16/03/07 (B386-B) ALL AFRICA : Dix-huit personnes ont été tuées depuis mardi dernier à Mogadsicio.

By
Ramzir

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné mardi
dernier les violences en Somalie et a exhorté toutes les parties somaliennes
à mettre en oeuvre un «processus politique le plus large possible».

Les membres du Conseil de sécurité ont «exprimé
leur inquiétude face à la violence à Mogadiscio et l’ont
déplorée», selon une déclaration lue par l’ambassadeur
sud-africain Dumisani Kumalo, qui préside en mars le Conseil. Ils ont
également condamné les attaques contre les forces de stabilisation
de l’Union africaine en Somalie et les chefs des institutions de transition.

Les membres du Conseil de sécurité ont aussi exhorté
toutes les parties somaliennes à continuer à travailler à
«un processus politique représentatif et le plus large possible»
et ont appelé à un «rapide déploiement» des
futures troupes de l’Union africaine (UA). Ils ont par ailleurs exprimé
une «grande inquiétude face à l’aggravation de la situation
humanitaire» et appelé les donateurs à fournir une aide
financière et logistique aux forces de la paix de l’UA ainsi qu’aux
institutions de transition.

Au moins 18 personnes ont été tuées mardi dernier à
Mogadiscio dans trois attaques, dont l’une au mortier contre la résidence
du président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed, quelques heures après
son installation dans la capitale abandonnée par les Tribunaux islamiques
fin 2006. La semaine dernière, la Force africaine de paix en Somalie
(Amisom) a commencé à se déployer dans Mogadiscio. Elle
compte actuellement environ 1 200 soldats dans la capitale et doit remplacer
progressivement les militaires éthiopiens qui soutiennent le gouvernement
somalien. Elle a été la cible de plusieurs attaques.

Par ailleurs, le Premier ministre somalien, Ali Mohamed Gedi, a affirmé
hier être en contact avec les islamistes modérés en vue
de la conférence de réconciliation somalienne à la mi-avril,
et a notamment imputé à «des éléments terroristes
extérieurs» les violences qui secouent Mogadiscio. «Les
insurgés modérés qui ont attaqué Mogadiscio envoient
des signaux et des messages au gouvernement et nous en échangeons aussi
avec eux [ ] Ils veulent rejoindre le processus de paix et de réconciliation»,
a déclaré à la presse M. Gedi à Nairobi.

M. Gedi a précisé avoir été contacté
par la branche modérée des Tribunaux islamiques qui souhaite
participer à la conférence de réconciliation somalienne
prévue à Mogadiscio à partir du 16 avril.

Le Premier ministre somalien participait dans la capitale kenyane à
une réunion de représentants de la communauté internationale
et de donateurs pour recueillir les fonds nécessaires à l’organisation
de cette conférence. La Somalie a besoin d’environ 42,2 millions de
dollars (32 millions d’euros) pour organiser cette réunion. Pour la
communauté internationale, un dialogue avec toutes les parties somaliennes,
y compris les islamistes modérés, est la seule solution pour
instaurer une paix durable dans ce pays en guerre civile depuis 1991.

«Après des consultations menées au sein des responsables
des institutions de transition somaliennes, je suis ravi de vous annoncer
que nous avons aujourd’hui atteint un consensus sur la manière dont
le gouvernement doit se charger d’organiser le congrès de réconciliation
nationale», a affirmé M. Gedi.

Interrogé sur les attaques quasi quotidiennes qui secouent la capitale
somalienne, M. Gedi a indiqué qu’environ 4 000 membres des Forces de
sécurité somaliennes avaient été déployés
à Mogadiscio pour sécuriser la ville. M. Gedi a attribué
ces violences «à des insurgés et des éléments
terroristes extérieurs [ ] qui poursuivent leur tentative de déstabilisation
de la Somalie», mais qui, selon lui, n’«y parviendront pas».