12/03/07 (B386-A) LDDH : Parler du Day est à très haut risque ! Retour à la maison, en passant par la case Prison.


Le Président

COMMUNIQUÉ
DE PRESSE DU 11 MARS 2007

PARLER DU
DAY EST A HAUT RISQUE !
VISITE IMPOSÉE MAIS FORTUITE A LA PRISON DE GABODE

Vendredi
9 Mars 2007, à 9 heures du matin, deux véhicules de la FNP se
sont arrêtés face au domicile de M. NOEL ABDI Jean-Paul, défenseur
des Droits de l’Homme, sis au Boulevard De Gaulle en République de
Djibouti.

Juste après mon petit déjeuner, j’ai pris mes médicaments
et je fus conduis à la brigade criminelle, sous bonne garde, sans mandat
d’arrêt, sans même connaître le motif de mon arrestation,
ce qui m’aurait, au moins, permis de prendre avec moi les communications publiées
concernant l’affaire de la découverte du charnier du Day.

Il est vrai, que de la découverte de ce charnier est très probablement
la source même de l’énervement du chef de l’Etat et des motifs
de mon arrestation en garde à vue, puis le lendemain samedi 10 mars
je fus conduit à Gabode par Décision du Ministère publique.

Il est vrai, qu’en 1994, l’actuel chef de l’Etat était le principal
Patron de la Sécurité Nationale et que toutes ouvertures d’enquêtes
judiciaires indépendantes semblent à chaque fois être
inopportunes, surtout en cette période de conjoncture régionale
complexe pour certains alliés dont quelques uns sont, plus ou moins,
en déroute.

Il est vrai, que les informations précises, de la Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH), contre le règne de l’Impunité dérangent
beaucoup.

Dans ce cadre des informations complémentaires ne manqueront pas d’être
publiés.

Toutefois, il est à souligner que l’enquête proprement
dite n’a duré que 25 minutes et s’est essentiellement portée
sur deux communications relatives au Day, dont essentiellement celui de la
découverte d’un charnier de sept personnes disparues.

Sur ce point fondamental, je suis à la disposition
de toute Commission d’Enquête nationale indépendante ou internationale,
pour apporter ma totale collaboration.

Aujourd’hui, le 11 mars 2007 le Président de la Chambre
des Flagrants délits du Tribunal m’a mis en liberté provisoire
pour une semaine et a ordonné au Parquet de procéder à
une Enquête. Après avoir quitté la prison de Gabode à
13 h 45, juste après ma libération, le Directeur de la Sécurité
publique le Lieutenant colonel Omar H. Hassan a demandé à deux
de ses officiers de saisir mon passeport.

C’est à se demander si cet ordre, venu inéluctablement d’En
Haut, consiste uniquement à neutraliser toutes possibilités
de participer au Congrès de l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme
(UIDH), et ce au cas où le Tribunal accepterait mon départ pour
une semaine.

Voilà, encore, un cas type de décision sans aucune base
légale, sans aucune notification judiciaire, ces décisions policières
sont inadmissibles et ne fait qu’accentuer la politique de Non Droit qui persiste
encore dans mon pays.

Mes Conseils internationaux
sont déjà avertis.

M.
NOEL ABDI Jean-Paul