19/06/00 (LIB 001) Sur le Rapport annuel 1999 des violations des droits syndicaux en République de Djibouti

La LDDH vient
d’avoir la communication du rapport annuel 1999 de la Confédération
internationale des syndicats libres. Ce rapport des violations des droits
syndicaux de part le monde est très intéressant.
Afin de permettre à tous les djiboutiens de connaître les violations
les plus fragrantes des droits syndicaux commises par le Pouvoir en place,
qui continue encore les même sévices avec les même méthodes
que celui du Pouvoir dont il a pris succession.

Afin de permettre
d’encourager tous les travailleurs djiboutien de mieux se mobiliser et mieux
défendre leur intérêts fondamentaux, il est reproduit,
dans cette  » Diffusion d’Information « , la totalité de
la partie du rapport sur les violations des Droits syndicaux concernant
notre pays.

CONVENTIONS
DE L’OIT RATIFIEES
Réf. : 29-105-87-98-100

Le gouvernement
a poursuivi sa répression draconienne des syndicats de Djibouti.
Il est revenu sur la promesse donnée à une mission de l’OIT
qu’il parlerait avec l’UDT et l’UGTD et enverrait une délégation
à la Conférence annuelle de l’OIT pour la première
fois depuis de nombreuses années.

Dirigeants
syndicats licenciés non réintégrés

Neuf dirigeants
syndicaux licenciés de leur poste de travail durant la grève
de septembre 1995 n’ont toujours pas été réintégré
fin 1998. La grève, organisée par l’Association intersyndicale
composée des centrales syndicales nationales de l’UDT et l’UGTD,
visant à protester contre les mesures d’austérité imposées
dans le cadre d’un programme d’ajustement structurel du FMI et de la Banque
mondiale, et leurs effets probables sur les travailleurs/euses.

Le gouvernement
avait refusé de discuter de ces mesures avec les syndicats.

Parmi les responsables
licenciés figuraient, Ahmed Djama Egueh, président du l’UDT,
Aden Mohamed Abdou, secrétaire général de l’UDT, Kamil
Diraneh Hared, secrétaire général de l’UGDT, Mohamed
Doubad Wais, secrétaire général adjoint de l’UGTD et
secrétaire général du syndicat des postes et télécommunications,
l’OPT, Habib Ahmed, secrétaire général du syndicat
des travailleurs du secteur de l’électricité, et Abdillahi
Aden Ali, administrateur membre du C.E /UGTD.


Une histoire répressive

Le licenciement
des dirigeants syndicaux a marqué le début d’une action antisyndicale
constante de la part des autorités.

– Suite à
une grève des enseignants en janvier 1996 pour protester contre les
arriérés de salaire, les autorités ont procédé
à l’arrestation de très nombreux enseignants, qui ont été
licenciés.
– Le gouvernement a encouragé la création d’une nouvelle fédération
syndical en 1995, la Confédération djiboutienne du travail,
CODJITRA , ainsi que d’une organisation de jeunes syndicalistes, CONJEUTRA,
dans le but de saper les syndicats authentiques.
– Les forces de sécurité ont fermé le siège
de l’UGTD en mai 1996.
– Les cotisations du syndicat des postes et télécommunications,
OPT, et du syndicat des travailleurs du secteur de l’électricité,
SEED, ont été gelées.
– Deux dirigeants du syndicat des enseignants du primaire SEP ont été
licenciés en 1996. L’un d’entre eux était son secrétaire
général.
– Au début 1997, cinq dirigeants du syndicat des enseignants du secondaire,
SYNESED, ont été licenciés et rayés du registre
d’enseignant suite à des grève au cours du deuxième
semestre de 1996 au sujet d’arriérés de salaires. Ces grèves
avaient été violemment réprimées.
– Des nombreux enseignants appartenant au SYNESED ou au SEP avaient été
arrêtes ou suspendus. Il a été interdit aux enseignants
suspendus de se rendre dans les établissements scolaires et d’organiser
des réunions.
– Des manifestations de solidarité avec les cinq dirigeants du SYNESED
licenciés on été réprimées par la force
et des centaines d’enseignants ont été envoyés au camp
de détention de Nagad

– L’avocat
(Me AREF) qui représentait les syndicats a été suspendu
par les autorités en 1997, et aucun autre avocat n’accepte des affaires
syndicales


Promesses à l’O.I.T.

Le 15 janvier
1998, au cours d’une mission de contacts directs de l’O.I.T. , le ministre
du Travail a convenu de rendre les locaux de l’UGTD aux syndicats. Le gouvernement
a accepté d’ouvrir le dialogue avec l’UTD et l’UGTD et de participer
à la Conférence annuelle de l’O.I.T. à Genève
en juin.

La LDDH continue
à suivre de près et avec beaucoup d’attention
les violations ainsi que les évolutions des droits syndicaux
en République de Djibouti.