13/03/06 (B341-B) ALERTES ROUGES N°1.1, 1.2 / LDDH : appel d’urgence à intervenir contre les décisions judiciaires arbitraires et illégales, qui sont prises tous les jours à l’encontre des syndicalistes. (La publication de cette information avait été retardée pour permettre à l’Avocat de déposer une demande de mise en liberté, mais il semble qu’il ait pu effectuer cette démarche avec peu d’enthousiasme ..)



Le Président

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 8 MARS 2006
SUR L’INCARCERATION ARBITRAIRE
ET EXPEDITIVE DE DEUX SYNDICALISTES
PARTIS EN FORMATION
SUR INVITATION DU SYNDICAT
ET DES TRAVAILLEURS ISRAËLIENS
ET QUI SONT REVENUS
AUSSITÔT A DJIBOUTI

Quand la Justice djiboutienne sera-t-elle enfin décentralisée et
libre ?

Alors que tous les regards des officiels djiboutiens étaient  tournés vers
la journée mondiale de la Femme, les épouses ainsi que la famille des deux
syndicalistes étaient choquées et désemparées d’apprendre la décision
incompréhensible de la Justice Djiboutienne.

En effet, après 48 heures de garde à vue, les syndicalistes MOHAMED AHMED
MOHAMED, secrétaire aux affaires juridiques de l’UTP et DJIBRIL ISMAEL
IGUEH, secrétaire général du syndicat du personnel de la MTS, tous deux
membres du bureau exécutif de l’UDT ont été conduits au Palais du Peuple
pour être entendus par la Juge d’Instruction le mercredi (jour fatidique ?)

8 mars 2006 de 11 heures à 13 heures (en grande partie sans avocat) pour
être ensuite conduits rapidement et incarcérés dans la sinistre prison de
Gabode.

Cette mesure judiciaire est non seulement expéditive  mais elle est surtout
abusive et inadmissible. On a franchement l’impression que souvent le
Parquet est sous les ordres venus d’en haut (à quel niveau ?).
Cette mesure Judiciaire est Abusive

1. dans la mesure où ces syndicalistes sont revenus au pays après quelques
semaines pourquoi sont-ils inquiétés, d’autant plus que ces formations ont
été régulièrement effectués dans le même cadre, en effet, comme d’habitude
et périodiquement les travailleurs djiboutiens bénéficient d’un stage de
formation sur invitation des travailleurs israéliens.

2. En vertu de quel texte de loi publié dans quel Journal Officiel, de quel
texte juridique officiel la Juge a-t-elle décidé ces incarcérations en
réalité pour une soit disante infraction sur l’interdiction de suivre une
formation en Israël.

3. Comment comprendre une appellation peut-être provisoire « d’information à
une puissance étrangère » car il est difficile d’avaler une telle couleuvre
d’autant plus que formation et information sont deux termes différents et il
est difficile de taxer des simples travailleurs du Port dont l’un avait été
licencié par abus de pouvoir du Port sous concession à Dubaï et l’autre un
employé du service de Transit.

Si des officiers de la SDS étaient partis
sans autorisations venues d’en Haut, alors il serait facile de comprendre ou
d’imaginer qu’un secret d’Etat puisse être informé à une puissance
Etrangère.  

4. Est-ce que la Juge d’instruction n’aurait pas été désinformée par la
méthode de l’observation du silence.

Il est bon de rappeler certains faits qui permettront une meilleure maîtrise
de ce dossier :

1. que le 21 février 2006 par Communiqué, la Ligue Djiboutienne des Droits
Humains (LDDH) avait témoigné son inquiétude face à une possible « garde à
vue arbitraire dans les locaux de la soit disante Brigade Criminelle avec le
cautionnement du Parquet relève d’ores et déjà du politique ».

2. par communiqué du 24 janvier 2006 la LDDH avait tiré la sonnette
d’alarme.

3. que dans le cadre d’une formation syndicale en Israël deux syndicalistes
ont été arrêtés juste après leur retour par les Services des Renseignements
de la Police, puis relâchés avec confiscation des passeports.

4. que la brigade criminelle n’a jamais voulu justifier jusqu’à présent les
raisons qui ont motivé cette première garde à vue  sans mandat
d’arrestation.

5. qu’il est bon de rappeler que l’un a été arrêté chez lui et l’autre sur
son lieu de travail juste après leur retour d’Israël où ils étaient partis
pour une formation syndicale organisée par la centrale syndicale Israélienne
d’Histadrout à l’intention des organisations syndicales francophones de
l’Afrique.

6. puis encore sans mandat d’arrêt, sans mandat de perquisition, sans avocat
ni médecin, ils ont été arrêtés comme de vulgaires criminels et gardés en
garde à vue du 5 mars au 8 mars 2006.

7. le 8 mars 2006 ils sont transférés à Gabode sur mandat de dépôt que l’on
doit plus précisément considérer comme une détention arbitraire.
8. qu’une demande de mise en liberté provisoire sera certainement introduite
par leur avocat.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) lance un Appel pressant à
l’opinion nationale et internationale pour rappeler les Autorités
djiboutiennes aux respects  de l’Etat de Droit et de l’indépendance totale
de la Justice ;
La LIGUE Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) lance un Appel au BIT aux
Forces syndicales Israéliennes à l’Observatoire des Défenseurs des Droits de
l’Homme, à toutes les organisations des Défenseurs des Droits de l’Homme de
se mobiliser pour que les Autorités djiboutiennes soient mis sur les bancs
des accusés auprès des instances internationales.

Elle lance un appel vibrant à la diaspora djiboutienne pour se mobiliser,et
introduire individuellement ou collectivement des plaintes contre les
autorités djiboutiennes qui abuse du pouvoir  et bloque des instances
judiciaires mettant en péril l’indépendance et la sérénité de la Justice
Djiboutienne.

M. NOEL ABDI Jean-Paul