27/06/06 (B356_B) Situation en Somalie : des combats entre les forces islamiques et les milices des Chefs de guerre sont signalés par AP et Afriklive, à l’entrée de Mogadiscio : 5 morts (Infos lecteur)

_______________________________ AP

Combats à l’entrée de Mogadiscio; cinq morts

MOGADISCIO (AP) – Les miliciens islamistes qui contrôlent la plus grand part du sud de la Somalie se sont emparés mardi matin d’un barrage tenu par un clan à l’entrée de Mogadiscio, à l’issue d’une bataille qui a fait cinq morts, a annoncé le chef des Habar Gidir.Abdi Kaibdid a accusé la milice des tribunaux islamiques d’avoir violé l’accord censé mettre fin aux actions militaires.

La milice islamiste au pouvoir à Mogadiscio n’a pas commenté cette offensive, la première rapportée depuis l’accord passé la semaine dernière avec le gouvernement intérimaire somalien.La veille, Cheikh Hassan Dahir Aweys, le « dur » qui est désormais le nouveau chef suprême des islamistes au pouvoir, a annoncé que la charia, la loi islamique allait être appliquée dans le pays.Signe du durcissement apparent du mouvement ayant conquis Mogadiscio sur les seigneurs de la guerre, l’Union des tribunaux a annoncé que quatre hommes actuellement jugés pour viol à Jowhar (90 km de la capitale) seraient lapidés à mort s’ils étaient reconnus coupables.

« La Somalie est un pays musulman, et ses habitants sont musulmans, à 100%.

De ce fait, tout gouvernement qui aurait notre aval doit être basé sur le Coran et les enseignements de notre prophète », a déclaré Cheikh Aweys, qui a été nommé samedi dernier à la tête de ce qui se dénomme désormais le Conseil suprême de l’Union des tribunaux islamiques somaliens.

Agé de 71 ans, cet ancien colonel a une nouvelle fois démenti tout lien avec d’éventuels terroristes. Interrogé sur sa position vis-à-vis des Etats-Unis, il a déclaré: « Notre relation avec l’administration américaine dépendra de la manière dont les Etats-Unis nous traitent. S’ils nous traitent bien, nous les traiterons bien aussi. S’ils se comportent mal, ils en porteront la responsabilité ».

Washington de son côté a réagi avec prudence à la montée en puissance de Cheikh Aweys, vu comme beaucoup plus extrémiste que son prédécesseur: il est le fondateur d’Al-Itihaad, le mouvement islamiste somalien considéré comme ayant eu des liens avec Oussama Ben Laden, et placé à ce titre sur la liste terroriste par Washington.

Pour Omar Jamal, directeur d’une association d’expatriés somaliens aux Etats-Unis, le Centre pour la Justice en Somalie, son élection est un « signal clair que les modérés sont en train de perdre et les extrémistes de gagner ». AP

_________________________________ Afriklive – Source AFP

Somalie: attaque islamiste contre des positions des chefs de guerre

Au moins cinq personnes ont été tuées et six blessées en périphérie de la capitale somalienne Mogadiscio mardi matin quand des miliciens islamistes ont attaqué des positions tenues par des combattants loyaux aux chefs de guerre, a affirmé l’une des deux parties.

Des partisans de la milice islamiste, le 16 juin 2006 à Mogadiscio Il s’agit des premiers affrontements près de la capitale depuis que les islamistes ont pris le contrôle de Mogadiscio, début juin, en défaisant une alliance de chefs de guerre soutenue par les Etats-Unis.

« Deux des morts sont des membres de la police somalienne et les trois autres sont des civils », a déclaré Abdi Hassan Qeybdid, le chef de guerre dont les positions dans le village de Lafole, situé à environ 15 km au sud de Mogadiscio, ont été prises pendant cette attaque. Selon lui, l’attaque a été lancée par des combattants loyaux aux tribunaux islamiques.

« Nous pensions que les tribunaux étaient intéressés par la paix, mais j’ai appris que ce n’est pas le cas », a estimé M. Qeybdid, qui est l’un des membres fondateurs de l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT), qui était soutenue par les Etats-Unis. « Les tribunaux sont plus intéressés par la poursuite de la violence », a-t-il ajouté.

Un représentant des tribunaux islamiques a confirmé que les combattants loyaux aux islamistes avaient pris le contrôle de ces positions. « Cela fait partie de nos efforts pour pacifier la Somalie et Qeybdid doit rendre ses armes aux tribunaux », a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat.

Dans un communiqué lu sur des radios locales, les tribunaux islamiques ont expliqué que les positions étaient tombées parce que M. Qeybdid a refusé de se rendre. M. Qeybdid est l’un des deux derniers membres de l’ARPCT qui restaient à Mogadiscio ou sa périphérie depuis que les islamistes ont pris la capitale. L’autre, Omar Mohamud Mohamed, ancien ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement de transition, s’est engagé à travailler avec les tribunaux islamiques.

La Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, est en guerre civile depuis 1991. Depuis début juin, les islamistes ont saisi Mogadiscio et contrôlent désormais trois régions et demi en Somalie, sur un total de 18.

Depuis samedi, ces tribunaux, soupçonnés d’abriter des extrémistes du réseau Al-Qaïda, se sont réorganisés et sont dirigés par Cheikh Hassan Dahir Aweys, qui est recherché par les Etats-Unis. Ce dernier a annoncé lundi que la charia ou loi coranique serait appliquée et nié les accusations de « terrorisme » lancées contre lui par Washington. De leur côté, les Etats-Unis ont écarté tout dialogue avec Cheikh Hassan Dahir Aweys, tout en laissant la porte ouverte à des contacts avec d’autres membres du groupe.

Cheikh Aweys, qui dirige « le courant jihadiste » en Somalie selon des sources diplomatiques, a été nommé samedi à la tête d’un nouvel organe suprême islamiste en Somalie, le Conseil des tribunaux islamiques (CIC). Ce dernier a pour mission de superviser le fonctionnement des tribunaux islamiques dans les zones contrôlées par les islamistes dans ce pays.

« Nous devons suivre la loi telle qu’établie par Allah », a déclaré Cheikh Aweys lors d’une interview à l’AFP.

« Je ne pense pas que les Somaliens s’opposeront à l’adoption de la loi d’Allah », a-t-il ajouté, interrogé depuis Mogadiscio dans la région centrale de Galgudud, où il a mis en place ces derniers mois des tribunaux islamiques.

Cheikh Aweys, qui a créé le premier tribunal islamique à Mogadiscio au milieu des années 90, est recherché par les Etats-Unis. En novembre 2001, il a été qualifié par Washington de « terroriste international » et est sous le coup de sanctions (interdiction de voyager et sanctions financières) de la part des Etats-Unis en raison de ses liens présumés avec Al-Qaïda.

« Ce n’est pas approprié de mettre sur une liste de terroristes quelqu’un qui n’a tué ou blessé personne », a lancé Cheikh Aweys, interrogé sur ces accusations. « C’est une faute qui devrait être corrigée par ceux qui ont constitué cette liste », a-t-il ajouté. « Je ne suis pas un terroriste. Mais si le fait de suivre strictement ma religion et l’amour pour l’islam fait de moi un terroriste, alors j’accepte cette appellation », a-t-il poursuivi.

« L’idée de geler mes comptes bancaires est inutile car je n’ai pas de comptes aux Etats-Unis », a-t-il prévenu.

Source : AFP