20/04/07 (B392-A) Nouvelle journée de violences, jeudi à Mogadiscio – 2 dépêches (Info lectrice)

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1 – AFP

Somalie : 9 civils tués
à Mogadiscio, explosion d’une voiture dans un camp éthiopien


Par Mustafa HAJI ABDINUR

MOGADISCIO (AFP) – Au moins neuf civils ont été tués
jeudi à Mogadiscio, dont huit par l’explosion d’un obus à un
arrêt d’autobus, lors de nouveaux échanges de tirs meurtriers
entre insurgés et soldats éthiopiens qui se font face depuis
début avril dans la capitale somalienne.

En fin de journée, une voiture a explosé à l’intérieur
d’un camp de l’armée éthiopienne, dans la banlieue sud de Mogadiscio,
selon des témoins. « Une voiture a explosé à l’intérieur
(…) du camp Aslubta », à 7 km de la ville, a déclaré
à l’AFP Sheikh Hassan, un résidant.

Aucun bilan de cette explosion ni sa cause n’étaient disponibles jeudi
soir. Aussitôt après l’explosion, « la route menant au camp
a été bloquée par les Ethiopiens », a expliqué
un autre habitant, Ali Abdalla Mohamed, qui a confirmé à l’AFP
cette explosion.

Jeudi soir, des tirs sporadiques étaient encore entendus dans la capitale
somalienne.

Des tirs de mortiers et de pièces d’artillerie avaient éclaté
dans l’après-midi dans la ville, comme à plusieurs reprises
depuis les combats meurtriers ayant opposé du 29 mars au 1er avril
les insurgés à l’armée éthiopienne, qui soutient
le gouvernement somalien.

« J’ai entendu une forte explosion et puis on ne voyait plus rien à
cause de la fumée noire. Après j’ai compté huit cadavres »,
a raconté à l’AFP Hussein Mohamed Abdi, qui se trouvait à
l’arrêt d’autobus où a explosé un obus dans le quartier
d’Arafat, dans le sud de la ville.

« Les gens essayaient d’éviter la violence et se rendaient vers
les quartiers nord (relativement épargnés) jusqu’au moment où
l’artillerie les a taillés en pièces », avait ajouté
Mohamed Sheikh Sudi, un chauffeur de taxi.

A Fagah, quartier du nord de la ville, au moins une personne a été
tuée par l’explosion d’un obus de mortier, selon des habitants.

Selon des témoins, au moins 12 personnes ont été blessées.

Un camion militaire éthiopien a également été
touché par une mine, dans les environs de Lasole, à 18 km au
sud de Mogadiscio, selon des témoins.

« Un convoi de 20 camions militaires éthiopiens se dirigeait
vers Mogadiscio quand l’un d’eux a été touché par une
mine. On ne sait pas s’il y a des victimes car ils ont bouclé la zone
tout de suite », a déclaré Abdullahi Nur Mohamed, selon
qui deux passagers d’un minibus ont été blessés.

Mardi soir, sept personnes avaient été tuées
dans la ville lors d’échanges de tirs d’armes lourdes.

Du 29 mars au 1er avril, de violents combats ont opposé à
Mogadiscio l’armée éthiopienne et les insurgés dans les
rangs desquels se trouvent des miliciens islamistes.

Selon le CICR, ces combats ont été
les pires qu’ait connu la capitale depuis quinze ans. Ils auraient fait 1.086
morts, selon les chefs traditionnels du puissant clan Hawiye.

La perspective d’une reprise de combats à grande échelle terrorise
la population.

Depuis février, 208.000 habitants de Mogadiscio, sur une population
totale d’un million de personnes, ont fui la ville, selon selon l’ONU.

Mercredi, les chefs traditionnels Hawiye ont accusé l’armée
éthiopienne d’avoir violé une trêve et d’avoir attaqué
les insurgés.

Mogadiscio est secouée par des violences régulières depuis
la chute, il y a trois mois et demi, des tribunaux islamiques.

L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie, officiellement
fin décembre 2006, pour défaire ces tribunaux islamiques, qui
avaient appelé à la guerre sainte contre le régime d’Addis
Abeba.

_____________________________ 2 – REUTERS

Nouvelle flambée de violence à
Mogadiscio

MOGADISCIO (Reuters) – De nouveaux affrontements ont éclaté
à Mogadiscio entre l’armée éthiopienne venue prêter
main forte aux forces du gouvernement de transition somalien (TFG) et des
insurgés.

Selon le récit de témoins, on dénombre 12 morts et de
nombreux blessés. On ignore ce qui a déclenché cet accès
de violence.

En outre, un attentat suicide au véhicule piégé a été
commis dans une base éthiopienne de la capitale somalienne, sans faire
apparemment d’autre victime que son auteur, ont rapporté des rebelles
et des témoins. Des blessés ont toutefois été
signalés.

Les tirs d’obus ont retenti dans toute la capitale, où des dizaines
de blessés ont afflué dans les hôpitaux.

« Nous avons reçu six tirs consécutifs de projectiles (…)
Il y a beaucoup de blessés », a raconté Hassan Ibrahim,
qui a acheminé dans son minibus des personnes blessées dans
le quartier d’Al Barakah, dans le centre-ville, jusqu’à l’hôpital
Madina.

D’après des témoins, plusieurs missiles sont tombés
sur le marché d’Al Barakah, qui était très fréquenté
à ce moment-là, notamment par des femmes venues s’approvisionner
en lait frais.

« Beaucoup de femmes étaient en pleurs et les hommes couraient
dans tous les sens, s’efforçant de retirer les blessés des gravats »,
a déclaré Adan Kulow, qui travaille sur ce marché et
a vu une vingtaine de blessés emportés sur des charrettes à
bras.

Les rebelles, issus du clan local des Hawiye et d’un groupe islamiste radical,
combattent les forces du TFG et de leurs alliés éthiopiens,
ainsi que les militaires du contingent de maintien de la paix de l’Union africaine
pour contrôler la ville.

Fin mars, un millier de personnes avaient trouvé la mort lors de quatre
jours de combats acharnés. La trêve qui a suivi n’a pas empêché
des accrochages sporadiques.

Mercredi, on a ainsi dénombre au moins
sept décès.

Fin décembre, les forces du TFG et leurs alliés éthiopiens
avaient réussi à chasser de Mogadiscio les milices islamistes
qui contrôlaient la capitale et une bonne partie du sud de la Somalie
depuis le second semestre 2006.