27/10/06 (B366) Elizabeth Borrel en appelle à Jacques Chirac / (L’Humanite 26/10/2006)
Élizabeth
Borrel fait cette fois appel au président de la République française
, pour que la vérité soit faite sur l’assassinat de son
mari.
Car depuis
qu’on a tenté de lui faire croire que le juge Borrel, dont le
corps a été retrouvé calciné en bas d’une
falaise à Djibouti en 1995, avait tenté de se suicider, elle
n’a cessé de se heurter à « une longue série
de mensonges, de rumeurs colportées parfois au plus haut niveau de
l’État, de dissimulations… ».
Dimanche
encore, moins de 48 heures après avoir donné à Mme Borel
des assurances sur la suite de l’enquête, le ministre des Affaires
étrangères, Philippe Douste Blazy, a de nouveau mis en balance
la thèse du suicide et celle du meurtre.
Une
« désagréable surprise » pour Mme Borrel qui rappelle
que, malgré les pressions, la justice française a abandonné
la thèse du suicide depuis 2004, les résultats de l’autopsie
étant sans appels. Aujourd’hui, elle demande à
Jacques Chirac, la fin de ces rumeurs en partie propagées, selon son
avocat, par « la cellule africaine de l’Élysée »
et l’accès aux documents classés confidentiels portant
sur la période 1994-1997.
L’indépendance
des juges a pourtant permis ces derniers temps au dossier d’avancer.
- Passant
outre l’avis du parquet, la juge en charge de l’enquête
a délivré la semaine dernière des mandats d’arrêts
contre deux Djiboutiens soupçonnés d’être les
exécutants du meurtre et dont elle souhaiterait comparer
l’ADN à celle trouvée sur le short du juge. - Au
même moment, la cour d’appel de Paris a confirmé l’ouverture
d’une information judiciaire visant l’ancien porte-parole du
Quai d’Orsay, Hervé Ladsous, pour d’éventuelles
pressions sur la justice. - Début
octobre, la cour d’appel de Versailles avait déjà ordonné
la diffusion de mandats d’arrêt contre le procureur de la République
et le chef des services secrets de Djibouti pour « subornation de
témoins ». - À
ces victoires judiciaires, s’ajoute désormais le soutien de
170 person-nalités. Élizabeth Borrel n’est plus seule
à vouloir la justice malgré la raison d’État. - Un
juge assassiné, Élisabeth Borrel, en collaboration avec le
journaliste Bernard Nicolas. Éditions Flammarion, octobre 2006.Camille
Bauer
du 25 octobre 2006©
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