12/05/06 (B349-A) Radio-Trottoir : charité bien ordonnée… ! (Lecteur)

Mercredi matin une curieuse cérémonie a réuni au Palais du Peuple de Djibouti des membres du Gouvernement et quelques trois cents personnes dont des nombreuses femmes et enfants.

Ce rassemblement, organisé quarante huit heures après la pompeuse fête du premier anniversaire du second mandat (face à lui même) de Guelleh, se voulait des plus charitables.

Rappelant que la fête du 8 mai dernier a coûté au bas mot plusieurs dizaines de millions.

Comme pour se faire pardonner de cette gabegie, Guelleh a demandé à son premier ministre et son ministre des affaires religieuses de procéder à la distribution de quelques millions de francs aux pauvres orphelins.

Ils étaient donc un peu plus de cents personnes a bénéficié sous l’œil publicitaire de la caméra de la RTD, d’une somme comprise entre 50 000FD et 75 000 par famille soit l’équivalent de 250 et 300 Euros.

Ce cadeau d’IOG provenait des fonds collectés dans le cadre des fêtes religieuses.

Cet impôt appelé Zakat est versé généralement par les croyants à la veille de l’Aïd-el Fitr.

Depuis quelques temps le régime de Guelleh a créé une structure de perception centralisée pour collecter cet argent.

Après en avoir gardé la plus grande partie pour leurs poches, les dignitaires ont consenti cette année une petite part au public ; les heureux bénéficiaires sélectionnés certainement sur critère tribal ou partisan ont été sommés devant les caméras de remercier leur bienfaiteur, le « visible et mortel » Guelleh.

Ce dernier qui a accaparé tous les fonds publics au point de devenir un des potentats les plus riches d’Afrique, n’avait pourtant pas besoin de ponctionner les dons donner par les citoyens au titre d’impôt religieux payable en principe directement aux malheureux (mais actuellement directement payable au représentant du ministère des affaires religieuses).

Ainsi va le royaume tyrannique de Guelleh où la lutte contre la pauvreté consiste à donner en publique (contrairement aux prescriptions de l’Islam) des enveloppes à des personnes sélectionnées et convoquées au Palais du Peuple.

Les plus ridicules dans cette histoire sordide restent sans contexte le premier ministre marionnette et l’inégalable Mogueh Dirir ministre délégué aux affaires religieuses et corrompu jusqu’à la moelle.

Tous les Djiboutiens savent que la Zakat et les biens religieux du Wakf constituent des fonds spéciaux exclusivement réservés à la cour de Guelleh.

Sentant sa fin prochaine, le prédateur d’Haramous chercherait-il son salut dans l’au delà en se vantant et distribuant quelques billets parmi les milliards volés au peuple djiboutien ?

Un commerçant outragé.