23/03/07 (B388-A) L’HUMANITE : Mogadiscio en proie aux violences

Somalie
. Au moins 14 personnes sont mortes hier dans d’intenses combats dans
la capitale.

Faire comme si de rien n’était.

Par la voix de son ambassadeur au Kenya, le gouvernement somalien a annoncé
hier s’être installé, pour la première fois depuis
sa création en 2004, dans la capitale, Mogadiscio. Le même jour,
plusieurs centaines de soldats du contingent éthiopien, dont l’intervention
avait permis fin décembre la prise du pouvoir par le gouvernement somalien,
ont quitté la ville. Malgré ces gestes censés illustrer
le retour à la normale, Mogadiscio a été hier le théâtre
des combats les plus violents qu’elle ait connus depuis que les forces
gouvernementales et éthiopiennes l’ont repris aux Tribunaux islamiques.
Dans la matinée, des insurgés ont attaqué l’ancien
ministère de la Défense, siège de l’armée
éthiopienne, et les affrontements qui se sont ensuivis ont affecté
plusieurs quartiers de la capitale, faisant au moins 14 morts. À plusieurs
endroits, les corps de soldats gouvernementaux ont été lynchés
par une foule en colère.

Depuis décembre, pas un jour ne s’écoule sans que les
violences ne secouent la Somalie. La semaine dernière, le bureau de
coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué
qu’en quel- ques mois les combats ont fait fuir 40 000 personnes de
la capitale. Même les soldats de la force de paix de l’Union africaine
en Somalie (Amisom), censés remplacer les troupes éthiopiennes
et assurer la sécurité, sont depuis leur arrivée, début
mars, la cible d’attaques régulières. Faute de processus
politique qui intègre l’ensemble des acteurs du conflit, les
réponses militaires ont jusqu’ici surtout contribué à
alimenter les oppositions armées.


Camille Bauer