03/10/06 (B364)Mandats d’arrêt lancés par le Parquet de Versailles à l’encontre d’Hassan Saïd et de Djama Souleiman. Le contexte et les enjeux. (ARDHD)

Le
contexte

En marge
de l’instruction judiciaire au Parquet de Paris (Juge Sophie Clément),
pour retrouver les assassins du Juge Borrel, une autre instruction est conduite
par le Parquet de Versailles pour instruire les plaintes déposées
par Alhoumekani pour tentative de subornation de témoin et par Ali
Iftin pour subornation de témoin.

Ces plaintes
sont capitales, car si des personnalités ont tenté de suborner
des témoins, c’est bien qu’il y a des indices à cacher, parce
qu’ils mettraient en cause l’entourage de Guelleh et le Président lui-même
dans le meurtre du juge Borrel.

En faisant
ce lien, on comprend toute l’importance de cette deuxième affaire traitée
à Versailles parce qu’elle peut apporter des preuves à la première
affaire pour découvrir les assassins.

L’année
dernière la Justice avait convoquée Me Martinet, Guelleh, Djama
Souleiman et Hassan Saïd pour les entendre en qualité de témoins.
Seul Me Alain Martinet s’était présenté. Guelleh avait
fui lamentablement le sol français, alors qu’il était reçu
à l’Elysée par Jacques Chirac … Djama Souleiman et Hassan
Saïd avait refusé de venir en France et Djama avait même
dénoncé les accords de coopération franco-djiboutiens.

Aujourd’hui,
la Justice française, à juste raison, utilise les moyens qui
sont à sa disposition. Les personnalités convoquées ne
s’étant pas présentée spontanément, elle lance
des mandats d’arrêt internationaux contre eux. La cour de cassation
devra confirmer la procédure.

Félicitons
les deux plaignants qui sont à l’origine de cette nouvelle étape
et qui n’ont jamais varié dans leurs témoignages.

Il faut
reconnaître que c’est grâce au témoignage d’Aloumekani,
puis à la rétractation d’Ali Iftin, aussitôt arrivé
en Belgique, que la Justice française a pu disposer d’un début
d’indice pour instruire non pas le suicide du Juge, mais bel et bien son assassinat.

En dépit
de toutes les pressions exercées par des personnalités djiboutiennes,
dont Djama Souleiman (au nom de Guelleh), les deux témoins n’ont jamais
variés et ont maintenu avec la plus grande constance leur témoignage.

Ils doivent
être félicités, car ils ont vécu des moments difficiles
: réfugiés comme d’autres djiboutiens qui ont fui le régime,
mais surtout menacés en permanence. A plusieurs reprises, ils ont échappé
à des tueurs envoyés par le régime. On se souviendra
de l’arrestation pendant quelques heures du Maire de l’époque de Djibouti
à la Gare du Midi à Bruxelles. Il était armé !!!

Que
peut faire Guelleh maintenant ?

On signale
une certaine agitation au Palais d’Haramous où les conférences
se succèdent. L’ambassadeur de France a été convoqué
aussitôt.

Maintenant
parmi les hypothèses, Guelleh peut faire sauter, comme nous l’avons
écrit depuis des années, les deux fusibles, à savoir
Djama Souleiman et Hassan Saïd et les livrer à la Justice française.
Mais il prend le risque que ces deux « obligés » ne se mettent
à la table et qu’ils le dénoncent ….

L’autre
hypothèse est de prendre quelques français (militaires par exemple)
et de leur mettre sur le dos, une affaire criminelle. Ainsi Guelleh pourrait
utiliser son arme favorite qui est le chantage, en proposant à la France
un échange …