22/04/07 (B392-A) AFP : Somalie: reprise des combats entre l’armée éthiopienne et des insurgés (Info lecteur)

De
la fumée s’échappe des quartiers sud de Mogadiscio pendant des
tirs de mortiers le 20 avril 2007


MOGADISCIO (AFP) – dimanche 22 avril 2007 – 12h46 – Des combats opposant l’armée
éthiopienne aux insurgés, dont des miliciens islamistes, se
sont poursuivis dimanche à Mogadiscio pour le cinquième jour
de la semaine, après des échanges de tirs sporadiques pendant
la nuit.

Les soldats éthiopiens, alliés au gouvernement somalien, et
les insurgés se sont affrontés à l’artillerie et au mortier
dans le nord et le sud de la capitale somalienne, des tirs sporadiques ont
eu lieu pendant la nuit et plusieurs bâtiments ont été
détruits.

« Nous pouvons voir les chars éthiopiens tirer au canon et au mortier
vers les quartiers habités par des civils (…) Les obus de mortier
tombent partout », a expliqué dimanche Abdulkarim Ali, habitant
du quartier de Gupta (sud).

« J’ai vu quatre personnes, dont un enfant, blessées par des tirs
d’artillerie », a ajouté M. Ali, qui constate que « le nombre
des victimes augmente dans ce quartier et les gens fuient ».

De son côté, un habitant de Fagah (nord), Mukhtar Mohamed, a
rapporté que « des combats intenses se déroulaient dans
ce quartier ». « Ils utilisent des mitrailleuses et de l’armement
anti-aérien. Les gens se terrent dans leurs maisons », a-t-il raconté.

« Puisse Allah nous sauver parce qu’Il est le seul à savoir quand
ces combats vont prendre fin », a souhaité M. Ali.

Un journaliste de l’AFP a vu des corps mutilés gisant dans
des rues où les combats font rage, les habitants étant dans
l’impossibilité de ramasser les corps à cause des affrontements.


Selon l’ONG somalienne Elman Peace and Human Rights Organisation, au moins
55 civils ont été tués dans la seule journée de
samedi dans ces combats, portant selon l’ONG à 168 le nombre de morts
au cours des quatre derniers jours.

Du 29 mars au 1er avril, des combats extrêmement violents avaient opposé
à Mogadiscio armée éthiopienne et insurgés. Selon
les chefs traditionnels du puissant clan local Hawiye, ces affrontements avaient
fait 1.086 morts.

Depuis début février, près d’un tiers des quelque un
million d’habitants de la capitale – soit « 321.000 personnes » –
ont déserté la ville en raison des violences, selon le Haut
commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie, officiellement
fin décembre 2006, pour déloger les tribunaux islamiques, qui
avaient appelé à la guerre sainte contre le régime d’Addis
Abeba.

L’Erythrée, qui a condamné l’intervention de l’armée
d’Addis Abeba en Somalie, a apporté son soutien aux dirigeants des
tribunaux islamiques en Somalie, selon l’ONU, ce qu’Asmara a toujours démenti.

L’Erythrée et son voisin l’Ethiopie ont des relations très tendues
depuis une guerre frontalière qui les a opposées de 1998 à
2000.

Témoignant d’une nouvelle escalade dans les tensions touchant cette
région troublée de la Corne de l’Afrique, Asmara a annoncé
samedi soir dans un communiqué avoir suspendu son adhésion à
l’Autorité intergouvernementale de développement (Igad, regroupant
sept pays d’Afrique de l’Est).

« Le gouvernement érythréen a été forcé
d’agir ainsi à cause de l’adoption par l’Igad de nombre de résolutions
irresponsables qui sapent la paix et la sécurité régionales »,
selon le communiqué, qui ne précise pas la durée de cette
suspension.

L’Erythrée accuse notamment le Kenya, qui assure la présidence
actuelle de l’Igad, de soutenir l’intervention de l’armée éthiopienne
en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991.