15/01/07 (B378) AFP / Somalie: regain de violence à Mogadiscio malgré la loi martiale. (Info lectrice)

Par
Ali MUSA ABDI

MOGADISCIO
(AFP) – Au moins trois personnes, dont un policier, ont été
tuées à Mogadiscio dans la nuit de dimanche à lundi lors
d’échanges de tirs entre hommes armés et forces somaliennes
et éthiopiennes, marquant un regain de violence dans la ville malgré
l’instauration de la loi martiale.

Les affrontements
ont été qualifiés par des habitants de la capitale somalienne
comme étant les plus violents depuis que les troupes gouvernementales
et l’armée éthiopienne ont chassé les forces des islamistes
de la ville, le 28 décembre.

Selon
des témoins, les tirs ont débuté dans le sud de la ville,
bastion des islamistes jusque leur défaite, par une embuscade tendue
à un véhicule de patrouille de la police.

"Un
explosif a été lancé en direction du véhicule
de patrouille, il y a beaucoup de pertes, mais je ne sais pas combien",
a affirmé un autre habitant du quartier, Mohamoud Aden.

"C’est
l’affrontement le plus fort depuis que le gouvernement et les forces éthiopiennes
ont défait les islamistes", a commenté à l’AFP un
habitant, Mohamed Hassan. Selon des témoins, des mortiers et des mitrailleuses
ont notamment été utilisés.

Des tirs
ont ensuite duré pendant une demi-heure, avant que des troupes gouvernementales
renforcées par des chars éthiopiens encerclent la zone, selon
les mêmes sources.

"Après
les combats, j’ai vu deux cadavres, deux hommes tués près d’une
usine de pâtes dans la rue du 21 octobre", a raconté Munina
Ismail, un résident.

Dans le
même quartier, un policier a été tué par balles
également dans la nuit lorsqu’un groupe armé a mené un
raid contre un poste de police.

"Ils
ont ouvert le feu contre un policier de faction et il est mort sur les lieux;
ils ont pris trois fusils dans le commissariat", a déclaré
à l’AFP sous couvert d’anonymat un policier.

"Immédiatement,
des soldats éthiopiens lourdement armés et des chars sont arrivés
sur les lieux et ils ont bouclé le quartier", a expliqué
un habaint Mohamed Hassan: "ils ont commencé du porte-à-porte
à la recherche d’armes, mais je ne sais pas si ils en ont retrouvées".

Dimanche,
le gouvernement avait affiché sa volonté de restaurer la sécurité
à Mogadiscio, au lendemain de l’approbation de l’état d’urgence
et de la loi martiale par le Parlement dans le pays pour trois mois.

Les forces
de sécurité et l’armée éthiopienne avaient mené
un raid dans le quartier de Towfiq (sud) contre des caches présumées
d’islamistes dans Mogadiscio.

"L’époque
où l’on terrorisait les gens est terminée. Le gouvernement est
déterminé à renforcer la sécurité à
Mogadiscio", avait déclaré le porte-parole du gouvernement,
Abdirahman Dinari.

Selon
le gouvernement, qui a fait du désarmement de la capitale une priorité
pour la stabilisation du pays en guerre civile depuis 1991, environ 3.000
combattants islamistes sont restées dans la ville après la fuite
des dirigeants des tribunaux islamiques.

Après
leur déroute face à l’armée éthiopienne, les chefs
islamistes ont promis de mener des actions de guérilla contre les forces
gouvernementales et l’armée éthiopienne.

De son
côté le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a envoyé
un message sur "la situation en Somalie" à plusieurs dirigeants
africains, selon un communiqué du ministère éthiopien
des Affaires étrangères.

Ces messages,
remis par six délégations éthiopiennes, visent à
"demander aux dirigeants et responsables Africains, de mobiliser des
efforts en faveur du soutien à la Somalie afin de tirer profit de la
situation dans ce pays et d’y assurer la paix et la stabilité".

L’Ethiopie,
comme le gouvernement de transition somalie, réclame le déploiement
rapide d’une force de paix africaine en Somalie.