10/07/07 (B403) AFP – Borrel : l’armée française prévenue avant la découverte officielle du corps (Info lectrice)

L’armée française aurait été au courant de la mort du juge Bernard Borrel deux heures avant la découverte officielle du corps du magistrat, tué en 1995 à Djibouti, a indiqué lundi une source proche du dossier, confirmant une information du Figaro.

Le corps du juge Bernard Borrel, à demi-calciné, a été officiellement découvert le 19 octobre 1995 à 7H20 gisant au bas d’un ravin à 80 km de Djibouti.

Cette découverte aurait été faite par des gendarmes français de la prévôté en patrouille qui auraient été intrigués par la présence d’une voiture vide, stationnée dans cet endroit désert.

Or, selon les témoignages de trois militaires recueillis en mars et juin par la juge d’instruction chargée du dossier, Sophie Clément, l’armée française savait dès 5H30 que le juge français était mort.

Selon une source proche du dossier, le chef du 2ème bureau chargé du renseignement militaire a déclaré à la magistrate avoir été prévenu de la mort du juge par son adjoint qui en aurait été informé par un membre de la direction protection sécurité défense (DPSD).

Il en a alors référé vers 6H00 au chef d’Etat major des forces françaises stationnées à Djibouti, le colonel Patrice Sartre, qui détenait déjà l’information d’une autre source depuis plus d’une heure.

Selon le Figaro, l’officier aurait été informé par le colonel Bodron, attaché de défense auprès de l’ambassade de France.

La juge Sophie Clément, qui cherche à découvrir la source d’information de tous ces militaires, a demandé le 2 juillet la levée du secret défense sur une série de documents concernant notamment les mouvements de troupe des militaires français le jour de la mort du juge. L’une des hypothèses de la magistrate est que des militaires en manoeuvre aient pu tomber par hasard sur le corps du juge.

Mme Clément a par ailleurs demandé le 21 juin à être entendue par ses consoeurs, Fabienne Pous et Michèle Ganascia, chargées d’une enquête parallèle sur d’éventuelles pressions sur la justice dans le cadre de l’affaire Borrel.

La juge Clément tient à leur faire savoir qu’elle n’a personnellement subi aucune pression dans la conduite de son dossier.