25/04/07 (B392-B) (AFP) – L’Ethiopie accuse l’Erythrée dans l’attaque d’un site pétrolier chinois (Info lectrice)


_____________________________________ Note de l’ARDHD

Assistons-nous à une véritable déstabilisation de la
Corne de l’Afrique, comme nous l’avions craint depuis le mois de septembre.

Les équilibres qui étaient imparfaits, mais qui maintenaient
le calme, semblent avoir été rompus après la crise somalienne.
Maintenant L’Ethiopie accuse l’Erythrée dans l’attaque d’un site pétrolier
chinois.

La prochaine étape sera-t-elle une relance des hostilités armées
entre l’Ethiopie et l’Erythrée ? Les ingrédients sont là
!

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ADDIS
ABEBA (AFP) – L’Ethiopie accuse l’Erythrée dans l’attaque d’un site
pétrolier chinois

Le gouvernement éthiopien a accusé mercredi son voisin et rival
érythréen d’être à l’origine de l’attaque meurtrière
mardi contre un site chinois d’exploration pétrolière dans l’est
du pays, revendiquée par des rebelles séparatistes qui ont également
enlevé au moins six Chinois.

L’Erythrée, qui entretient des relations extrêmement tendues
avec l’Ethiopie depuis des années, a aussitôt nié toute
responsabilité dans cette affaire, accusant à son tour Addis
Abeba de chercher « un prétexte pour prendre des mesures belliqueuses
contre l’Erythrée ».

Selon le ministère éthiopien de l’Information, « les auteurs
de cette attaque terroriste contre les travailleurs chinois et éthiopiens
(…) sont l’auto-proclamé ONLF (Front national de libération
de l’Ogaden), groupe terroriste qui appartient au front de destruction dirigé
par le gouvernement érythréen ».

Mardi à l’aube, des hommes armés ont attaqué un site
d’exploration pétrolière opéré par une société
chinoise dans la province Somali (sud-est), dans laquelle se situe la région
de l’Ogaden.

Neuf ressortissants chinois et de 65 Ethiopiens ont été tués
dans cette attaque revendiquée mardi soir par l’ONLF, qui a en outre
reconnu détenir six autres ouvriers chinois. Les autorités éthiopiennes
et chinoises font état de sept employés chinois enlevés.

« Le gouvernement (éthiopien) est déterminé
à poursuivre les auteurs de cette attaque et à les juger »,
a indiqué par téléphone Berekat Simon, porte-parole du
Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.

« Des responsables du gouvernement vont se rendre sur place aujourd’hui,
(mercredi) ainsi que des officiels du ministère de la Défense
pour évaluer la situation », a-t-il ajouté.

Dans un communiqué mis en ligne sur son site officiel, le ministère
chinois des Affaires étrangères a indiqué qu’un « mécanisme
d’urgence a été immédiatement lancé et qu’il a
été demandé au gouvernement éthiopien de tout
faire pour rechercher et sauver les Chinois kidnappés ».

« Nous avons appris de l’Ethiopie que des renforts en troupes
ont été envoyés dans la zone », ajoute ce texte.

Le président de la région Somali, Abdulahi Hassen, joint au
téléphone par l’AFP, a affirmé que « des témoins
ont déclaré que les assaillants portaient des uniformes de type
érythréen et parlaient tigrinya », langue parlée
en Erythrée et dans le nord de l’Ethiopie.

« Leur objectif comme toujours est de saboter les infrastructures économiques
du pays », a-t-il estimé, reconnaissant que « plusieurs incidents »
avaient eu lieu précédemment dans la région.

L’ONLF accuse les autorités éthiopiennes d’avoir spolié
les habitants de l’Ogaden de leurs terres et de les avoir « chassés
de force de leur maison » pour permettre l’installation de la compagnie
pétrolière chinoise, en dépit des avertissements lancés
l’an passé par le mouvement séparatiste.

Dans un message électronique mercredi, l’ONLF souligne avoir déjà
« mené des opérations militaires contre les forces du gouvernement
éthiopien ».

« Nous sommes un groupe nationaliste qui cherche à obtenir une
complète auto-détermination pour le peuple de l’Ogaden »,
poursuit le message.

Interrogé sur les relations entre cette attaque et la situation en
Somalie, pays voisin de l’Ogaden, peuplé également de Somali,
l’ONLF a assuré n’avoir « rien à voir » avec la situation
en Somalie: « nous ne sommes pas partie au conflit en Somalie ».

Le gouvernement éthiopien a plusieurs fois accusé des militants
de l’ONLF, et d’autres groupes séparatistes, de combattre aux côtés
des tribunaux islamiques somaliens, défaits en décembre-janvier
après l’intervention militaire de l’Ethiopie en soutien au gouvernement
somalien de transition.

Selon Addis Abeba, ces groupes sont « soutenus, armés et
entraînés » par Asmara, ce que l’Erythrée a toujours
démenti.