14/08/06 (B362) Djibouti Regardons nos consciences comme nous regardons nos mains pour voir si elles sont sales !!! (Africanman)
En acceptant et en cautionnant en mai 1999 lautoproclamation dIsmaïl Omar Guelleh à la tête du pays, certains occidentaux affirmaient alors – et osent encore le prétendre que pour maintenir « lOrdre » dans la jeune république il convenait dadmettre l’existence de cette « dictature de transition » et de laider financièrement afin de préparer le Djibouti de demain à une ouverture vers lémergence de la démocratie.
Belle imposture politique que tout cela !. Car lhistoire le démontre. Chaque fois que le temps a fait croître un bâton dans un pays africain, au bout du même bâton la tyrannie y a mis une lame.
Par ses menaces sans séduction daucune sorte – le dictateur Ismaël Omar devenu rapidement tyran Ismaïl Omar Guelleh (et changeant le ë de son prénom par le ï, car plus arabisant) fait tourner depuis 1999 le pays autour de lui, et danser les « autres » tout en se complaisant à imposer un chantage au « grand frère ». Il agit exactement comme le ferait un enfant en bas âge lorsquil structure la maisonnée à son rythme de vie et à ses seules volontés ; par ses premiers pas, ses risettes mais aussi par ses coups de colère.
Chaque administration et grand service d’une telle dictature se voit contrainte daccrocher des portraits du tyran dans ses bureaux, tout comme les parents garnissent leurs murs et leurs meubles de photos de « lenfant prodige ».
Vous me direz que cette comparaison est plaisante mais qu’il y a tout de même une différence entre un petit bébé qui fait ses premiers pas dans la vie et un gros bébé qui tire profit de TOUT et na nul respect pour lhumain. Le premier est désiré, le deuxième est subi.
Une dictature a souvent été désirée par certaines personnes et elles s’en félicitent encore longtemps après.
Aussi paradoxal que ceci pourrait paraître, certaines victimes d’un tyran sanguinaire peuvent devenir ses plus ardents défenseurs si elles réchappent aux pires conditions dincarcération et si leur vie est épargnée.
Quelques années plus tard, force est de constater que la mémoire de certains hommes à quelque chose dextraordinaire en ce sens quils saccommodent de TOUT comme si leur mémoire du passé était un cimetière abandonné où gisent sans honneur des « morts » quils ont cessé de chérir et bien vite oubliés.
Lorsquils sont seuls et osent se regarder dans le miroir de leur vie, la mémoire du dégoût quils ont de ce quils ont fait depuis doit être bien plus écrasante que limage des souffrances subies par leur clan, par leur ethnie.
Cest ainsi que plus graves sont les blessures physiques et psychologiques – infligées sur ordre du tyran, plus il sera défendu ensuite voire glorifié par certains de ceux quil a fait torturer. Le souvenir des pires conditions demprisonnement semblerait parfois diluer toutes les couleurs, la mémoire ressemble alors à une photographie exposée au grand soleil dAfrique ; tout devient demi ton, puis elle se désagrège sous les rayons…dorés à l’or fin …et disparaît avec le temps.
Pour les gens « de peu dimportance », il est alors bien plus facile dêtre esclave de son ancien tortionnaire, de ne pas se prendre en charge et doublier ainsi la brûlure de la liberté, celle de lengagement dhomme pour rester debout avec dignité. Il est vrai que le doux parfum de largent et les honneurs daprès tortures permettent vraisemblablement pour eux de TOUT voir, de TOUT entendre, de TOUT faire pour être agréables au « maître » et de TOUT oublier.
Lexemple le plus flagrant de ce que nous avançons est le cas de ce paraît-il avocat qui au seuil d’une mort programmée car se déclarant dans ses écrits être victime dempoisonnement en un temps dans les prisons du régime de Gouled – fut sauvé par une campagne dinformation tous azimuts lancée par le président actuel de lARDHD.
Un président dune modeste association alors, sensible aux appels « au secours » et qui ne ménagea pas sa peine pour mobiliser lopinion publique et les instances internationales afin de tenter sauver un homme en grave danger dans les geôles djiboutiennes ; devenu un ami, un « frère de combat » à cette époque.
Plus de 10 années plus tard, le paraît-il avocat perdit toute mémoire et dignité. Il sest retrouvé face au même Jean Loup Schaal à défendre lindéfendable dans un procès récent qui fut un “gros flop” pour le supposé “outragé” …mais absent des débats. J’y ai personnellement lu ce jour là tout de même – dans les yeux du paraît-il avocat une gêne certaine de se retrouver là.
Le véritable triomphe nappartiendrait-il pas à lhomme courageux qui croit en lhumain, au respect qui lui est dû et espère en la Justice ?.
Notre conscience est un juge infaillible quand nous ne lavons pas encore assassinée !
Que lon soit Afar, Issa ou Somali, on ne peut pas admettre qu’on ait perdu partie de sa famille et de ses amis en vain, pour de simples lubies d’un tyran. Ou bien cela doit vraisemblablement en valoir la peine – financièrement parlant – pour déserter de telles valeurs… et sendormir en paix chaque soir avec sa conscience.
Cest ainsi que lon peut lire, voir et entendre dans la presse et les médias d’État des propos aussi enthousiastes que dénués de bon sens à propos dIsmaïl Omar Guelleh émanant de ceux à légard de qui il sest comporté en véritable prédateur et bien plus. Ces gens là éprouvent-ils de la reconnaissance pour le tyran ? Lui font-ils « risette et carpette » pour éviter qu’il ne les attaque à nouveau ou en espérant qu’il leur jette quelque chose à manger ?
Serait-ce un réflexe naturel envers celui qui sest institué par la force en chef tribal, un réflexe de survie hérité des âges lointains ?
La propagande propose aux anciennes victimes du pouvoir en place des mots, des anecdotes… manipulées car créées de toutes pièces sur le passé du “seigneur et maître du pays” ; occultant son véritable passé. Autant de raisons de s’enticher du dictateur, falsifications des vérités faciles à démontrer mais quils reprennent en cur et à lunisson tel un « copier/coller » du genre : « Gloire à toi oh IOG !
Notre sauveur, notre guide suprême ». A les entendre …et à les croire, on en oublierait presque ceux et celles qui se sont véritablement battus pour la liberté, pour l’indépendance de leur pays et qui ne sont plus là pour témoigner.
Qu’il est gentil le tyran !
Staline était – lui aussi – “le petit père du peuple” était gentil selon ce qu’en écrivait sa propagande. Sous un tel régime on part toujours du principe que les problèmes dûs à la tyrannie sont à ce quil en est dit – le fait de quelques fonctionnaires idiots ou malveillants. Si le tyran l’apprenait, il réglerait ces problèmes tout de suite… Ah, s’il pouvait obtenir un meilleur contrôle de chaque aspect de la vie… Ah, si la Kabyo ne lui mettait pas des “peaux de bananes” sous les pieds…Tout irait mieux… Il a tant d’amour pour nous…
On sait maintenant que Staline a signé de sa main tous les ordres d’exécution des opposants politiques supposés, allant jusquà sacrifier ses collaborateurs les plus proches et les plus fidèles ; démantelant l’État et ses armées !!! . Il aurait dit, à la mort de sa femme, qu’avec elle partait ce qu’il lui restait d’humanité….
La grande différence avec Staline est que si Kadra Mahamoud Haïd disparaissait ceci arrangerait peut-être bien les affaires dIOG car elle a installé, petit à petit, son propre « État dans l’État » et peut sappuyer sur ses trois Daltons de frères comme sur bien dautres à qui elle inspire non point le respect mais la peur ; parfois une véritable frayeur lorsquelle « débarque » dans un ministère.
Chaque groupe tribal a un nom pour le grand ancêtre. On élève les enfants en leur racontant ce qua écrit lhistoire. Dans la dictature djiboutienne on cherche maintenant à imposer dans les esprits populaires le tyran Ismaïl Omar Guelleh comme étant lancêtre fondateur.. de Djibouti. Celui qui aura donné véritablement naissance à la république car selon la propagande Gouled aurait commis TOUTES les erreurs alors quIOG cest le « gentil président ».
Un homme honnête, sincère, intègre, probe, incorruptible, loyal, irréprochable bien quil se soit accaparé depuis mai 1999 TOUT ce qui est rentable ; que ce soit au niveau des Établissements publics de l’État ou du secteur privé sur lequel il maintient par la force un « Racket », il est vrai magistralement organisé car on ne peut plus efficace et rentable pour lui.
On raconte son histoire à l’école, à la télévision… Il est le véritable fondateur de la nation… Il a accompli de grandes choses…bien que « sur le terrain » ce soit la catastrophe économique, sociale et politique (avec un grand C..). Le dictateur devenu tyran impose sa propre vision du monde à son « bétail » ; une façon de penser toutes choses. Certains s’y habituent, y trouvent leurs marques, un équilibre… ; après tout, « il faut un chef, alors lui ou un autre !!! ».
Mettre le tyran en doute serait mettre l’équilibre du pays, que dis-je « du monde » en balance…
Tel le vampire qui peut vous transformer en vampires, le tyran sefforce de transformer lopposition (la véritable, pas celle qui lui est asservie) en imposteurs alors que les pauvres et les classes moyennes à Djibouti meurent sur place, à petit feu ou survivent comme elles peuvent.
L’imposture institutionnalisée est devenue ainsi un formidable ciment pour le pays. Les gens importants mal intentionnés font des impostures de grande ampleur : tel ou tel ministre décide des achats ou de confier des travaux en fonction des pots-de-vin et installe sa famille, la famille de sa famille , ses amis dans les logements quil/elle saccapare. En dessous d’eux, pour obtenir de lavancement quelques subalternes organisent des escroqueries de moindre envergure, bien moins lucratives mais partagent toujours les bénéfices avec leurs supérieurs.
Cela forme une pyramide de rackets les plus diversifiés dont les flux de finances et d’influences montent et se concentrent vers le sommet de l’État. Le sommet de l’État ? Le Palais de lEscale évidemment !
Pour que le système fonctionne il faut que les subalternes aient peur.
Il faut donc régulièrement sacrifier quelques pions. On va donc « attraper » quelques personnes qui ne jouent pas le jeu, par exemple des fonctionnaires qui ne partagent pas assez avec leur « Chef » ou qui se font remarquer par un « train de vie » bien trop supérieur à celui du « Chef ».
Laffaire est aussitôt portée devant la plus haute autorité du Palais de lEscale, mais nul procès ne sera ordonné. Procès au cours duquel on condamnerait le coupable à une peine exemplaire avec la diffusion dune large publicité dans la presse officielle.
Roger Picon |
Il ny a JAMAIS eu de procès pour corruption ou détournement dargent ou de bien publics à Djibouti, tout comme il n’y a pas de trafics d’enfants, de trafics d’armes et de drogues…. |
Point de cela, tout se règle par des palabres, des compromis avec rétrocession immédiate et gratuite de terrains et/ou de biens immobiliers personnels au profit du Palais de lEscale. Alors que pour les meilleurs « détrousseurs de fonds publics et daides internationales » – qui noublient pas den reverser majeure partie aux «oeuvres » du Palais de lEscale – cela se termine systématiquement par une promotion.
LOffice National dAide aux Réfugiés et Sinistrés (ONARS) est lun des exemples de ce que nous avançons. Cest une véritable « pompe à fric » branchée en direct sur les aides internationales.
Épisodiquement les scandales pour détournement de centaines de millions de FD sy sont succédés durant des années alors que la « justice locale » na JAMAIS ouvert une quelconque information et lancé de Commission Rogatoire.
Ce fut le passage obligé de certains hommes, devenus depuis ministres
Ismaïl Omar Guelleh n’a plus à craindre la police et les armées puisqu’il les contrôle par lentremise de sa police politique des SDS. Chacun y a ses petites et grosses affaires ; il faudrait être « fou » pour tuer la poule aux oeufs dor !
IOG peut imposer ses rêves et ses lubies par la force. L’argent des aides internationales et les moyens du pays sont à son entière disposition.
Si cela ne lui suffit pas, il fait lancer quelques grenades (sans faire de victimes) pour quaffluent aussitôt dautres aides internationales affectées paraît-il à la sécurité des ressortissants occidentaux ; à la police et aux armées qui n’en voient pas …la couleur.
Mais que fait lopposition politique en exil ?
Quand on parle de l’opposition politique djiboutienne en égrenant ses ” difformités ” que lon dit être congénitales, ceux qui ne savent pas ou aiment faire des lectures superficielles, pensent tout de suite à de l’affabulation. Mais en réalité, aucun fait sur le terrain occidental, dans le comportement quotidien des responsables de l’opposition en exil, ne vient prouver le contraire.
Lexemple de la réunion du 22 juillet dernier est symptomatique dune volonté dIsmaïl Omar Guelleh de tenter de semer le désordre par la désinformation et la manipulation pour morceler lopposition en fiefs saffrontant les uns les autres. A ce petit jeu, il a tout à y gagner.
Par ailleurs, bien des silences gênés de supposés opposants à son régime viennent en tout cas conforter la position de ceux qui n’ont jamais cru en la possibilité d’une quelconque unité de l’opposition djiboutienne.
Notre question est « Ont-ils raison ou tort ? »
Si nous avons toujours défendu le principe dunité de lopposition dans nos écrits cest par ce que nous pensions, et pensons encore, qu’il convient dabord de briser ce cercle pervers dimages de Responsable de parti politique dopposition « bouffant et broutant de ci, de là », tirant la couverture à soi et que pour soi ; ce qui affaiblit lensemble de lopposition et nuit gravement à sa crédibilité auprès des instances internationales.
Appelons les « choses » par leur nom et arrêtons de nous mentir !
Regardons nos consciences comme nous regardons nos mains pour voir si elles sont sales !!!
La division par lachat de quelques consciences politiques dopposition est une réalité. Elle fait indubitablement le jeu politique dIOG alors quil convient pour lopposition de ne point se leurrer sur les promesses du tyran et de sendormir, bercée par un doux ronronnement mais bien au contraire – de regarder les réalités en face.
Il faut prendre en compte les spécificités et les diversités des composantes ethniques comme tribales qui ont fait et font plus que jamais Djibouti. Tout en sachant que ce processus dunité pourtant absolument nécessaire – serait bien fragile dès linstant où lon ne se limiterait quà déternelles palabres sans lendemain, sans projet concis quant à une « Réconciliation nationale ». Alors que pour ce qui les concerne – les « agents » du pouvoir Guelleh et dévidence faux opposants politiques nont quun but actuellement qui est de tenter de diviser, de semer la zizanie dans la communauté djiboutienne, entre les uns et les autres ; à Djibouti comme hors des frontières du pays.
Ces agents là agissent déjà depuis bien des années, infiltrés quils sont dans lopposition et sur ordre dun Ismaïl Omar. Un IOG autoproclamé président et passé maître dans les manipulations, les promesses sans lendemain et la temporisation qui repousse les échéances, prince de lesbroufe ; hautement compétent dans lachat de conscience, le chantage et les coups les plus bas. Un IOG qui nacceptera de négocier que par la force des choses et seulement lorsquil sera face à une opposition unie.
Par ailleurs et dévidence, pour un quelconque chef de parti le fait de négocier individuellement avec Ismaïl Omar Guelleh ou avec lun de ses paraît-il représentants se fonderait sur une certaine ambiguïté, dont personne ne serait dupe.
Avant de négocier avec un loup, mettez-lui une muselière et faites le à plusieurs ; vous nen serez que plus forts et plus crédibles.
De même et avant denvisager toute réunion, toute discussion préalable avec IOG, il convient à notre sens – de considérer que ces négociations là doivent OBLIGATOIREMENT être issues dun travail collectif de préparation de lopposition politique pour trouver en préalable et seulement en préalable à toute discussion les conditions précises dun équilibre des intérêts sur lequel seulement peut se fonder une paix durable à Djibouti.
Quand on renie le passé et lhistoire dun pays et de ses hommes et femmes, on en perd son avenir.
Dans notre esprit il ne saurait être question de renier ce passé et de donner un coup déponge pour effacer dun seul geste tout ce qui sest fait et hélas se fait encore, notamment en pays Afar.
Pour le gouvernement djiboutien actuel, admettre les « erreurs », sexcuser et réparer financièrement tous les aveuglements du passé, cest un « passage obligé » pour autant que lon soit sincère et que lon veuille véritablement construire lavenir dans la paix. Dans ce cas, ce ne serait point poser les fondements de futures offenses à légard de lun, de lune ou de lautre.
De même, nul ne saurait se réclamer de la trop facile fatalité. Nul ne saurait trouver de justification aux tortures perpétrées aveuglément et notamment les plus récents contre des vieillards, des femmes et des enfants car ce serait lexcuse des âmes sans volonté ; lexcuse de ceux qui sur ordre du pouvoir nont quune seule et bien piètre capacité qui est celle de ne sattaquer quaux êtres sans défense.
On ne peut hélas plus ressortir de leurs tombes les morts, faire revivre les victimes inutiles de la folie de quelques-uns. Mais ces morts là, tout comme ces victimes de la torture, ont droit à un respect et à une réhabilitation.
Vient donc le moment dadmettre la réalité des faits et de tenter de réparer ensemble ; de tenter de gommer lentement et avec le temps ces « erreurs » et surtout de ne pas les perpétuer.