10/08/06 (B362) Ethiopie : innondations. (REUTERS et La Croix)

___________________________________________Reuters

ADDIS ABEBA (Reuters) – Le bilan des inondations qui ont frappé ce week-end l’Ethiope s’élève à 210 morts et les équipes de secours poursuivent leurs recherches dans la boue et les décombres pour tenter de retrouver quelque 300 disparus.

Des policiers et des militaires remuaient des tas de sable et de boue à l’aide de bulldozers et de pelles dans la ville de Dire Daoua, dans l’est du pays, où une crue soudaine du fleuve Dechatu samedi dans la nuit a détruit de nombreuses habitations.

Des sacs ont été remplis avec du sable pour tâcher d’empêcher une autre inondation, un phénomène courant après les fortes averses de la saison des pluies, de juin à août.

Sur place, un homme d’affaires, Mohamed Nour Ahmed, reproche aux autorités municipales de n’avoir pas prévu plus tôt d’ériger des digues contre les inondations.

"Ce n’est pas la première fois que Dire Daoua est menacée. C’est arrivé l’année dernière et encore l’année d’avant, mais pas avec une telle intensité et une telle férocité (…) J’espère que maintenant la ville va se dépêcher d’agir et construire des digues", explique-t-il.

______________________________________ La Croix

Malgré le peu d’espoir de retrouver des survivants, les recherches se poursuivaient mardi avec l’aide de plongeurs dans la ville de Dire Dawa et ses environs, dans l’est de l’Ethiopie, après les inondations catastrophiques du 6 août ayant fait plus de 200 morts.

Selon un dernier bilan annoncé mardi par des sources médicale et policière, au moins 200 personnes ont été tuées dans ces inondations.

De son côté, la Croix-Rouge éthiopienne a annoncé mardi un bilan entre 210 à 215 morts.

"Le bilan communiqué par la police et les hôpitaux recense les corps qui ont été retrouvés, transportés dans les hôpitaux et dont le décès a été confirmé, mais entre 10 et 15 personnes ont été enterrées par leurs familles sans avoir été transportées à l’hôpital", a expliqué à l’AFP par téléphone Kassahun Debelie, coordinateur à la Croix-Rouge.

Un précédent bilan faisait état d’au moins 206 personnes tuées, 96 blessées et environ 10.000 déplacées par ces inondations dramatiques. Plusieurs centaines de personnes sont encore portées disparues, selon les autorités.

Mardi, des plongeurs militaires ont rejoint les équipes de secours pour explorer les rivières. De leur côté, les équipes de secours continuaient de creuser et fouiller les décombres laissés par les flots.

"Nous avons déployé l’armée et la police jusqu’à 40 km en aval à la recherche de corps", a précisé à l’AFP l’inspecteur de police Beniam Fikru.

"Nous utilisons aussi des plongeurs pour chercher dans les trous des lits de la rivière", a-t-il indiqué.

"Nous pouvons apercevoir des voitures et des motos partiellement enterrées dans le lit des rivières (…) Les gens pensent que certaines personnes pourraient être enterrées dans ces véhicules et c’est pourquoi ils continuent à chercher", a commenté M. Kassahun.

Mardi matin, Berekat Simon, proche conseiller du Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, avait affirmé craindre que le bilan des victimes ne s’alourdisse.

"Nous sommes en train d’acheminer de l’aide humanitaire à Dire Dawa pour s’assurer que la population est assistée", a-t-il également déclaré, interrogé dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.

"La police et l’armée sont présentes en force à la recherche de corps le long des lits de la rivière", a indiqué de son côté à l’AFP par téléphone Kassim Ahmed, un habitant de Dire Dawa, ville située à environ 500 km à l’est d’Addis Abeba.

"Les recherches se déroulent intensément en aval" des rivières, a précisé M. Ahmed, ajoutant que de nombreux proches de disparus avaient perdu espoir de les retrouver vivants.

Les habitants se rendaient en masse mardi dans des morgues de fortune et les hôpitaux de la région à la recherche de proches.

Ces inondations ont été provoquées par le débordement dimanche vers 02H00 locales (23H00 GMT samedi) des rivières Dechatu et Dire Dawa traversant Dire Dawa, après des pluies torrentielles qui ont duré plus d’une heure et demie.

La saison des pluies va de juin à septembre en Ethiopie.

Le sud et l’est de l’Ethiopie ont été frappés plusieurs fois ces dernières années par des inondations dramatiques.

En 2005, des inondations semblables avaient fait au moins 200 morts et plus de 260.000 déplacés dans la même région.

Depuis plusieurs mois, le sud et le sud-est de l’Ethiopie subissent une grave sécheresse qui menace au moins 1,7 million de personnes.