29/05/07 (B397) ROMANDIE NEWS : Ethiopie: au moins six morts dans une attaque à la grenade à Jijiga dans l’Est de l’Ethiopie à l’occasion des cérémonies commémorant le renversement du régime de l’ancien dictateur Mengistu Haïle Mariam (Info lectrice)

ADDIS
ABEBA – Au moins six personnes ont été tuées et plus
de quarante blessées lundi à Jijiga, la capitale de la région
Somali dans l’est de l’Ethiopie, à la suite de l’explosion d’une grenade
lors d’une cérémonie officielle, a-t-on appris de sources concordantes.

Le président
de la région, Mohammed Ali Sero, figure parmi les blessés, a
indiqué une source humanitaire s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Le responsable a été évacué par hélicoptère
à Addis Abeba, selon la même source.

"Quatre
grenades ont été lancées, dont trois ont été
neutralisées par nos agents de sécurité", a déclaré
Jema Ahmed Jema, vice-président de la région Somali, joint par
l’AFP par téléphone depuis Addis Abeba, selon qui le président
de la région a été légèrement blessé
à une jambe.

"Quarante
personnes ont été blessées, la plupart ont été
soignées et sont depuis rentrées chez elle", a-t-il ajouté,
indiquant que "trois personnes sont mortes dans l’explosion, et trois
autres dans une bousculade qui a suivi l’explosion".

L’explosion
a eu lieu dans la matinée dans le grand stade de Jijiga alors qu’était
célébrée comme dans le reste du pays la fin du régime
du "Négus Rouge", le colonel Mengistu Hailé Mariam,
renversé le 28 mai 1991 par la rébellion aujourd’hui au pouvoir
à Addis Abeba.

L’agence
éthiopienne d’information (ENA, officielle) a fait état de cinq
morts et 52 blessés.

Citant
la police de la région Somali, l’ENA affirme que les "terroristes
aidés par le régime érythréen ont lancé
des grenades lundi sur les 100.000 personnes qui participaient à la
célébration au stade de Jijiga".

Selon
l’ENA, "l’attaque a été exécutée par des
membres de l’auto-proclamé Front national de libération de l’Ogaden
(ONLF), soutenu par le gouvernement érythréen".

"Deux
policiers sont parmi les morts", ajoute l’ENA, précisant que 10
des victimes sont "grièvement blessées".

Selon
la source humanitaire, "trois grenades ont été lancées
dans le stade de Jijiga pendant la cérémonie. Deux ont explosé.
Nous n’avons pas encore le bilan précis, mais il est possible que 11
personnes aient été tuées".

Selon
cette source, une autre attaque à la grenade a eu lieu à Degha
Bur, une localité située dans la même province.

Le porte-parole
de la police fédérale éthiopienne, le commandant Demsash
Hailu, a indiqué à l’AFP lundi soir que "le même
genre d’attaque que celle de Jijiga s’est produit à Degha Bur, des
gens ont lancé des bombes sur la foule dans le stade".

Le policier
a ajouté que "cinq suspects ont été arrêtés
à Jijiga et la police a ouvert une enquête", tandis qu’à
Degha Bur, "la police a tenté d’arrêter tous les suspects
et d’identifier les responsables de ces attaques".

M.
Jema a attribué l’attaque de Jijiga à deux groupes "terroristes,
l’OLF (Front de libération Oromo, groupe séparatiste Oromo,
principale ethnie d’Ethiopie) et Al Ithihad (un groupe rebelle de l’ethnie
Somali)".

Depuis
plusieurs semaines, les violences se multiplient dans cette région
voisine de la Somalie.