17/01/07 (B378) REUTERS / Le gouvernement somalien espère une force de l’UA d’ici 15 jours (Info lectrice)

Par
Hassan Yare

BAIDOA,
Somalie (Reuters) – Le gouvernement transitoire fédéral somalien
a déclaré mardi s’attendre à l’arrivée dans les
15 jours des militaires de l’Union africaine censés pacifier le pays
après la chute de l’éphémère régime islamiste
installé en juin à Mogadiscio.

"Les
soldats africains venant de l’Union africaine – notamment d’Afrique du Sud,
du Nigeria, du Malawi et d’Ouganda – arriveront dans les deux semaines",
a assuré le Premier ministre Ali Mohamed Gedi devant le parlement transitoire
encore basé à Baïdoa, à 250 km au nord-ouest de
la capitale.

Bien que
la mise en place de cette force panafricaine commence à s’esquisser,
la prédiction de Gedi apparaît à nombre d’observateurs
encore très optimiste au vu de temps nécessaire pour réunir
les hommes et les fonds nécessaires à cette mission qui a la
bénédiction de la communauté internationale.

L’armée
éthiopienne, dont les militaires, blindés et avions ont permis
au gouvernement de transition de chasser les islamistes de Mogadiscio en décembre,
souhaiterait repartir au plus vite, mission d’assistance accomplie, mais son
départ prématuré risquerait de créer un vide sécuritaire.

Seul l’Ouganda
a promis publiquement jusqu’à présent de fournir un contingent
à la force de l’UA, mais le Kenya, qui préside l’organisation
régionale IGAD se démène diplomatiquement pour convaincre
les éventuels autres contributeurs.

TACHE
HERCULÉENNE POUR L’UA

Le président
sud-africain Thabo Mbeki a déclaré envisager de dépêcher
des troupes en Somalie mais les engagements de son armée sur d’autres
théâtres africains limitent ses possibilités.

Le Mozambique,
pour sa part, a annoncé qu’il formait un corps expéditionnaire
pour une mission mais sans savoir encore si ce serait en Somalie ou au Soudan.

Mais,
même si la force africaine prenait concrètement forme, elle ferait
face à un tâche herculéenne en Somalie, livrée
à l’anarchie depuis la chute de la dictature de Siad Barré en
1991, et où les troupes des Etats-Unis et de Onu s’étaient déjà
cassé les dents dans les années qui avaient suivi.

Outre
qu’elle est guettée par une guérilla des islamistes, qui se
sont éparpillés dans le sud du pays, la Somalie est aussi menacée
par le retour des chefs de guerre, qui ont fait régner leur loi sanglante
ces 15 dernières années, par l’exacerbation des rivalités
claniques et par la profusion des armes.

La police
kenyane a déclaré mardi qu’elle s’efforçait de vérifier
un bruit qui circule voulant que le chef de l’aile radicale des islamistes
en fuite, le cheikh Hassan Dahir Aweys, souhaiterait se rendre au Haut Commissariat
de l’Onu pour les réfugiés, à la frontière somalo-kenyane.

Par ailleurs,
devant les protestations internationales, les autorités somaliennes
ont levé mardi les mesures d’interdiction décrétées
la veille à l’encontre de deux médias indépendants somaliens
et du bureau local d’Al Djazira au motif qu’ils auraient diffusé des
informations tendancieuses sur les récents combats.