25/08/06 (B363-B) L’ARDHD annonce la fin de l’actualisation quotidienne de son site Internet. Le numéro B 363 est le dernier.

Constituée en 1992 pour soutenir, à leur demande, les prisonniers politiques à Djibouti, depuis cette date, l’ARDHD n’a jamais cessé d’agir pour leur libération et plus généralement pour le Respect des Droits de l’homme dans le pays.

Début 1999, elle a ouvert son site Internet, qui est devenu au fil des années, l’une des sources d’information incontournables sur la situation à Djibouti et dans les pays voisins. Le site, qui a été le premier site d’information sur les Droits de l’Homme à Djibouti, a permis :

  • de redonner la parole aux Djiboutiens qui ne pouvaient pas s’exprimer,
  • de faire connaître au monde, les dérives du système d’Ismaël Omar Guelleh,
  • de freiner ses ambitions souvent criminelles et de limiter considérablement les atteintes aux Droits de l’homme, en les médiatisant.

Aujourd’hui, l’ARDHD est convaincue qu’aucun progrés ne sera possible, sans la concertation ni la volonté des différents partis sincères d’opposition, des syndicats libres et des associations qui oeuvrent en faveur de Djibouti.

En lançant le projet d’une conférence à Paris, l’ARDHD s’était proposée de réunir les différents acteurs sincères de l’opposition à la dictature, pour les aider, de façon neutre, à construire une plate-forme commune, dont l’objectif aurait été de mettre un terme à la tyrannie et de réorganiser la vie politique et sociale dans le pays, pour reconstruire un Etat de droit, respectueux des citoyennes et des citoyens.

A ce jour, faute d’un nombre suffisant d’écho et de réponses favorables de la part des hommes politiques et d’un engagement des responsables d’Association, l’ARDHD retire son projet. Ce n’est pas un échec pour l’ARDHD, mais c’est un échec pour le peuple djiboutien qui continuera à subir la torture, l’asservissement, l’injustice, la terreur et l’effondrement économique, devant l’indifférence de la communauté internationale et parfois même, la complicité des grandes puissances installées militairement dans le pays.

Nous en avons bien conscience, mais ce ne sont pas les seuls moyens ni les ressources limitées de l’équipe bénévole de l’ARDHD qui pourront faire changer la situation, d’autant plus que l’Association n’a aucune ambition, ni politique, ni économique, dans le pays.

Sans le consensus des partis politiques à s’accorder sur l’objectif prioritaire commun qui devrait être de mettre un terme au système Guelleh et en l’absence de plaintes pénales qui devraient être déposées par les victimes ou par leurs familles, nous ne pouvons rien faire de plus.

Peut-être avons nous rêvé exagérément en croyant pouvoir apporter notre contribution bénévole et sans arrière-pensée, à l’amélioration de la situation dans le pays, avec le partenariat de tous les acteurs concernés ?

Dans ces conditions, nos analyses montrent que le site Internet de l’ARDHD n’a plus de raison d’être. Après sept années de publication ininterrompue, qui ont imposé des efforts considérables et malgré notre attachement sincère à la cause du Peuple djiboutien, nous avons décidé de mettre un terme définitif à son évolution et à sa mise à jour. Ce n’est pas sans une grande émotion que cette décision a été prise.

Bien entendu, les archives de l’ARDHD continueront à être accessibles en ligne, car elles constituent, avec plus de 8.000 articles, un témoignage journalier fort des années 1999 – 2006.

Les Djiboutiens retrouveront sur les nombreux sites qui se sont développés au fil des années, certains avec le soutien technologique de l’ARDHD, les informations qu’ils recherchent.

Merci à tous les internautes pour leur soutien. Merci aux centaines d’informateurs pour les contributions qu’ils nous ont envoyées. Merci aux informaticiens qui ont développé les programmes que nous utilisons.

Un grand merci tout particulier non seulement à Roger Picon qui nous a envoyé toutes ses illustrations et ses caricatures, qui ont amusé et qui ont fait passer des messages forts mais aussi à tous les membres de l’équipe qui se sont dévoués pour assurer une permanence sans faille.

Nous avons confiance dans l’avenir et nous sommes certains que des hommes et des femmes engagés, convaincus de la nécessité de changer le système et reconnus par les citoyens, émergeront et agiront pour rétablir un régime démocratique dans la République.

Au revoir à tous et bon courage aux Djiboutiennes et aux Djiboutiens.