27/03/06 (B343-A) Mobilisation en faveur d’Abdoulkader Mohamed Guidar. Le Télégramme de Brest : Expulsion d’une famille djiboutienne : les parents d’élèves de Buisson mobilisés.


Le Télégramme de Brest
De nombreux parents ont signé la pétition.

La mobilisation était forte, samedi
midi, au groupe scolaire Ferdinand-
Buisson.

En effet, l’association des
parents d’élèves se mobilisait en
soutien à la famille Adoulkader
menacée d’expulsion. Elle conviait
tous les parents à signer une pétition
visant à suspendre la mesure
de reconduite à la frontière concernant
une famille originaire de Djibouti,
dont cinq enfants sont scolarisés
en primaire et maternelle.

Emprisonnés et torturés

Depuis 2002, Mme Abdoulkader est
en France avec ses enfants pour fuir
les traitements du pouvoir local. Présidente
de l’association Matifidu
pour le respect des droits des femmes,
elle a été incarcérée et torturée
à différentes reprises. Le papa,
instituteur de profession, est membre
d’un syndicat enseignant. Il a
été emprisonné et torturé 20 jours
en 1998.

Après un exil de cinq ans
en Ethiopie, il a rejoint son épouse
à Brest en 2003.

Depuis cette date,
cette famille a réussi à s’intégrer en
s’investissant dans la vie de l’école
et celle du quartier. La commission
des recours des réfugiés a refusé sa
requête de demande d’asile politique.

M. et Mme Abdoulkader ont été informés de leur reconduite à la
frontière le 9 avril prochain.

Les
parents d’élèves ne veulent pas les
voir partir : « C’est en fait parce
que la France dispose d’une base
militaire sur place qu’elle ne considère
pas Djibouti comme un pays à
risque, elle ne veut pas froisser les
institutions en place. Nous nous battons
pour que cette expulsion soit
suspendue, pour que les enfants restent
à l’école.

S’ils sont reconduits à
Djibouti, quel sera leur avenir si
d’aventure leurs parents sont emprisonnés
? »

« L’école vit
un véritable malaise » « L’école, dans son ensemble, vit
un véritable malaise. Petits et
grands, de la petite section au
CM2, ne sont pas insensibles à
l’avenir de leurs cinq camarades parfaitement
intégrés. Ici et là, la résistance
s’organise.

Le maire de Brest
a écrit au préfet, il semblerait que
24 familles de toutes origines
seraient dans le même cas. Plusieurs
parlementaires UMP ont également
été contactés.

La Ligue des
droits de l’Homme a aussi écrit au
préfet. »
Une réunion publique se tiendra mercredi,
à 20 h, à la Rotonde, rue
Claude-Goasdoué en présence des
élus locaux, des parents d’élèves et
des associations mobilisées contre
ces expulsions.