29/03/07 (B388-B) Des positions de l’insurrection bombardées par les forces somaliennes et éthiopiennes à Mogadiscio (Info lectrice)

MOGADISCIO
(AP) – Les troupes somaliennes et leurs alliés éthiopiens ont
pilonné jeudi des positions de l’insurrection à Mogadiscio,
provoquant la fuite d’habitants, lors de violentes combats qui ont fait au
moins dix morts.

L’opération militaire a été lancée pour rétablir
l’ordre dans la capitale somalienne sur fond de retrait des soldats éthiopiens.

La ville a été quasiment chaque jour le théâtre
d’attaques commises par des insurgés radicaux islamistes, selon Mohamed
Mohamoud Hussein, porte-parole du président somalien. L’opération
qui vise à déloger les « terroristes » de Mogadiscio,
« prendra trois jours tout au plus », a-t-il dit.

Qoje Omar Gesey, un habitant de Mogadiscio, a expliqué qu’il avait
repéré deux hélicoptères jeudi matin. « L’un
faisait de la surveillance et l’autre lâchait plusieurs bombes »,
a-t-il confié, ajoutant que les bombes étaient tombées
près d’un ancien marché dans le nord de la capitale.

Tôt dans la journée, au moins six personnes ont été
tuées dans des violences opposant les forces éthiopiennes, et
des insurgés, selon des habitants.

Khalid Mohamed Arabey, qui vit près du stade de Mogadiscio dans le
sud de la ville, a expliqué que les soldats éthiopiens s’étaient
heurtés à une vive résistance de la part d’une dizaine
d’hommes armés, munis de grenades RPG, de mortiers et de mitrailleuses.
Les Ethiopiens ont riposté à coups de tirs d’artillerie et d’obus.

Parallèlement, à Addis Abeba, le Premier ministre éthiopien
Meles Zenawi a déclaré que la mission de son pays en Somalie
avait été couronnée de succès. Il a affirmé
que les extrémistes n’étaient plus « un danger présent »
pour l’Ethiopie.

« Après avoir cassé la colonne vertébrale des forces
extrémistes, nos forces de défense ont commencé à
se retirer », a déclaré M. Meles devant le Parlement de
son pays. D’après lui, « plus des deux tiers » des soldats
éthiopiens ont regagné le pays. Il n’a cependant donné
aucun chiffre, ajoutant que son gouvernement allait continuer à former
les forces de sécurité somaliennes.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés,
quelque 57.000 personnes ont fui les violences dans la capitale somalienne
depuis début février, dont plus de 10.000 ces sept derniers
jours.

A Paris, la France a appelé « à la cessation des violences,
quelles qu’elles soient ». « Comme nous avons déjà eu
l’occasion de le souligner, nous estimons que la dégradation de la
situation sécuritaire démontre l’urgence, pour le gouvernement
de transition somalien, de tenir la conférence nationale de réconciliation »,
a souligné le porte-parole adjoint du ministère français
des Affaires étrangères. « Ce processus politique de dialogue
et d’ouverture, qui doit être aussi inclusif que possible, doit permettre
le règlement de la crise que connaît la Somalie depuis 15 ans ».

AP