23/01/07 (B379) AFP / Somalie : l’Ethiopie a entamé son retrait mais garde des troupes dans le pays (Info lectrice)

Par
Ali MUSA ABDI

MOGADISCIO
(AFP) – Les troupes éthiopiennes ont commencé mardi à
se retirer de Mogadiscio, moins de quatre semaines après leur entrée
dans la capitale aux côtés des forces gouvernementales somaliennes,
mais des soldats éthiopiens devraient rester en Somalie jusqu’à
l’arrivée d’une force de paix.

Une brève
cérémonie officielle, organisée dans l’ancien quartier
général de l’Armée de l’air somalienne, dans le sud de
Mogadiscio, a marqué le départ d’un contingent d’environ 200
soldats éthiopiens.

De son côté,
le Premier ministre somalien, Ali Mohamed Gedi, a précisé lors
d’un point de presse à Nairobi qu’une partie des soldats éthiopiens
resteront dans le pays jusqu’à l’arrivée des troupes de la force
de paix africaine.

"Les (dernières)
troupes éthiopiennes partiront après l’arrivée des soldats
de maintien de la paix en Somalie", a déclaré M. Gedi,
ajoutant cependant: "Si besoin, l’Ethiopie restera (en Somalie), c’est
une décision (prise) par les deux gouvernements".

L’Union africaine
(UA) veut déployer prochainement un contingent de 7.600 soldats de
maintien de la paix en Somalie dans le cadre de l’Amisom (Mission africaine
en Somalie).

Plus de 8.000 soldats
éthiopiens seraient déployés en Somalie, selon les autorités
de Mogadiscio. De son côté, Addis Abeba fait état d’un
contingent de 3.000 à 4.000 hommes présents en Somalie.

En marge de la
cérémonie à Mogadiscio, le vice-Premier ministre somalien,
Hussein Mohammed Aïdid, a jugé que "le retrait des troupes
éthiopiennes montre que ces troupes n’avaient aucun projet politique,
mais s’étaient seulement engagées dans la stabilisation"
de la Somalie, en guerre civile depuis 1991.

Le début
du retrait éthiopien a été confirmé à l’AFP
par le porte-parole du ministère éthiopien de l’Information,
Zemedkum Tekle.

"Nous avons
déjà commencé à retirer nos troupes de Somalie.
Le premier groupe a déjà commencé le processus de départ
de la Somalie", a-t-il indiqué, se refusant à donner des
chiffres ou à préciser d’où partaient les soldats.

"Nous avons
toujours dit que les troupes éthiopiennes quitteraient la Somalie dès
que les forces somaliennes seraient capables de prendre en charge leur sécurité.
Et le moment est venu étant donné que les forces somaliennes
prennent en charge efficacement la sécurité de leur pays",
avait déclaré mardi matin sous couvert d’anonymat lors de la
cérémonie à Mogadiscio un officier supérieur éthiopien.

La police somalienne
devait démarrer mardi des patrouilles régulières dans
Mogadiscio pour la première fois depuis des années, mais aucun
dispositif particulier n’était visible dans la ville.

Après la
débâcle des islamistes qui contrôlaient Mogadiscio depuis
juin-juillet 2006, les troupes éthiopiennes étaient entrées
le 28 décembre dans la capitale aux côtés des forces somaliennes.

Pour la première
fois depuis son élection, à Nairobi le 10 octobre 2004, le président
somalien Abdullahi Yusuf Ahmed était entré le 8 janvier à
Mogadiscio tenue par l’armée éthiopienne.

Auparavant, le
gouvernement de transition était cantonné à Baïdoa
(250 km au nord-ouest de la capitale), initialement en raison de l’hostilité
des chefs de guerre, puis à la suite de la prise de pouvoir des tribunaux
islamiques.

Depuis le 28 décembre,
troupes éthiopiennes et somaliennes ont mené des opérations
de ratissage à la recherche d’armes et d’islamistes, qui seraient encore
3.000 dans la capitale selon le gouvernement.

Elles
ont été régulièrement la cible d’attaques de convoi
ou de tirs par des assaillants non-identifiés.

Après
une "visite de travail" lundi et mardi à Addis Abeba avec
les autorités éthiopiennes, M. Yusuf a entamé mardi une
visite officielle de quatre jours au Rwanda, qui fait partie des pays sollicités
pour contribuer à la force de paix africaine.

Par
ailleurs, le Yémen est devenu mardi le premier pays à ouvrir
une ambassade à Mogadiscio depuis la déroute des islamistes.