28/07/06 (B361) AFP : L’Erythrée demande à l’Ethiopie de retirer ses troupes de Somalie. Les deux pays s’accusent mutuellement de contribuer au désordre actuel ….

ERYTHRÉE – 27 juillet 2006 – AFP
L’Erythrée a demandé au gouvernement éthiopien de « cesser tout acte d’invasion » de la Somalie, en avertissant que cette présence militaire pourrait « déstabiliser toute la région », dans un éditorial publié sur le site de l’agence officielle érythréenne, Shabait.

« Le gouvernement érythréen demande instamment (…) l’arrêt rapide de tous les actes d’invasion perpétrés pour ruiner la matérialisation d’une Somalie unifiée », écrit Shabait, en mettant en garde que de tels actes « peuvent dégénérer en une déstabilisation de la région toute entière » de la Corne de l’Afrique et aboutir « au chaos ».

Le gouvernement éthiopien, qui soutient le fragile gouvernement somalien de transition basé à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), dément avoir envoyé des troupes en Somalie, bien que de nombreux habitants de Baïdoa aient fait état la semaine dernière de l’arrivée de soldats éthiopiens dans la ville.

De son côté, le gouvernement de transition a accusé mercredi l’Erythrée de livrer des armes aux milices des tribunaux islamiques qui ont pris le contrôle de Mogadiscio et d’une partie du pays en juin.

L’Ethiopie et l’Erythrée entretiennent des relations extrêmement tendues depuis qu’une sanglante guerre frontalière a opposé les deux pays de 1998 à 2000.

L’Onu a instauré en 1992 un embargo sur les armes à destination de la Somalie, après le déclenchement de la guerre civile en 1991. Cet embargo est constamment violé par les diverses factions somaliennes et par plusieurs pays, de l’aveu même des Nations unies.

En mai, un groupe d’expert des Nations unies avait cité l’Ethiopie et l’Erythrée parmi les pays soupçonnés de « fournir des armes » à la Somalie « en violation de l’embargo ».

Les islamistes, qui veulent instaurer la loi coranique (charia) en Somalie, et le gouvernement de transition, impuissant à établir son autorité depuis sa création en 2004, ont signé le 22 juin à Khartoum un accord de cessation des hostilités, sous la médiation de la Ligue arabe.

Les deux camps multiplient depuis les accusations sur le non-respect de cet accord.