19/12/06 (B374) Compte rendu de la manifestation d’Arhiba le 18 décembre 2006 à Djibouti (Par Ali Abdou, Secrétaire à la communication de l’ARD)

La
commémoration du massacre d’Arhiba perpétré à
Djibouti le 18 décembre 1991 était un événement
attendu de pied ferme par tous les Djiboutiens unanimes. La peur a semblé
totalement basculer de camp à cette occasion, les Djiboutiennes et
les Djiboutiens présents à la cérémonie découvrant
combien il ne tient aussi qu’à eux-mêmes de se faire entendre.

Société
civile et mouvements d’opposition se sont donné la main pour
inscrire dans le marbre la quinzième journée de commémoration
du massacre d’Arhiba tenue ce 18 décembre 2006 à Arhiba
même, sur le lieu du carnage, sous les yeux inquiets des agents de police.

A l’appel
de l’Alliance républicaine pour le développement (ARD)
et le soutien de l’ensemble des mouvements démocratiques et de
la société civile, le meeting pour la commémoration du
15e anniversaire du massacre d’Arhiba a eu lieu de 16h à 18h
au cimetière d’Arhiba II.

Devant
une assistance immense acquise à la cause de la justice, plusieurs
orateurs se sont succédé. Une société civile combative
était dignement représentée par Monsieur Moussa Mohamed,
représentant de l’association des victimes du massacre d’Arhiba,
qui a lui-même perdu un bras ce jour là, et par Monsieur Jean-Paul
Abdi Noel, président de la Ligue djiboutienne des droits de l’homme
(LDDH), invité de l’association des victimes.

Moussa
Mohamed a commencé l’intervention au nom de la mémoire des victimes
et au nom de leurs proches toujours dans la douleur des disparitions et des
morts inexpliquées. « Je suis là pour rappeler que nous
souffrons encore dans notre chair de ces exactions ». Le président
de la LDDH, Jean-Paul Abdi Noël, a tenu un discours remarqué et
traduit simultanément dans les langues somalie et afar, reproduit in
extenso ci-dessous sur le site Internet. Monsieur Abdi Noël a rappelé
que la LDDH était disposée à soutenir ici et maintenant
toutes les plaintes en justice qui seraient intentée au niveau local
et international.

Le mouvement
politique Union pour la démocratie et la justice (UDJ), en l’absence
de son président Ismaël Guedi Hared souffrant, était représenté
par Monsieur Houssein Robleh Dabar, membre dirigeant du parti et ancien combattant
dans le Frud armé. Propos inoubliable, Houssein Robleh a déclaré
« j’avais pris le maquis contre l’injustice. Les auteurs
de ce massacre sont encore au pouvoir. Il faut les combattre ! ».

Le mouvement
pour le renouveau de la démocratie et le développement (MRD)
n’était pas en reste. Son premier vice-président Mohamed
Ahmed Kassim et son secrétaire général Souleiman Farah
Lodon ont honoré l’assistance de leur double allocution riche
en déterminations à aller de l’avant. Le MRD par la voie
de son vice président a appelé l’opposition a renouveler
son combat politique, en déclarant « l’opposition doit
renforcer ses actions unitaires afin que de tels crimes ne se renouvellent
pas ». Les propos du secrétaire général du MRD
ont conforté l’assistance dans la présence inconditionnelle
à leurs côtés du président Daher Ahmed Farah, en
déclarant « le Président DAF est de tout cœur avec
nous dans cette commémoration ».

L’Alliance
républicaine pour le développement (ARD) a dépêché
toute son équipe dirigeante. Se sont succédé les discours
enflammés du président Ahmed Youssouf Houmed, du Premier Vice-président
Adan Mohamed Abdou, du Secrétaire général Kassim Ali
Dini, du Secrétaire à la communication et porte parole Mohamed
Ali Abdou, et de Madame Fatouma Youssouf, représentante des femmes.

Le président
Ahmed Youssouf a rappelé la nouvelle mise en œuvre de l’action
politique de l’ARD en déclarant « il faut impérativement
renforcer les capacités de l’ARD pour lutter efficacement contre
cette dictature ». Le vice président Adan Mohamed Abdou a rappelé
à son tour combien « le temps est à l’action ! »
Le nouveau secrétaire général du parti Kassim Ali Dini
a donné la mesure du combat engagé depuis le dernier congrès
« c’est pacifiquement que nous mettrons fin à ce régime
car le peuple est de notre côté ».

Le
Secrétaire à la communication et porte parole Mohamed Ali Abdou
de l’ARD a indiqué : « le compte à rebours a commencé
pour ce régime dictatorial. Persévérons dans notre engagement
! »

Les uns
et les autres ont porté l’accent sur le caractère absolument
intolérable d’une impunité qui perdure quinze ans après
les faits sans aucune enquête internationale diligentée pour
connaître la vérité sur la folie policière, et
sans aucune idée de proposition d’indemniser des familles de
victimes toujours meurtries et démunies .

En clôture
des interventions Madame Fatouma Youssouf s’est adressé à
l’assistance et déclaré courageusement : « les femmes
doivent prendre une part essentielle dans le combat pour la justice et la
Démocratie ».

Mohamed
Ali Abdou
Secrétaire à la Communication de l’ARD