09/12/06 (B373) L’Humanité. Une force de paix en Somalie.

ONU
. Les tribunaux islamiques menacent de réagir contre d’éventuelles
troupes étrangères.

«
La décision d’amener des troupes étrangères en
Somalie va provoquer une nouvelle crise ».

Par
la voix de son porte-parole, le Conseil des tribunaux islamiques somaliens
a réagi vivement hier à la résolution adoptée
la veille par le Conseil de sécurité des Nations-unies. À
l’unanimité, ce dernier a décidé mercredi d’autoriser
l’établissement d’une « mission de protection et
de formation en Somalie ».

Officiellement,
la première tâche de cette mission est d’observer l’application
des accords signés lors des pourparlers entre les deux acteurs du conflit
: les tribunaux islamiques et les institutions transitoires, peu influente
sur le terrain mais qui bénéficient du soutien international.
Ces pourparlers ayant été reportés sine die fin octobre,
elle devrait néanmoins se concentrer sur son rôle de protectrice
des institutions transitoires et de formatrice de leurs forces de défense.
Les 8 000 hommes de la mission seront fournis par l’Union africaine
et l’Igad, organisation regroupant sept pays de la région. Néanmoins,
trop impliqués dans le conflit, les pays limitrophes ne pourront fournir
de contingents.

La décision
onusienne survient alors que plane le risque d’un conflit régional.
Signe supplémentaire de l’engagement de l’Éthiopie,
son parlement a autorisé la semaine dernière son gouvernement
à mener une opération militaire contre les tribunaux islamiques.
Depuis des mois déjà, Addis Abeba, qui craint l’influence
des islamistes sur son territoire, est présente militairement aux côtés
des institutions transitoires en Somalie. Dans ce contexte, la résolution
onusienne, rédigée par les États-Unis, peut apparaître
comme un blanc-seing américain à la stratégie va-t-en-guerre
de son allié éthiopien.

 

Camille
Bauer