06/03/07 (B385-B) REUTERS : Bataille à Mogadiscio entre rebelles et forces loyalistes (Info lectrice)

MOGADISCIO
(Reuters) – Des rebelles ont attaqué les forces gouvernementales somaliennes
et leurs alliés éthiopiens à Mogadiscio, peu après
le bombardement au mortier de l’avant-garde de la force africaine de maintien
de la paix, tout juste débarquée dans la capitale somalienne.


Une centaine d’insurgés s’est lancée à l’assaut d’une
base gouvernementale située dans l’ancien QG de la Défense dans
la zone industrielle de Mogadiscio, a rapporté un journaliste somalien.

Les combats entre forces gouvernementales et rebelles ont duré près
d’une heure. Au moins deux civils sont morts.

« Il se battent à l’aide de lance-grenades
et de mitrailleuses », a déclaré Anab Mohammed, pris entre
deux feux dans un hôpital situé dans la zone des combats.

Peu auparavant,
plus d’une dizaine d’explosions ont retenti à l’aéroport international
de Mogadiscio. On ignore si cette attaque a fait des victimes et si les bâtiments
où s’étaient regroupés les quelque 350 soldats de l’armée
ougandaise arrivés dans la journée ont été touchés.

« La partie militaire de l’aéroport a été touchée.
Mais nous ne pouvons pas franchir la ligne pour nous y rendre. Nous ignorons
s’il y a des blessés », a précisé un journaliste
travaillant pour un média somalien qui a vu les obus tomber.

Un kilomètre sépare l’enceinte militaire de l’aéroport
de Mogadiscio de son aile civile.

MANQUE DE MOYENS

Les soldats ougandais ont été transportés pour la plupart
d’entre eux par l’armée de l’air algérienne. La semaine dernière,
un premier détachement de 35 soldats ougandais était arrivé
à Baïdoa, où siègent les institutions fédérales
provisoires de Somalie.

Ils sont les premiers membres d’une force internationale de maintien de la
paix à se déployer dans Mogadiscio depuis l’échec des
missions menées par l’Onu et les Etats-Unis dans les années
1990.

« Nous sommes prêts à nous déployer et à défendre
le peuple somalien », a déclaré le capitaine ougandais Paddy
Ankunda, qui est l’un des porte-parole de la mission de l’UA.

Les Ougandais forment l’avant-garde de la force africaine de maintien de la
paix qui doit aider le gouvernement intérimaire de Somalie à
rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays.

Le Nigeria, le Ghana, le Malawi et le Burundi ont également signalé
leur intention d’y participer.

Cette force, qui pourrait compter au final quelque 8.000 soldats, dont 1.600
Ougandais, doit remplacer les troupes éthiopiennes qui ont participé
en décembre dernier avec les forces gouvernementales somaliennes à
l’offensive victorieuse contre les milices islamiques qui tenaient Mogadiscio
et l’essentiel du Sud somalien depuis juin.

Mais comme au Darfour soudanais, l’UA est confrontée à
un manque de moyens financiers et humains.

« J’espère que nos partenaires nous aideront à
surmonter les problèmes de financement et de logistique auxquels l’UA
est confrontée », a déclaré Said Dijinit, commissaire
africain chargé de la paix et de la sécurité.

La situation reste très fragile en Somalie, et Mogadiscio est
le théâtre d’attaques quotidiennes contre les forces gouvernementales
et éthiopiennes.

Les Ougandais se sont vu assigner la tâche particulièrement
délicate de tenter de ramener le calme dans Mogadiscio, l’une des villes
les plus dangereuses de la planète.

« Notre mission n’est pas de nous battre, mais si la vie de nos troupes
est mise en danger, elles auront le droit de riposter », a précisé
Djinnit.