10/02/07 (B382) REUTERS Réunion en Tanzanie du Groupe de contact sur la Somalie (Info lectrice)

Par
George Obulutsa et Gouled Mohamed

DAR-ES-SALAAM/MOGADISCIO
(Reuters) – Le Groupe de contact sur la Somalie, qui rassemble les pays de
l’Est de l’Afrique, les Etats-Unis et l’Union européenne, est réuni
vendredi à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, pour discuter de la réconciliation
nationale et de l’envoi d’une force de paix dans le pays.

"Ce
qu’il faut faire maintenant, c’est se focaliser, comme un laser, sur l’appui
au gouvernement fédéral de transition et au peuple somalien",
a déclaré la secrétaire d’Etat adjointe américaine
chargée des affaires africaines, Jendayi Frazer, à l’ouverture
des discussions.

"L’une
des tâches essentielles qui nous attend, c’est la sécurité
de ce gouvernement et de cette population, alors que nous assistons à
une multiplication des violences, notamment des attaques au mortier, à
Mogadiscio", a-t-elle ajouté, précisant que le président
George Bush avait demandé dans le prochain budget 60 millions de dollars
pour la Somalie.

Les forces
gouvernementales somaliennes appuyées par l’armée éthiopienne
ont chassé en tout début d’année les islamistes du sud
du pays et de Mogadiscio, qu’ils contrôlaient depuis juin dernier.

Mais des
attentats, imputés par le gouvernement aux islamistes, sont commis
pratiquement chaque jour dans la capitale et les observateurs craignent que
le pays ne retombe dans l’anarchie et la guerre des clans, comme pendant les
quinze années qui ont suivi la chute de l’ancien dictateur Siad Barré
en 1991.

MANIFESTATION
À MOGADISCIO

Sous la
pression occidentale, le président Abdoullahi Youssouf a accepté
de convoquer une conférence de réconciliation nationale mais
cette initiative n’a pas désarmé ses adversaires.

Vendredi
encore, près de 800 manifestants se sont rassemblés à
Mogadiscio après la grande prière musulmane pour dénoncer
la présence des troupes étrangères, brûler les
drapeaux des pays accusés d’avoir "semé le chaos en Somalie"
et lancer des menaces contre la future force de paix africaine qui doit se
déployer dans le pays.

Deux manifestations
ont été organisées, l’une place Tarbuunka, dans le centre-ville,
l’autre dans un quartier du nord de la capitale qui était l’un des
bastions des Tribunaux islamiques et où des hommes masqués ont
promis d’accueillir la force de l’Union africaine les armes à la main.

Au cri
de "Dieu est grand", des drapeaux américains, éthiopiens,
kenyans, ougandais, nigérians et malawites ont été livrés
aux flammes.

En fin
de semaine dernière, des experts militaires de l’Union africaine ont
examiné la situation à Mogadiscio en vue du déploiement
de la force de paix de l’organisation panafricaine, qui devrait compter 8.000
hommes mais dont la moitié seulement semble aujourd’hui assurée.

L’UA souhaite
déployer rapidement cette force, dont la présence éviterait
un vide sécuritaire consécutif au retrait progressif des forces
éthiopiennes.

"Le
déploiement de soldats africains afin de stabiliser la situation en
Somalie est une nécessité absolue", a redit vendredi le
ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe.