25/07/06 (B360) Crise somalienne : selon l’ADI et pour éviter de prendre personnellement de nouveaux risques, Guelleh envoie son Ministre des Affaires étrangères pour jouer le funambule, en soutenant les islamistes contre l’Ethiopie, mais sans le dire clairement. Pourra-t-il servir de fusible « jetable » quand Guelleh affirmera le contraire … pour faire plaisir à la clientèle de son magasin d’armes ?(Info lecteur)

DJIBOUTI (ADI) – 24 Juillet 2006- Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, M.Mahamoud Ali Youssouf, a déclaré lundi, dans le cadre d’un entretien qu’il a accordé à la presse, que la République de Djibouti est contre toute intervention militaire en Somalie qui, a-t-il précisé, n’aurait pas explicitement l’aval du peuple somalien et des pays membres de l’IGAD.

Selon le Chef de la diplomatie djiboutienne, on assiste actuellement à une nouvelle donne en Somalie où les membres de l’union des tribunaux islamiques rejettent catégoriquement le déploiement d’une force étrangère dans leur pays.

« Je pense qu’il faut tenir compte de cette position et faire en sorte que le processus des négociations qui a commencé à Khartoum, sous l’égide de la ligue arabe, puisse se poursuivre », a-t-il indiqué.

Privilégiant la voie du dialogue et de la réconciliation nationale, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale a notamment estimé que seuls les somaliens sont en mesure de faire cesser la violence et établir la paix et la stabilité dans leur pays.

Pour le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale qui s’est dit notamment convaincu que le recours à la force ne peut apporter des solutions durables à la crise somalienne, cela ne fera que vouer à l’échec, une fois de plus, les efforts de m iation des Etats membres de l’IGAD.

« Après tant d’années de guerre civile et de souffrances, le peuple somalien est maintenant suffisamment mûr mais donnons-lui un peu de temps pour qu’il puisse se frayer un chemin vers la paix » a-t-il insisté.

Interrogé, enfin, sur les rumeurs concernant l’incursion militaire éthiopienne en Somalie, vendredi dernier, M.Mahamoud Ali Youssouf a souligné que cette invasion, si elle est confirmée, risque de compliquer davantage le processus des négociations inter-somaliens. Les gouvernements éthiopien et somalien ont eux démenti toute présence militaire éthiopienne en Somalie.

Dans ce pays livré au chaos, où aucun gouvernement n’a pu fonctionner depuis la chute de Mohamed Siad Barré en 1991, l’Union des tribunaux islamiques a pu, après quatre mois de combats, s’emparer de la Capitale, Mogadiscio, qu’elle contrôle depuis le 5 juin, puis Jowhar, le 14 juin, à 90 km au Nord de Mogadiscio, tombée sans affrontements violents.

Depuis, les tensions entre les membres de l’union des tribunaux islamiques, qui veulent instaurer la loi coranique (charia) en Somalie, et le gouvernement de transition, impuissant à établir son autorité depuis sa création en 2004, restent vives et de nouveaux pou arlers initialement prévus le 15 juillet avaient été reportés.

« Le gouvernement assistera aux pourparlers des paix dont la tenue a été négociée par la Ligue arabe et le gouvernement du Soudan. Une délégation de 15 membres composée de ministres et de parlementaires ira à Khartoum le 2 août », a déclaré aujourd’hui le président du Parlement à Baïdoa, siège des institutions de transition somaliennes.