05/01/07 (B376) AFP / Somalie: le Groupe de contact pour un financement « urgent » d’une force de paix.

NAIROBI
(AFP) – Le Groupe de contact international sur la Somalie a demandé
vendredi à Nairobi le financement "urgent" d’une force de
paix dans le pays, au moment où Al-Qaïda appelle les Somaliens
au jihad contre l’armée éthiopienne qui a brisé les forces
des tribunaux islamiques.

Le Groupe
de contact, réuni à la demande des Etats-Unis, "insiste
sur le besoin urgent d’un financement pour faciliter le déploiement
d’une force de stabilisation en Somalie basé sur la résolution
1725 du Conseil de sécurité" de l’ONU, selon un communiqué
final lu par le ministre kényan des Affaires étrangères,
Raphaël Tuju, qui ne fixe aucun calendrier de déploiement.

Dans
ce cadre, les Américains, qui ont déjà annoncé
jeudi une aide d’urgence à la Somalie de 16 millions de dollars, ont
indiqué vendredi qu’ils allaient débloquer 24 autres millions
de dollars, dont 14 pour la force de paix.

"Aujourd’hui,
nous avons annoncé que nous donnons en plus 24 millions de dollars,
10 millions pour le développement et 14 millions pour la force de stabilisation",
a indiqué la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux
Affaires africaines, Jendayi Frazer.

Le Groupe
"confirme sa disponibilité pour fournir un soutien immédiat
pour la stabilisation de la Somalie, basé sur la résolution
1725", ajoute le communiqué.

Lancé
en juin 2006, le Groupe de contact comprend des représentants de l’ONU,
de l’Union européenne (UE), de l’Union africaine (UA), de la Ligue
arabe, de l’Autorité intergouvernementale de développement (Igad,
regroupant sept pays d’Afrique de l’Est), des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne,
de l’Italie, de la Norvège, de la Suède et de la Tanzanie.

Le Conseil
de sécurité de l’ONU a autorisé début décembre
le déploiement par les pays africains d’une force de paix en Somalie,
livrée au chaos depuis 16 ans.

Pour l’instant,
seul l’Ouganda, dont le président Yoweri Museveni est depuis jeudi
à Addis Abeba pour des entretiens avec l’UA et les autorités
éthiopiennes, s’est dit prêt à envoyer des forces.

Aussi,
le ministre kényan des Affaires étrangères a été
chargé par le Groupe de tenter de trouver des contributeurs à
la force.

Le Groupe
de contact estime aussi "qu’une conférence des donateurs doit
être organisée" pour l’aide à la Somalie.

Les participants
à la réunion ont également appelé à un
dialogue incluant toutes les parties somaliennes.

"Il
est essentiel qu’un processus de dialogue politique et de réconciliation
incluant toutes les parties (clans, religieux, hommes d’affaires, société
civile, femmes et tout groupe rejetant la violence et l’extrémisme)
soit lancé sans délai", ont-ils jugé.

Le ministre
somalien des Affaires étrangères, Ismaël Mohmoud Hurreh,
a déclaré à la presse que l’actuel gouvernement de transition
"inclut déjà" toutes les parties.

Mais
Jendayi Frazer a aussi insisté pour une ouverture du gouvernement.

"C’est
très important que le gouvernement s’ouvre largement et inclue des
éléments modérés des tribunaux islamiques (…)
Aux Somaliens de choisir qui est modéré", a-t-elle déclaré
à la presse.

Selon
un diplomate, Etats-Unis et UE se sont opposé au cours de la réunion,
les premiers insistant sur la stabilisation et le déploiement d’une
force, les seconds "voulant avoir la certitude que le dialogue va s’ouvrir
avant de financer".

Le
même jour, le numéro deux d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri,
a appelé les islamistes somaliens à combattre les forces éthiopiennes
en Somalie.

"J’exhorte
tous les musulmans à répondre à l’appel du jihad en Somalie
(…) La véritable guerre va commencer par des attaques contre les
forces éthiopiennes d’agression (…) Je vous recommande les embuscades,
les mines et opérations suicide", déclare Ayman al-Zawahiri
dans un enregistrement audio sur le site habituel d’Al-Qaïda et des groupes
jihadistes.

Dans
Mogadiscio, la situation était calme ce vendredi, jour férié
pour les musulmans.