03/08/06 (B361) Djibouti – Chronique du Grand Théâtre d’Ismaïl Omar Guelleh. (Bouh Warsama)

Discours politique
et pièce théâtrale emploient la même méthode.

S’il veut être efficace, l’orateur politique doit appuyer les effets de son discours, des phrases qu’il prononce devant son auditoire, par des mimiques et des gestes, ainsi que par une prononciation soigneusement étudiée. A cet effet, tout le corps de l’orateur est mis à contribution pour rendre sensible le message du discours et il est – dès lors – très proche de l’acteur de théâtre qui doit rendre le texte qu’il joue, afin que son personnage soit convaincant.

Cette opération rhétorique constitue l’actio, terme qui souligne bien la parenté entre l’art rhétorique et l’art théâtral.

L’orateur politique doit donc apprendre son discours par coeur à l’aide de moyens mnémotechniques, tout comme l’acteur doit savoir son rôle par coeur avant de se produire sur scène. C’est l’opération rhétorique appelée memoria.

L’actio et la memoria font de la personne toute entière de l’orateur politique un véritable spectacle sans pour cela lui ôter sa crédibilité.

La rhétorique vise avant tout à mobiliser, à défendre des intérêts.

Pour ce faire, elle s’efforce de persuader un auditoire. Elle pousse à agir dans un sens plutôt qu’un autre, à prendre une décision plutôt qu’une autre. Elle suppose donc, de la part de l’orateur politique, une connaissance profonde de la psychologie des auditeurs.

La psychologie d’Ismaïl Omar Guelleh ? Carotte, clientélisme ou le bâton, voire bien pire que cela !

Quel que soit le dossier abordé, si Ismaïl Omar avait réussi à persuader qui que ce soit par ses qualités d’orateurs et par ses arguments ceci ferait belle lurette que cela se saurait et que l’image qu’il offre – sur le plan national et international – serait bien différente.

Discours après discours, réactions épidermiques après actes tordus, de tables et de chaises balancées dans sa piscine sous l’emprise de la colère aux insultes et aux gifles à l’adresse de ses subordonnés porteurs de « mauvaises nouvelles », ses structures de raisonnement ne furent et ne sont en aucun cas, et d’une quelconque manière, susceptibles de donner à son langage – comme à ses actes de paraît-il chef d’État – une amorce de force de persuasion et de s’attirer des sympathies.

Il suffit de s’en convaincre d’aborder le sujet avec un quelconque quidam étranger (pas forcément francophone) pour s’apercevoir qu’IOG ne bénéficie d’aucune « crédibilité » tant sur le plan national qu’international.

Entre autres points jetant l’opprobre et le déshonneur sur sa personne en le classant dans la catégorie de « tyran absolu dans un État bananier », les suites de l’Affaire de l’assassinat du Juge Bernard Borrel – « suicidé maladroitement » par immolation dans la nuit du 18 au 19 octobre 1995 à Djibouti – lui ont porté un grave préjudice ; une honte indélébile dont il a mesuré depuis toutes les conséquences.

Aux dires de certains de ses « accompagnateurs » lors de ses voyages à Paris, il exprimerait une certaine inquiétude à l’idée de découvrir subitement au pied de la passerelle de son avion « présidentiel », ou dans la salle des pas perdus de l’aéroport français concerné, une escouade de policiers accompagnés d’une « petite juge » française (non asservie à un parti politique français et auquel elle aurait vendu son honneur, son âme et…le reste …comme d’autres l’ont fait) venus « l’accueillir…. » et lui souhaiter la bienvenue.

C’est la raison pour laquelle chaque déplacement d’Ismaïl Omar dans le pays des « Droits de l’homme » serait précédé d’un contact téléphonique avec l’Élysée afin que lui soit fournie la « clearance diplomatique» et toutes protections que son Excellentissime Sérénité juge nécessaire durant son séjour en France. Observons que tous ses déplacements sont classifiés « SECRET DEFENSE » ce qui ne facilite en rien le travail de la Justice française dans sa recherche de la vérité dans l’affaire Borrel.

Imaginez que malgré tout cela, la « petite juge » française réussisse à l’entendre en ses locaux du Palais de Justice de Paris et que – suite à son audition – elle décide de le faire mettre en détention, ne serait-ce que par ce qu’elle a l’autorité nécessaire pour le faire car il est aussi de nationalité française et qu’à ce titre il est justiciable des lois françaises.

…..Considérant que le crime de meurtre commis en bande organisée est passible de la réclusion criminelle à perpétuité en application de l’article 221-4 modifié du code pénal …. Et hop …citoyen Ismaïl Omar Guelleh, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés… je vous place directement en prison ; vous ne passez pas par la case Élysée et ne touchez pas 10 millions d’€ !!!!

Si la justice divine n’a pas fait son œuvre avant sa mise en détention, nous serions alors très nombreux – Djiboutiens, Français et autres – à nous déplacer de par le monde quitte à sauter dans le premier avion en partance pour Paris afin d’apporter au citoyen Ismaïl Omar Guelleh des oranges…ou des bananes.

Après qu’il fut très vraisemblablement le donneur d’ordres dans l’assassinat du magistrat français, la seconde plus grave erreur d’Ismaïl Omar, dont il mesure pleinement et depuis des mois les prolongements, fut de se risquer à envoyer ensuite à Bruxelles quelques « cloportes de service » et bien piètres « négociateurs, acheteurs de conscience » dont un supposé Procureur (alias Djama Souleïman le con..tumaceur zoreilles) – d’une médiocrité reconnue et imprudent – pour tenter de suborner le premier témoin essentiel dans cette affaire. La rhétorique de ces cloportes n’était pas au point car n’ayant pas persuadé le témoin à retourner sa veste comme bien d’autres hélas l’ont fait par la suite pour quelques … gratifications et artificielles considérations du squatter du Palais de l’Escale.

De par l’impossibilité qu’il avait de « persuader » le témoin Alhoumékani de revenir sur sa déposition auprès de la Justice française, Ismaïl Omar Guelleh a ensuite fait le choix d´afficher une répression aussi excessive qu´inutile à son égard. Pas surprenant de sa part, car ceci s’inscrit dans une pratique spécifique à son régime politique qui est un terrorisme d’État…

Pression exercée par tous les moyens afin de tenter d’intimider et de dissuader – en l’occurrence – les autres témoins de ne pas suivre le chemin du Palais de Justice de Paris dans l’affaire Borrel. Avec la menace non voilée sur les familles concernées – vivant à Djibouti – de les réduire au silence, de les exclure de leur emploi et de la société djiboutienne, de les réduire à « l’état de poussière… » entre six planches de bois.

Arrestations répétitives et arbitraires d’un membre de la famille du témoin Alhoumékani, tentative avortée d’enlèvement des enfants Iftin à Bruxelles, assassinat d’un Major de Gendarmerie par la « bande des quatre » en plein jour et devant témoins dans une rue de la capitale djiboutienne, récente tentative d’enlèvement des parents d’Ali Iftin en territoire somalilandais ; autant d’actes criminels et pour le moins une hypocrisie du système Guelleh. Tartuferie du personnage, fourberie appliquée par celui-là même qui exalte dans ses discours – il est vrai tout juste du bout des lèvres tant la langue lui brûle – les vertus de la démocratie et celles du respect de l’humain.

Djibouti, les attentats sont des actes imputables au régime d’IOG.

Ces attentats sont – selon un schéma bien rodé – des actes imputables au régime d’IOG qui a recours à de faux attentats pour trouver un prétexte aux fins d’ordonner des rafles, arrestations, incarcérations et tortures dont le but est de mettre hors d’état de nuire tous les gêneurs et encore plus de justifier une radicalisation du discours général du tyran et de certains de ses ministres à l’encontre notamment des Afars et de l’opposition politique ; de tous ceux/celles qui ne lui sont pas asservis.

Selon les analyses largement étayées de preuves et développées point par point dans les « Fiches » établies sur place par les officiers de renseignement de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure française) et probablement par les officiers des renseignements militaires américains, le recours aux attentats serait l’un des éléments constants impliquant directement Ismaïl Omar Guelleh depuis les années 80 et jusqu’à nos jours.

On peut parler de constance dans cette pratique car à chaque fois que le régime est dans une impasse ou dans un différent avec l’Élysée, il se réfugie dans un attentat (souvent mal orchestré car TOUT se sait à Djibouti) suivi d’un discours mettant en cause des « menaces extérieures » et des «ennemis extérieurs ». A ceci s’ajoutent les risques de périls supposés imminents …susceptibles de déstabiliser le régime politique en place à Djibouti.

Explosion de grenade détruisant quelques installations vieillottes (dont les « occidentaux » vont immédiatement prendre à leur charge financièrement le coût de la réfection) mais créant aussi une nouvelle psychose de l’insécurité au sein des communautés occidentales présentes sur le sol national.

Le faux Attentat ? Inquiéter juste ce qu’il faut les communautés et les États-majors étrangers présents à Djibouti afin que les aides internationales affluent… !!!

A l’inverse de ce qui se fait ailleurs, à Djibouti «l’habituel» faux attentat ordonné par IOG ne va pas de pair avec une large couverture médiatique et certes pas avec des commissions rogatoires diligentées par ce qui fait office de justice … dans le pays.

La justice locale est absente ou dort du sommeil le plus profond et qu’une déflagration de grenade ne saurait réveiller, quasi silence médiatique, exception faite lorsqu’il s’agit pour le Palais de l’Escale de justifier ponctuellement les réactions gouvernementales – à ces attentats organisés par le pouvoir en place – par des actes de répressions policières et militaires « conduites et manipulées » dans le pays Afar (actes génocidaires frappant principalement les vieillards, les femmes et les enfants) ou dans certains quartiers de la capitale.

A l’usage, nous nous apercevons que la méthode de l’attentat à la grenade – dont le Palais de l’Escale s’est faite une spécialité – consiste principalement en ces moments là à orchestrer et à distiller une dose d’inquiétude certes, mais mesurée, dans les représentations diplomatiques et dans les États Majors militaires étrangers présents dans le pays. Sans vouloir porter critique, force est de constater que l’explosion d’une grenade dans la capitale djiboutienne c’est un peu Hiroshima qui se prépare au sein des communautés occidentales alors que les États majors militaires ressortent immédiatement leurs plans d’évacuation des ressortissants civils concernés, ne serait-ce que pour les tester « au cas où ? ». Avec le temps, Ismaïl Omar Guelleh a parfaitement appris son rôle de « pompier de service » et d’homme au bâton. Il lui faut aller vite et frapper fort afin de rassurer !!!

Dans l’heure qui suit l’explosion de grenade et suivant un programme rituel, les forces de la Police politique investissent les quartiers sensibles, défoncent les portes de certaines habitations bien ciblées au préalable, procèdent à des matraquages et à des arrestations arbitraires, suivies d’incarcérations sans commission rogatoire car considérant que Djibouti est en permanence en situation « d’État d’Exception » et que l’on peut – de ce fait – s’asseoir sur les droits élémentaires de tout citoyen…. A ceci s’ajoutent systématiquement les viols de femmes incarcérées et les tortures qui entrent dans une « certaine logique » du système politique en place et pour lesquels nulle diplomatie occidentale …présente sur place .. ne trouvera sujet à contestation, ne serait-ce qu’au nom du respect de l’humain et de ses droits.

Le Palais de l’Escale ne manque pas d’informer aussitôt les représentations étrangères desdites arrestations – officiellement « dans les formes légales » – sans préciser toutefois qui a été incarcéré, ni le lieu de détention et certes pas les conditions ce qui a le don – en quelque sorte – de rassurer les familles des communautés étrangères. La thèse officielle est toujours confirmée par des arrestations illico presto et manu militari des supposés « véritables coupables » et mis au secret… avec tous les journaux et les médias locaux à sa botte qui reprennent mot pour mot le communiqué de l’Agence Djiboutienne d’Information.

Ismaïl Omar Guelleh a parfaitement compris la préoccupation principale des grandes puissances occidentales présentes dans la région.

Obsession allant à l’essentiel de leurs seuls intérêts et selon laquelle « l’Ordre doit absolument régner à Djibouti », quels que pourraient être les moyens utilisés et l’engagement financier à « fonds perdus » (pas perdus pour tout le monde, y compris en occident) pour soutenir le régime tyrannique en place.

Dut-on « sacrifier » au passage quelques républicains, suicider par immolation un juge étranger intègre et « fouineur », éliminer des témoins gênants et d’évidence les « récalcitrants » et les Afars ; ne pas voir toutes les exactions et tortures perpétrées.

Djibouti est en danger !

C’est simpliste, mais les recettes d’Ismaïl Omar Guelleh trompent ceux qui ont envie – en apparence – et surtout grand intérêt d’être trompés. Si les Djiboutiens/Djiboutiennes restent pantois et n’accordent aucun intérêt à « ces faux attentats », il en va différemment au sein des communautés étrangères et notamment françaises présentes à Djibouti.

Le spectre de l’attentat du Café de Paris – avec un jeune enfant de militaire français décédé – pèse encore au sein des Français présents à Djibouti, de cela Ismaïl Omar en est conscient. Il a tellement eu d’ennuis avec cette affaire que sa Police politique (SDS) a pour impérative consigne de perpétrer ses attentats ponctuels sans faire de victime, surtout étrangère….

Empêtré dans une affaire Borrel qui lui ferait passer de très mauvaises nuits, il ne veut pas voir un autre juge français (du style de madame la Juge Sophie Clément) débarquer sur place pour enquêter avec opiniâtreté sur un attentat ayant fait une ou des victimes parmi la communauté française… Alors et de temps à autre, il maintient la pression en faisant sauter – ça et là mais en toute sécurité – une grenade pour perpétuer un système qui perdure depuis les années 80 et dont il tire profit financier et personnel…

Ce n’est jamais le temps qui manque au scélérat – autoproclamé président d’un État bananier – pour tirer profit de TOUT.

Pour nuire et machiner de nouveaux faux attentats il a une longue expérience de plus de 25 années, c’est l’un des rares domaines dans lequel brille son Excellentissime Sérénité le Tyran.

Au fait … »Dormez en paix bonnes gens car rien d’important ne se passe à Djibouti alors que le Grand Théâtre d’Ismaïl Omar continue de donner ses représentations »!!!