23/03/07 (B388-A) Compte-rendu du rapport présenté au Congrès de l’UIDH qui s’est tenu à Ouagadougou la semaine dernière. Par Cassim Ahmed Dini, qui a remplacé Jean-Paul Noël ABDI, Président de la LDDH dont les autorités djiboutiennes avaient confiqué le passeport, avant de l’incarcérer pour six mois.

Réunis
en session ordinaire, les participants au 4ème congrès de l’Union
Interafricaine des Droits de l’Homme (UIDH), venus de nombreux pays
d’Afrique, ont examiné avec gravité la situation des droits
de l’homme et de leurs défenseurs sur leur continent.

Concernant Djibouti, et en l’absence de M. Jean-Paul Abdi Noël,
empêché par l’acharnement du régime, j’ai
eu l’honneur de dresser le sombre tableau prévalant en ce domaine
à Djibouti ; sans manquer d’attirer l’attention de l’auditoire
sur la mission (urgente) de prévention des conflits dans laquelle s’inscrivait
l’essentiel de l’action de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains
(LDDH).

Dans un contexte caractérisé par :

  • la violation de l’accord
    de paix du 12 mai 2001, faute d’application gouvernementale,
  • l’impunité
    généralisée accordée à tous les niveaux
    et dans tous les domaines,
  • la mise hors-jeu de
    toute l’opposition légalisée,
  • les atteintes graves
    et persistantes aux libertés syndicales,

les
congressistes ont fait leur la conclusion du délégué
de la LDDH
: tous les éléments précurseurs
d’une explosion sociale et d’une reprise du conflit civil sont
désormais réunis à Djibouti.

L’arrestation
du seul défenseur des droits de l’homme,
survenue
après la clôture des travaux de ce 4ème congrès
a conforté les défenseurs africains des droits de l’homme
dans leur conviction que la situation prévalant à Djibouti (où
sont de surcroît stationnées les armées de telle puissance
se targuant d’être le pays des droits de l’homme ou de telle
autre justifiant sans rire sa présence militaire par la lutte contre
le terrorisme et l’instauration de la démocratie partout où
de besoin, donc a fortiori ici), leur conviction donc que la situation
à Djibouti constitue une honte et un défi pour toute une Afrique
dont les peuples aspirent à la liberté et pour une UIDH dont
les responsables ne peuvent admettre un tel état de non droit.

Pas
plus que ne sont tolérables les complaisances extérieures

(pour ne pas parler de complicités) dont s’autorise le régime
djiboutien pour persister dans ses violations constantes des normes élémentaires
d’un Etat de droit.

Cassim
Ahmed Dini