23/02/06 (B338-B) ALERTE ROUGE suspendue provisoirement. Les syndicalistes ont été relâchés dans la nuit, aprés confiscation de leurs passeports. La vigilance doit être maintenue … La mobilisation internationale à la fois forte et rapide a certainement pesé très lourd dans les décisions du pouvoir djiboutien.

Djibouti, le 22/02/2006

COMMUNIQUE

Apres plus de 48 heures de détention au secret dans les locaux de la brigade criminelle de la Force Nationale de Police (renseignements généraux), nos deux camarades MOHAMED AHMED MOHAMED et DJIBRIL ISMAEL EGUEH, viennent d’être nuitamment relâché après que leurs passeports aient été préalablement confisqués.

L’UDT se félicite de cette libération en catimini auquel le gouvernement djiboutien a procédé contraint et de toute évidence contrariée par une pression internationale aussi prompt qu’efficace des organisations syndicales internationale à l’instar de la CISL, de l’ORAF et des organisations des défenses des droits humains telle que la FIDH et l’OMCT ainsi que l’observatoire pour la protection des droits de l’homme.

Nous remercions toutes les organisations nationales (en particulier la LDDH) et internationales dont la solidarité agissante à nos cotés a forcé le pouvoir à lâcher prise.

Toutefois tout laisse à penser que le pouvoir est fermement décidé à en finir avec notre centrale, l’UDT et faire table rase de toutes velléités d’indépendance et de libertés syndicales dans le pays.

Pour preuve, nos craintes sur la volonté du pouvoir de bannir la liberté de mouvement des responsables syndicaux vient d’être confirmés par la confiscation des passeports de nos deux camarades auxquels l’interdiction de voyager a été signifiée.

Nous avons aussi des bonnes raisons de craindre que le régime ne pense pas moins utiliser ces arrestations pour indiquer notre centrale et ses responsables à la vindicte des extrémistes religieuses.

Il y a en cela un précédent inquiétant que l’UDT n’avait pas manqué de dénoncer vigoureusement : le 24 septembre 2004 un imam de la principale mosquée de Djibouti avait accusé notre centrale d’être à la solde du sionisme international dans son prêche du vendredi devant plusieurs milliers de fidèles

Nous constatons par ailleurs le rappelant à titre indicatif que la répression antisyndicale, rien qu’au cours du dernier trimestre de l’année écoulée, s’est considérablement accélérée et semble sans nulle doute s’accentuer.

Dans cette optique nous attirons l’attention de toutes les organisations syndicales et des droits de l’homme ainsi que l’opinion nationale et internationale sur le péril encouru des syndicalistes djiboutiens et leurs familles dont bon nombre sont déjà victimes de l’acharnement du pouvoir à l’encontre du mouvement syndical libre et indépendant.