21/05/99 (LIB 001) ASSOCIATION SURVIE C O M M U N I Q U E

Pourquoi
les autorités françaises reçoivent-elles avec empressement le nouveau président
de la République de Djibouti, M. Ismaël Omar GUELLEH, étroitement associé
aux violations des droits de l’homme commises sous le régime de son prédécesseur
Hassan Gouled APTIDON ?

Ismaël
Omar Guelleh, frauduleusement élu à la présidence de la République de Djibouti
le 9 avril dernier, sera en visite officielle à Paris le 25 mai.

A peine
proclamé le résultat du scrutin, Jacques Chirac a chaleureusement félicité
le nouvel « élu », l’aviation française a exécuté un amical survol de la capitale
djiboutienne, le ministre de la Coopération a oublié sa promesse de réviser
sa politique avec qui ne respecterait pas les droits de l’homme, et un émissaire
français s’est rendu à Djibouti – sans doute prendre les mesures nécessaires
pour maquiller M. Guelleh en démocrate.

Si la
rectification de l’image de M. Guelleh était une condition de sa venue en
France, il ne semble pas que l’exigence française aille au delà d’un léger
vernis.

Ancien
directeur de cabinet du président Aptidon – dont il est le parent – M. Guelleh
a été en charge de la sécurité intérieure de Djibouti depuis l’indépendance,
en 1977.

En matière
de respect des droits de l’homme, ce n’est pas un champion. Il est associé
à tout ce qui fait la routine du pays. Torture, discrimination ethnique, emprisonnement
d’opposants politiques, conditions carcérales indignes, fonctionnement caricatural
de la justice, entrave à l’activité des militants pour le respect des droits
fondamentaux, récente mise « hors d’état de nuire » de leur défenseur Me Aref
… sous le nez de la France qui n’en a cure.

Il semble
que la France considère sa présence militaire à Djibouti nécessaire au maintien
de la « stabilité » de la région. C’est une manière de voir que de nombreux
Africains ne partagent pas.

On
peut se demander, avec ceux là, si la longue présence militaire française
en Afrique a été profitable à la stabilité du continent. On peut aussi regretter
amèrement que notre pays juge convenable de recevoir en grande pompe un dirigeant
africain qui mériterait un traitement plus circonspect.