17/06/07 (B400) Deux rédacteurs risquent la peine de mort, après avoir été reconnus coupables devant la Haute Cour (Info lectrice)

International
Freedom of Expression Exchange Clearing House (Toronto)

ACTUALITÉS
15 Juin 2007

Quatre rédacteurs et trois maisons d’édition d’Éthiopie
ont été trouvés coupables le 11 juin d’être liés
aux tragiques manifestations de protestation de 2005 contre des allégations
de fraude électorale, rapportent le Comité pour la protection
des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Les sentences
seront prononcées le mois prochain et deux des rédacteurs pourraient
encourir la peine de mort.

L’Association des journalistes de la presse
libre d’Éthiopie (Ethiopian Free Press Journalists Association, EFJA),
en exil, appelle à une action urgente de la part de la communauté
internationale pour leur sauver la vie.

Des centaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations
pour dénoncer la fraude et le bourrage d’urnes par le gouvernement
du premier ministre Meles Zenawi lors de l’élection de mai 2005. Plus
de 190 personnes ont été tuées lorsque les autorités
ont écrasé les protestations qui ont suivi les élections
et qui contestaient la victoire du parti au pouvoir, rapporte le CPJ.

Les journalistes étaient visés par le gouvernement à
cause de leur couverture du traitement de ces élections controversées,
dit le CPJ. Parmi les personnes reconnues coupables, on compte les rédacteurs
Andualem Ayle, de « Ethiop », et Mesfin Tesfaye de « Abay
», inculpés d’« outrage à la constitution »,
et qui risquent la peine capitale ou la prison à vie. Le rédacteur
en chef Wenakseged Zeleke, du journal « Asqual », pourrait être
condamné à dix ans de prison pour des accusations similaires.
Le rédacteur en chef adjoint Dawit Fassil, de « Satanaw »,
libéré sous caution en avril après dix-sept mois de détention,
a été réincarcéré et risque maintenant
jusqu’à trois ans de prison.

Selon RSF, les rédacteurs, de même que 34 membres de l’opposition
qui ont été reconnus coupables d’accusations similaires, l’ont
été parce qu’ils ont refusé de reconnaître la compétence
du tribunal et n’ont présenté aucun élément de
preuve pour leur défense.

La Haute cour a également reconnu trois éditeurs coupables de
chefs d’inculpation connexes. Ce sont : Serkalem, propriétaire des
journaux « Asqual », « Menelik » et « Satanaw
»; Sisay, éditeur d’« Ethiop »; et Fasil, qui publie
le journal « Addis Zena ». Ces entreprises pourraient être
condamnées à de lourdes amendes ou être dissoutes, rapporte
le CPJ. Leurs publications sont interdites depuis le début de la répression.

Ces jugements font suite à l’acquittement en avril de huit rédacteurs
et éditeurs qui devaient répondre à des accusations similaires.
Le tribunal avait déclaré que le gouvernement n’avait pas prouvé
le bien-fondé de sa cause contre eux.

Après l’Érythrée, l’Éthiopie
demeure le pire geôlier de journalistes d’Afrique, dit le CPJ.

Le Projet des défenseurs des droits de la personne
dans l’Est et la Corne de l’Afrique (East and Horn of Africa Human Rights
Defenders Project, EHAHRDP) a émis une action urgente sur l’Éthiopie.

Pour plus
de précisions, courriel : ehahrdp@yahoo.ca.