12/01/07 (B377) REUTERS : Accord entre le gouvernement somalien et les chefs de guerre. (Info lectrice)

MOGADISCIO
(Reuters) – Les chefs de guerre somaliens ont accepté à Mogadiscio
d’intégrer leurs milices au sein d’une nouvelle armée nationale
mais une fusillade devant la Villa Somalia, siège de la présidence
où se tenaient les négociations, a souligné la volatilité
de la situation.

"Les
chefs de guerre ont promis d’apporter leurs milices et leur armement aux forces
gouvernementales", a déclaré le porte-parole du gouvernement,
Abdirahman Dinari. Une commission a été créée
pour mettre au point les détails des opérations.

Les
discussions avaient pourtant mal commencé.

Une fusillade
entre soldats gouvernementaux et miliciens a fait au moins deux morts dans
la matinée devant la villa, où le président Abdullahi
Yusuf, qui vient juste de regagner sa capitale, recevait les chefs de guerre
qui pendant des années ont imposé leur loi avant d’être
mis au pas par les islamistes pendant quelques mois.

Le porte-parole
du gouvernement a précisé que deux miliciens obéissant
à ces chefs de guerre avaient été tués et quatre
autres blessés.

"Les
hommes de Mohamed Qanyare et ceux d’Omar Finnish ont voulu entrer de force
dans la Villa Somalia. Une fusillade a éclaté, qui a duré
près de quatre minutes", a déclaré Abdirahman Dinari
à Reuters.

Une autre
source proche des services de sécurité a fait état de
sept morts et 11 blessés parmi les miliciens.

Yusuf
rencontrait dans la villa des chefs de guerre et des hommes politiques pour
demander leur soutien afin de rétablir la sécurité dans
la capitale et que le gouvernement puisse s’y installer durablement.

Qanyare
et Finnish avaient combattu Yusuf avant que les islamistes prennent le contrôle
de Mogadiscio en juin dernier.

Yusuf
et son gouvernement pro-occidental, avec l’appui de l’armée éthiopienne,
ont repris Mogadiscio et le Sud le mois dernier à l’issue d’une campagne
éclair qui a forcé les miliciens islamistes à fuir à
l’extrême sud du pays, près de la frontière kenyane.

LES
USA DEMANDENT LE DEPLOIEMENT DE LA FORCE AFRICAINE

Des
habitants d’un village proche de la ville de Jowhar, au nord de Mogadiscio,
ont annoncé que cinq personnes avaient été tuées
dans des combats entre deux clans se disputant des droits de pâturage.

Une récente
attaque aérienne américaine dans le sud, censée viser
des dirigeants locaux d’Al Qaïda, aurait fait 70 morts parmi des bergers
nomades, selon l’ONG britannique Oxfam.

L’attaque
aurait eu lieu dans le district d’Afmadow.

"Le
droit international impose de faire la distinction entre cibles civiles et
militaires", souligne Oxfam, qui dit tenir ses informations de ses organisations
partenaires en Somalie.

Un avion
d’attaque américain a mené lundi un raid dans le sud de la Somalie
et aurait tué une dizaine de "terroristes" mais trois des
suspects les plus recherchés auraient échappé à
la mort, a-t-on déclaré de source américaine autorisée.

Selon
le Washington Post de vendredi, un groupe de soldats américains s’est
rendu dans le secteur pour tenter d’établir qui a été
tué lors de cette attaque.

C’est
la première fois que des soldats américains entrent en Somalie
depuis la fin désastreuse en 1994 d’une mission de maintien de la paix
au cours de laquelle deux hélicoptères américains avaient
été abattus et 18 soldats américains tués à
Mogadiscio.

L’aviation
éthiopienne a également mené récemment des raids
dans la région contre des miliciens islamistes.

Certaines
sources somaliennes ont fait état de nombreuses victimes lors de ces
attaques aériennes, ce qui n’a pu être confirmé de source
indépendante.

Sur le
plan diplomatique, les Etats-Unis ont demandé vendredi le déploiement
rapide d’une force de paix africaine dans le pays pour éviter qu’il
ne retombe dans l’anarchie.

"Le
déploiement rapide d’une force de stabilisation africaine en Somalie
est d’une importance vitale pour soutenir les efforts en vue de rétablir
la stabilité", a déclaré l’ambassadeur américain
au Kenya et en Somalie, Michael Ranneberger.

L’envoi
d’une telle force "permettra le retrait rapide des forces éthiopiennes
en évitant de créer un vide préjudiciable à la
sécurité", a-t-il ajouté.

L’Union
africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement
(Igad), qui rassemble sept pays de la région, ont accepté d’envoyer
plus de 8.000 hommes en Somalie dans le cadre de cette force.

Les Nations
unies ont par ailleurs annoncé que des vivres avaient enfin pu commencer
à être distribués à 6.000 réfugiés
bloqués à la frontière du Kenya, qui leur refuse le passage
afin d’éviter l’infiltration de combattants islamistes.