04/12/06 (B372) AFP / Nouveau texte américain appuyant une force de paix régionale en Somalie.

Agence
France-Presse – New York, Nations unies

L’ambassadeur
des États-Unis à l’ONU, John Bolton, a indiqué vendredi
qu’il allait faire circuler au Conseil de sécurité un projet
de résolution amendé approuvant un plan africain de déploiement
d’une force de paix régionale en Somalie, pour soutenir son gouvernement
chancelant.

Le nouveau
texte, qui tient compte de réserves exprimées par les Européens
sur une version initiale, doit essentiellement approuver un projet de déploiement,
sous mandat de l’Union africaine (UA), d’une force de 8.000 hommes fournie
par l’Autorité intergouvernementale de développement (Igad),
organisation rassemblant sept pays d’Afrique de l’Est et dont le fragile gouvernement
somalien de transition est membre.

Il doit
prévoir la levée partielle de l’embargo sur les armes imposé
à la Somalie, pour permettre d’armer et d’entrainer cette force.

Le gouvernement
de transition somalien, soutenu par l’Ethiopie mais impuissant à établir
son autorité dans le pays, réclame une telle force de paix,
à laquelle les milices des tribunaux islamiques, qui ont pris le contrôle
de la majeure partie du pays, sont totalement opposées.

«Ce
que nous voulons faire, c’est approuver l’insertion d’une force régionale
de maintien de la paix, que beaucoup d’États africains ont réclamée,
afin d’apporter un minimum de stabilité pour permettre une solution
pacifique» en Somalie, a déclaré M. Bolton à la
presse.

M. Bolton
a indiqué que la nouvelle version du projet circulerait dans l’après-midi,
pour permettre aux États membres d’en référer à
leurs capitales pendant le weekend, et qu’une réunion d’experts aurait
lieu lundi.

Selon
des diplomates, les membres européens du Conseil ont proposé
des amendements au texte initial pour l’améliorer, afin de convaincre
les sceptiques qui craignent que le déploiement d’une telle force n’exacerbe
les tensions dans la région et ne débouche sur un conflit régional.

Cette
Igasom (force de l’Igad en Somalie) serait notamment chargée de protéger
les institutions fédérales de transition basées à
Baïdoa, à 250 km au nord-ouest de la capitale Mogadiscio, et d’y
assurer la sécurité.

Les tribunaux
islamiques se sont dits prêts mardi à «inviter des combattants»
du monde entier si le Conseil de sécurité adoptait le projet
américain.

Le même
jour, l’Erythrée, qui soutient les tribunaux islamiques, a accusé
les États-Unis d’utiliser ce projet de résolution comme «camouflage
à une invasion» de la Somalie.

Pour
répondre à ces accusations, une responsable américaine
a assuré mercredi à Washington qu’il n’avait jamais été
prévu que les voisins immédiats de la Somalie participent à
l’Igasom.