18/06/06 (B355_A) AFP : Somalie: les islamistes négocient le soutien des chefs coutumiers (AFP sur Afriklive)

Les dirigeants des tribunaux islamiques somaliens rencontraient jeudi des chefs traditionnels à Jowhar (90 km au nord de Mogadiscio) afin de gagner leur soutien notamment pour l’application de la charia dans les villes prises par leurs milices.

Côté islamiste, les discussions, à huis-locos, étaient notamment menées par le président des tribunaux islamiques de Mogadiscio, Sheihk Shariff Sheikh Ahmed. Les chefs traditionnels de Jowhar sont issus du sous-clan abgal.



Le sous-clan abgal, qui contrôle également une partie du nord de Mogadiscio, refuse jusque présent de reconnaître l’autorité du Conseil suprême des tribunaux islamiques dans les territoires sous son contrôle et appelé à la résistance après la prise de la grande partie de la capitale par les islamistes, le 5 juin. Le président des tribunaux est lui-même issu du sous-clan abgal.



« Notre priorité est de mettre en place une administration islamique (loi islamique) et de s’assurer que les villes sous notre contrôle sont sécurisées avant d’étendre notre contrôle à d’autres régions », a déclaré Sheikh Hassan Warsame, l’un des commandants des milices des tribunaux.



A Mogadiscio, deux membres clefs de l’alliance de chefs de guerre, Musa Sudi Yalahow et Bashir Raghe Shirar, qui sont retranchés dans le nord sous la protection du sous-clan Abgal, ont annoncé qu’ils avaient quitté l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT), mais ont affirmé être prêts à se battre.



Après les défaites militaires de l’ARPCT dans la capitale et à Jowhar et plusieurs défections de chefs de guerre, Bashir Raghe Shirara, a estimé mercredi que « l’ARPCT n’existe plus ». Toutefois l’ARPCT n’a pas été formellement dissoute.



Les milices des tribunaux islamiques, qui contrôlent la majeure partie de la capitale somalienne Mogadiscio, se sont emparés mercredi de la ville de Jowhar et de Mahhadei Uen (environ 25 km au nord de Jowhar), places-fortes de l’alliance de chefs de guerre soutenue par les Etats-Unis.



La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique, est déchirée depuis 1991 par une guerre civile. Des institutions politiques de transition, mises en place depuis 2004, s’avèrent incapables de rétablir l’ordre.