24/03/07 (B388-A) AFP : Somalie : un avion abattu par une roquette près de Mogadiscio.

Par
Ali MUSA ABDI

MOGADISCIO (AFP) – Un avion transportant 11 personnes a été
abattu vendredi par une roquette peu après son décollage de
Mogadiscio, au troisième jour consécutif d’échanges de
tirs dans la capitale somalienne entre inconnus armés et forces éthiopiennes
alliées au gouvernement somalien.

Aucun bilan de l’attentat n’était disponible dans l’immédiat.

« Trois roquettes ont été tirées en direction de
l’avion, et l’une d’entre elles a touché l’avion », a affirmé
à l’AFP le porte-parole du gouvernement somalien, Hussein Mohamed Muhamoud.

« L’avion a été touché par une roquette lancée
par des fauteurs de troubles. Nous condamnons cet acte violent et contraire
à la paix et la réconciliation en Somalie », pays en guerre
civile depuis 1991, a-t-il ajouté.

Onze personnes au total se trouvaient dans l’avion, un Iliouchine qui s’est
écrasé à environ 16 kilomètres au nord de Mogadiscio,
a précisé à l’AFP le capitaine Paddy Ankunda, porte-parole
de l’armée ougandaise au sein de la force africaine de paix en Somalie
(Amisom).

« Il n’y avait pas de soldats ougandais à bord. L’avion allait
à Nairobi, ramenant des techniciens et des ingénieurs venus
réparer un autre avion », a-t-il ajouté.

L’appareil qu’ils étaient venus remettre en état avait lui-même
été touché par un missile le 9 mars au moment de son
atterrissage à Mogadiscio. Cet attentat, revendiqué par les
islamistes, n’avait pas fait de victimes.

Vendredi soir, aucun groupe n’avait revendiqué l’attaque à la
roquette contre l’avion.

Cet attentat a été organisé au troisième jour
consécutif d’échanges de tirs à Mogadiscio entre des
hommes armés et les forces somaliennes et éthiopiennes alliées.

Les combats de mercredi et jeudi ont fait au moins 24 morts, mais aucun mort
n’était à déplorer à la suite des violences de
vendredi qui ont impliqué des hommes armés et des soldats éthiopiens
près d’une base de l’armée éthiopienne, malgré
un cessez-le-feu annoncé plus tôt par des chefs coutumiers.

Un porte-parole des chefs coutumiers a affirmé vendredi matin qu’un
cessez-le-feu avait été conclu à Mogadiscio entre l’armée
éthiopienne et les autorités traditionnelles, pour mettre fin
aux combats ensanglantant la ville.

Des responsables militaires éthiopiens ont confirmé qu’une réunion
sur un cessez-le-feu avait eu lieu dans la résidence d’un chef de guerre
de Mogadiscio, Abdi Hassan Awale Qeybdid, mais ils se sont refusé à
tout commentaire sur une trêve.

Parallèlement, environ 200 soldats ougandais de l’Amisom – qui ont
commencé leur déploiement le 6 mars – ont pris position pour
la première fois au coeur de Mogadiscio, au carrefour K4, particulièrement
touché par les violents combats à l’arme lourde de mercredi
et jeudi.

Equipés de blindés, les Ougandais se sont installés dans
un bâtiment donnant sur le carrefour, et ont l’intention de sécuriser
cette zone, selon le capitaine Ankunda.

La Somalie, pays pauvre de la Corne de l’Afrique, est ravagée par une
guerre civile depuis la chute du dictateur Mohamed Siad Barre en 1991.

Les autorités somaliennes, mises en place en 2004, tentent de pacifier
le pays depuis la défaite infligée par l’armée éthiopienne
aux islamistes, qui ont perdu fin décembre 2006-début les régions
somaliennes qu’ils contrôlaient.

Mogadiscio subit quasi quotidiennement des attaques meurtrières depuis
deux mois et demi. Au total, ces violences ont fait près de 100 morts,
en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP. Ces attaques,
visant essentiellement des positions gouvernementales et militaires éthiopiennes,
sont attribuées aux islamistes par le gouvernement somalien.