06/02/06 (B336-A) LDDH : Non aux manipulations étatiques dans l’affaire des caricatures du sacré.


Le Président

COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 5 FEVIER 2006

Caricatures Du Sacré :
NON AUX MANIPULATIONS ETATIQUES !


Le 4 et le 5 févier 2006, la Capitale de République de Djibouti a été le théâtre de manifestations de colère suite à la publication dans certains journaux européens de caricatures considérées offensantes pour les musulmans par tout croyant. Face à cette situation, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) condamne sans réserve toutes les formes d’intolérance d’où qu’elles proviennent et appelle les foules en colère à la retenue.

Toutefois, des questions subsistent sur le caractère spontané des protestations violentes qui se sont déroulées ailleurs comme ici. Concernant Djibouti, tout semble indiquer que c’est le régime qui a, dès jeudi dernier par la voix du secrétaire général du RPP (parti au pouvoir) et président de l’Assemblée nationale, donné le coup d’envoi de ces manifestations. Ainsi, au deuxième jour de ces marches violentes, le bilan est particulièrement lourd : cinq manifestants blessés dont un grièvement ainsi qu’une dizaine de policiers.

Les dégâts matériels occasionnés par ces débordements sont également importants : de nombreux véhicules endommagés, des commerces attaqués et des importateurs sur le point d’être sinistrés.

De plus, il est regrettable que certains manifestants aient profité de l’occasion pour agresser d’innocents passants.

Ainsi, la LDDH ainsi appris qu’une dame d’origine européenne (prénommée Valérie et enceinte de huit mois) aurait été brutalisée par les manifestants. Est-il admissible qu’une manifestation de toute évidence soigneusement organisée par le régime et encadrée par ses forces de l’ordre, conduise à de tels débordements ?

En tout état de cause, les défenseurs des droits humains tiennent les pouvoirs publics pour responsables de la sécurité des personnes et des biens.

Heureusement, la LDDH constate avec satisfaction qu’aucune autorité religieuse du pays n’a cautionné ces débordements ni cette intolérance de la rue.

Tout en renouvelant sa ferme condamnation de toute publication à caractère raciste et diffamatoire, la LDDH lance un appel au calme et à la tolérance. Par leur irresponsabilité, ces caricatures individuelles et ces manifestations collectives organisées constituent d’intolérables incitations à la haine raciale et religieuse.

La LDDH souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés de ces tristes événements à Djibouti et appelle les Etats à éviter d’instrumentaliser de légitimes susceptibilités collectives aux seules fins de survie partisane ou d’impérialisme idéologique.

M. NOEL ABDI Jean-Paul