04/10/06 (B364) Réaction du Gouvernement djiboutien à l’annonce des mandats d’arrêt contre Djama Souleiman et Hassan Saïd.

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Note de l’ARDHD

D’après
les affirmations du porte-parole de la Nébuleuse Guelleh-Haid et Associés,
Djama le Procureur, sous le coup d’un mandat d’arrêt international,
devrait quand même se rendre à la Cour de la Haye pour défendre
la plainte déposée par Djibouti contre la France pour refus
de communiquer le dossier d’instruction judiciaire concernant le meurtre du
Juge Borrel.

La
situation risque d’être intéressante, au moins à trois
niveaux.

1 – D’abord
la France n’avait aucune obligation d’accepter la compétence de la
Cour et pourtant elle l’a fait …. curieux, non !

2 – Djama se fera-t-il
arrêter lors de sa venue en Europe et extrader vers la France
pour répondre aux questions des juges de Versailles concernant
les tentatives de subornation de témoin, en particulier sur la
personne d’Alhoumekani ? Notre site avait publié la photo prise
dans un grand hôtel de Bruxelles …
3 – Comment vont
évoluer les relations franco-djiboutiennes ?

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AFP

DJIBOUTI
(AFP) – Affaire Borrel : « Djibouti ne se laissera pas intimider »
selon le gouvernement

Le gouvernement
djiboutien a prévenu mardi soir qu’il « ne se laisserait pas intimider
par la justice française » qui a diffusé des mandats d’arrêt
contre des personnalités djiboutiennes dans l’enquête sur la
mort à Djibouti du juge français Bernard Borrel.
« Djibouti ne se laissera pas intimider par la justice française
(…), ne cédera à aucune menace », selon un communiqué
du gouvernement.

La république
de Djibouti « ne réagira pas aux dérapages et aux provocations
de certains magistrats français », ajoute-t-il, en déplorant
« une fois de plus le non-respect des procédures de la part de
certains magistrats français qui font fi des résolutions de
leurs propres autorités étatiques ».

La justice
française a délivré deux mandats d’arrêt contre
le chef des services secrets de Djibouti, Hassan Saïd, et le procureur
de la république, Djama Souleiman, pour une éventuelle « subornation
de témoins » dans l’enquête sur la mort du juge Borrel en
1995 à Djibouti.

« Il
s’agit là d’une manoeuvre destinée à empêcher le
procureur général de se rendre le 16 octobre à La Haye »,
siège de la Cour internationale de justice (CIJ), estime le gouvernement
djiboutien.

En janvier
2006, Djibouti avait saisi la CIJ,
accusant la France de manquer à ses devoirs d’entraide judiciaire dans
l’enquête sur la mort du magistrat Borrel.

Le
procureur général de Djibouti « se rendra à La Haye
pour plaider l’innocence de la République de Djibouti

et pour prouver notre volonté de débattre de l’affaire Borrel
de la façon la plus transparente dans une justice neutre et tierce »,
ajoute le communiqué.

« Les
responsables djiboutiens demeurent disposés à veiller au respect
des procédures et invitent la justice française à en
faire autant, en commençant par rompre déjà avec cette
façon si sensationnelle de traiter l’affaire Borrel, tant en ce qui
concerne le fait de manipuler les médias qu’en ce qui relève
du minimum de considération auquel ont droit les autorités d’un
pays tiers et souverain qu’elle cite comme ses +repris de justice+ »,
affirment les autorités de Djibouti.

« La
république de Djibouti, qui est à l’origine de la levée
du secret défense sur certains documents de la DGSE (Direction générale
de la sécurité extérieure – services de renseignements
français) ayant trait à l’enquête, reste attachée
à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire »,
assurent-elles.

« Le
gouvernement de Djibouti réaffirme enfin sa volonté de poursuivre
irréversiblement sa coopération et son entente privilégiée
avec la France, pays avec lequel nous partageons des liens historiques, séculiers
et fraternels », conclut le document.

L’affaire
Borrel empoisonne les relations entre Djibouti et la France, ancienne puissance
coloniale de ce petit Etat de la Corne de l’Afrique qui abrite la plus importante
base militaire française à l’étranger.

Le 19
octobre 1995, le corps à demi calciné du juge Borrel avait été
découvert au bas d’une falaise, à 80 km de la ville de Djibouti.

La justice
de Djibouti a conclu à un suicide. Mais la veuve du magistrat, Elisabeth
Borrel, qui accuse Djibouti de faire obstruction à l’enquête
et est convaincue que son mari a été assassiné, a engagé
en 2002 des poursuites en France.

Selon
Mme Borrel, son époux enquêtait sur des trafics d’armes et des
attentats dans lesquels l’actuel président djiboutien, Ismaël
Omar Guelleh, aurait été impliqué.