économique ainsi que sur les investissements qui forment le socle de toute stratégie de développement. La stratégie de développement de Djibouti s’inscrit dans une perspective à long terme et vise notamment à s’appuyer sur le développement des ressources humaines.

Elle pose comme postulat que l’adéquation emploi-formation est une nécessité et que la promotion d’une politique cohérente et intégrée de lutte contre le chômage et de lutte contre la pauvreté se base sur une politique de la formation professionnelle et technique dont la finalité est la concordance entre les emplois et les compétences. Dans cette optique, le port, véritable poumon de l’économie nationale, est au coeur de la stratégie.

En outre, l’économie de service construite autour de la chaîne de transport a de plus en plus besoin des qualifications pour s’adapter aux mutations technologiques et à la compétitivité régionale voire mondiale. Or le marché du travail et le système de la Formation Professionnelle, à Djibouti, se caractérisent par l’absence de corrélation ou de correspondance. La discordance existant entre les besoins réels du marché du travail et le système de formation professionnelle et technique a des répercutions négatives sur le marché du travail et la croissance économique.

Ismaël Mahamoud (Université de Djibouti, ERUDITE), «Hawalas : les Banques des Pauvres».

Résumé
L’impact économique des systèmes informels de transfert de fonds (les hawalas) suscitent un intérêt accru à la fois chez les pouvoirs publics soucieux de les réglementer mais également aussi chez les chercheurs qui tendent d’analyser son fonctionnement pour mieux apprécier son impact au niveau macroéconomique. Les hawalas sont essentiellement utilisés par les émigrés pour rapatrier une partie de leur revenu vers leurs pays d’origine et constituent une source de financement alternatif aux défaillances des systèmes bancaires classiques. Toutefois, les durcissements de la réglementation risquent de fragiliser ce système et de priver une grande catégorie de la population, notamment les pauvres d’un supplément de revenu indispensable.

Session 4. Ports, Villes et Histoire de Djibouti

Hassan Omar Rayaleh (Université de Djibouti), «Villes-Ports: une Relation Plurielle: le Cas de Djibouti»

Mohamed Omar Ibrahim (Primature, Université de Paris I), «Le Port Franc de Djibouti».

Résumé
Cette communication vise à retracer l’historique du Port Franc de Djibouti. Cet historique révèle toute l’importance à la place qu’occupe aujourd’hui le port dans la stratégie économique du pays. Tête de pont pour les pays enclavés de l’Afrique de l’Est comme l’Ethiopie mais aussi pour les pays des grands lacs, Djibouti se positionne idéalement dans une région disposant d’un potentiel de développement énorme d’après les spécialistes en développement.

Abdourahman Ismaël (Université de Djibouti), «Entre Ouverture et Enfermement: Ville, (Aéro) Port et Mondialisation dans les Littératures de la Corne de l’Afrique et de l’Océan Indien»

Kadar ALI Diraneh (Université de Djibouti), «Visions françaises sur le Port de Djibouti».