06/06/06 (B353_A) La pire des démocraties à Djibouti sera de loin préférable à la meilleure des dictatures de la pensée unique. (Africanman)
Nous navons de cesse de dénoncer depuis des années le fait quà lintérieur des frontières de
Parler de Djibouti cest aussi aller regarder dans le « jardin du grand frère » afin dy voir ce quil sy passe. Contrairement à une idée répandue, la liberté dexpression proclamée lors de
Vous avez bien lu : « seulement 4 ans et demi en 200 ans » !
Le contrôle exercé par lÉtat sur linformation a atteint son paroxysme dans les années 1944-54, période durant laquelle toute la presse a été nationalisée.
Ce quil faut savoir cest que le « système actuel », quoique formellement respectueux des libertés (dont celle de sa Justice, comme dans laffaire Borrel
), est contrôlé à tous les stades par les services du Premier ministre. « l’État » détient plus de la moitié du capital de lAFP, offre des réductions conditionnelles des charges sociales et de
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel est composé d’un Collège de neuf membres (les Conseillers) qui sont nommés par décret du président de
Pour en revenir à Djibouti, lautocensure est omniprésente et les journalistes ne peuvent aborder certains sujets sans sattirer les foudres des autorités qui leur envoie
Laudiovisuel est au service exclusif du pouvoir en place avec une différence notable par rapport au « grand frère » cest quil nexiste pas de CSA à Djibouti mais les SDS – Services Djiboutiens de Sécurité – et la prison de Gabode pour les journalistes « récalcitrants » qui vont y croupir, souvent comme seule forme de « procès ».
Pressions et entraves au libre exercice du journalisme sont sans cesse observées et si cela ne suffit pas comme nous lavons dit – il reste lincarcération sous un fallacieux prétexte (dont celui par trop facile « datteinte à la sûreté de l’État »
) pour ceux et celles qui prendraient la liberté de transgresser les consignes imposées du haut du Palais de lEscale.
Rien détonnant à ce que chacun/chacune ménage ses critiques à lencontre dun gouvernement en pleine déliquescence et qui ne survit que grâce aux actions menées par les pays bailleurs de fonds et dont il sattribue la paternité. Chaque chroniqueur se voit contraint de contribuer parfois contre son gré – aux « mensonges de l’État », se forçant ainsi à respecter les limites de cette sacro sainte ligne rouge tracée par le pouvoir afin de ne pas subir limplacable répression réservée aux « journalistes déviants ».
Djibouti sous IOG nest quune démocratie de façade.
La presse et les médias officiels entendez par là lADI,
A ce jeu là beaucoup y ont perdu non seulement leur dignité mais aussi leur âme.
Que sert au journaliste de gagner les faveurs dun tyran, sil y perd son âme ?
Certes, vous me direz quils/elles en tirent de larges profits financiers mais sexposent néanmoins aux sautes dhumeur dévastatrices émanant du squatter du Palais de lEscale.
Au quotidien, lambiance actuelle au Palais de lEscale ce ne serait pas un « long fleuve tranquille », loin sen faudrait !
De ce que lon en sait, les « crises » de son Excellentissime seraient fréquentes et il nhésiterait pas à jouer de la gifle voire du coup de poing suivant les circonstances. Lorsque quelquun met Ismaïl Omar en colère, cest avant tout – le jugement quil a de lui-même qui le met en colère.
On dit quen cas de « crise », ses « subalternes » se trouveraient soudainement quelque affaire
très urgente
à traiter en dehors du Palais afin déviter la distribution de gifles et de coups de poing
.
Quant à la presse internationale, soit elle naborde pas dans ses parutions le sujet Djibouti dans les domaines de léconomie, du social ou du politique mais se contente de laspect « touristique » et beauté des paysages, alors les journaux concernés peuvent être vendus dans le pays ; soit cette presse étrangère fait de linformation libre sur ces sujets dimportance – qui concernent par priorité toutes les familles djiboutiennes – et dans ce cas ces journaux étrangers et indépendants sont interdits de parution à Djibouti.
Signe des temps ? Influences étrangères ? Prise de conscience de quelques journalistes à Djibouti ?
Le fait est que lon ne peut contester que la « chape de plomb » se fissure de plus en plus alors que les informations fusent de toutes parts. La raison en est que le régime de la pensée unique en est réduit aujourdhui à licencier sur le champ, voire à faire incarcérer illico presto ses propres journalistes ; ceux et celles qui lont soutenu depuis avril 1999, ceux et celles qui lui ciraient les chaussures avec tant de complaisance et de condescendance !!!
Si nous condamnons de manière la plus formelle ces incarcérations, force est de constater que nous y voyons là une nouvelle démonstration de ce que sont les visées dIsmaïl Omar Guelleh et de sa nomenklatura. Lobjectif est dalimenter la peur qui sinsinue dans le coeur de certains Djiboutiens/Djiboutiennes ; ils la flattent et la renforcent. Or, quand la « primauté de la pensée unique », qui est une valeur fondamentalement opposée à la démocratie, nourrit le débat et se renforce au détriment de sentiments positifs, nous pouvons dans ce cas craindre le pire.
Son discours fallacieux traduit sur le fond – un sentiment de culpabilité, quil essaie de retourner en tentant de culpabiliser les personnes défendant les valeurs de respect de lhumain.
En multipliant les provocations vis-à-vis des Afars, IOG choisit douvrir la boite de Pandore. Il trahit les idéaux les plus forts de la démocratie, son statut de « chef d’État » et les accords signés avec le FRID pour linstauration dune paix effective dans le pays. Il ne joue pas sur les aspirations des populations djiboutiennes, mais sur les peurs, les angoisses, les factions et les frictions, voire les haines quil entretient par personnes interposées pour tenter de sauver son trône vacillant..
Les « choses commenceraient à bouger dans le bon sens » !!!
Pour ne prendre quun exemple parmi les plus récents, toutes les informations qui nous parviennent de Djibouti font état dun rejet de plus en plus marqué au sein même des Ministères et des Services de l’État pour ce qui concerne les arrestations arbitraires, les mauvais traitements infligés et les meurtres perpétrés sur ordre contre les populations du Nord et de lEst du pays. A ceci sajoutent des faits nouveaux (occultés par lADI) suivants lesquels le sud du pays semblerait à son tour sopposer et commencerait à faire front à un pouvoir central en pleine crise interne et qui en est réduit aux pires expédients (fomentation de haines Afars/Issas/Somalis) pour tenter de survivre.
Daprès ce que lon en sait, des Officiers, Sous Officiers et Soldats, Gendarmes et Policiers nhésiteraient plus à exprimer ouvertement un désaveu marqué à légard de la politique de « Génocide » lancée par le pouvoir contre les populations du Nord et du Nord Est du pays. Politique de guerre par exacerbation de tensions relancées récemment à Djibouti par lentremise du Sinistre Ministre de lIntérieur.
Nombreux seraient les Militaires, Gendarmes et Policiers qui naccepteraient pas que lon frappe et que lon incarcère des vieillards, des femmes et de jeunes bergers tout juste sortis de lenfance pour une raison inavouée dappartenance ethnique ou tribale.
Si ces informations se vérifiaient, les plus de 2000 militaires, gendarmes et policiers impliqués dans les supposées « opérations de maintien de lordre » dans le Nord ny suffiraient plus pour paraît-il faire la « chasse aux
brigands » !!!.
Ajoutons à cela que depuis le début de la semaine passée, des centaines de personnes se réuniraient en divers points du pays pour organiser un front commun contre Ismaïl Omar Guelleh et sa nomenklatura.
Une fois nest pas coutume.
Quelque chose dimportant se prépare à Djibouti ! Réveillez-vous !!! Faute de quoi vous risqueriez de rater lessentiel.