17/05/07 (B395) REUTERS – Toujours des informations contradictoires sur le retrait des Troupes éthiopiennes de Somalie. (Info lectrice)

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Note de l’ARDHD

Meles Zenawi nous a habitué aux annonces … mais pas toujours suivies
d’effet, concernant le retrait de ses troupes de Somalie. Cela avait été
annoncé dès Février 2007 et ensuite ce fut la bataille
de Mogadiscio.

Depuis
quelques jours, il annonçait de nouveau le retrait, en souligant le
poids financier de l’opération, mais maintenant les termes sont plus
mesurés : pas de précipitation !! Il attend peut-être
des subventions américaines ? En tout cas, les chiffres qu’il donne
(victimes, déplacés) sont totalement différents de ceux
de l’ONU et des grandes organisations humanitaires.

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1 – REUTERS

Pas
de retrait éthiopien précipité de Somalie, dit Meles
Zenawi

Par Andrew
Cawthorne

ADDIS-ABEBA (Reuters) – L’armée éthiopienne ne se retirera
pas de Somalie avant l’arrivée de milliers de soldats africains de
maintien de la paix afin de ne pas créer un vide en matière
en sécurité, a prévenu le Premier ministre éthiopien
Meles Zenawi.

"C’est un fardeau financier, et pas seulement, dont nous nous serions
volontiers passés", a déclaré le dirigeant éthiopien
dans une interview à Reuters réalisée dans ses bureaux
à Addis-Abeba.

"Mais nous sommes conscients qu’en cas de retrait précipité
de notre part, cela aurait des conséquences négatives pour la
sécurité de la Somalie mais aussi de la région. Nous
nous retirerons de manière responsable, avec la certitude qu’il n’y
a pas de vide en matière de sécurité."

Cela suppose donc d’attendre l’arrivée en Somalie d’environ la moitié
du contingent prévu par l’Union africaine, d’un effectif total de 8.000
hommes, a précisé Meles Zenawi.

Seuls 1.600 militaires ougandais se trouvent actuellement à Mogadiscio.
Ce premier contingent de l’UA souffre de problèmes financiers et logistiques
et, en raison de la tension encore présente dans la capitale somalienne,
d’autres pays africains rechignent à respecter leurs engagements.

L’UA affirme cependant que le Burundi est sur le point de déployer
1.700 soldats, avant l’arrivée de militaires ghanéens et nigérians.

PAS DE DATE ARBITRAIRE

Meles Zenawi a formé le voeu que cette annonce se concrétise
rapidement. "Le seuil approprié (pour un retrait des forces éthiopiennes)
serait la moitié ou quasiment la moitié" des 8.000 militaires
africains promis, a-t-il estimé.

Il a en outre jugé inutile de fixer arbitrairement une date-butoir
pour le retrait des forces éthiopiennes, dont il estime le nombre à
"plus ou moins 4.000 hommes".

L’armée éthiopienne est intervenue fin 2006 en Somalie pour
bloquer la progression des forces islamistes qui s’étaient emparées
de Mogadiscio en juin. Les Ethiopiens ont aidé les forces du gouvernement
somalien de transition à reprendre la capitale somalienne et à
s’y installer.

Meles Zenawi assure que le financement de l’opération éthiopienne
en Somalie est prélevé sur le budget de la Défense, "sans
le moindre centime" en provenance de l’étranger. "Nous avons
dû supporter ce fardeau tout seuls. Cet effort ne peut être poursuivi
indéfiniment", a-t-il dit.

Il a en outre livré la première estimation officielle des pertes
éthiopiennes en Somalie, qu’il chiffre à "quelques dizaines".

Les conditions pour le déploiement de la force de l’UA sont désormais
plus favorables car le plus gros des combats à Mogadiscio est passé,
a assuré le chef du gouvernement éthiopien, en allusion aux
deux périodes de violents affrontements entre les islamistes, d’une
part, et les forces gouvernementales et éthiopiennes, de l’autre.

"NATIONS UNIES DES ISLAMISTES"

"C’est derrière nous maintenant", a-t-il dit. "Il se
peut qu’il y ait encore quelques activités terroristes ici et là
à Mogadiscio mais je ne pense pas qu’il y ait encore la moindre opposition
armée organisée à Mogadiscio. Elle a été
brisée."

Meles Zenawi a brièvement
perdu son calme au cours de cet entretien
pour fustiger les bilans
des pertes civiles avancés par les médias et les Nations unies,
faisant état de 1.000 à 2.000 civils tués dans les combats
à Mogadiscio depuis le début de l’année, et de l’exode
de près de 400.000 habitants.

"Je suis profondément abattu par le fait que les médias
et les agences de l’Onu aient propagé des mensonges sans la moindre
tentative de vérification des faits", a-t-il accusé.

Selon lui, ces bilans ont été fournis par des partisans des
islamistes.

"On me dit qu’il y en a eu une poignée, disons peut-être
une dizaine, une vingtaine, une trentaine, mais pas plus."

Ces chiffres contrastent fortement avec ce que les témoins ont pu voir
de leurs yeux.

Le dirigeant éthiopien affirme en outre que 80.000 civils ont fui les
deux ou trois quartiers de Mogadiscio, qui en compte 16, où les combats
ont été les plus violents.

"Une personne occupant une position élevée dans l’administration
de l’Onu a même laissé entendre que le nombre de réfugiés
à Mogadiscio dépassait celui du Darfour.

Je ne pense pas qu’il sache de quoi il parle", a insisté Meles
Zenawi.

Sur les 41 étrangers capturés lors de la fuite des islamistes
de Mogadiscio au moment du Nouvel An, 29 ont été ou vont être
rapidement libérés et 12 vont être maintenus prisonniers
en Ethiopie, probablement en vue d’un procès.

"Ils forment un peu les Nations unies des islamistes", a dit Meles
Zenawi de ces 12 suspects.