28/04/99 (LIB 001) Comment signer et retourner l’appel à l’initiative de Mariam Hassan ALI ?

Situation
des Droits de l’Homme
en République de DJIBOUTI,
petit état de la Corne de l’Afrique,
indépendant depuis le 27 juin 1977,
après un peu plus de cent ans
de colonisation française
et abritant la base militaire française
la plus importante en Afrique.

 

Le
13.09.95,
trois
cents (300) instituteurs en grève a l’appel de leur syndicat ont été radies.

Lors de manifestations,
les forces de l’ordre n’ont pas hésité à tirer sur les élèves, blessant l’élève
HOUSSEIN ABDILLAHI MOHAMED de la 5ème du collège de Boulaos le 18.12.95 et
tuant MOHAMED IDRISS le 09.01.96, élève du collège d’Ali-Sabieh.

Le
14.01.96,
treize
(13) dirigeants syndicaux du SEP (Syndicat des Enseignements du Premier degré)
et du SYNESED (Syndicat des Enseignants du Second Degré) ont été arrêtés et
incarcérés dans le « Centre de détention » de Nagad. Ils furent juges le 16.01.96
pour « troubles à l’ordre public ».

Le
12.05.96,
Monsieur
ZAKARIA ABDILLAHI ALI, magistrat a la Cour d’appel a été révoqué sans passer
devant le conseil supérieur de la magistrature (organe disciplinaire ) pour
avoir voulu respecter les textes en vigueur.

Le
07.08.96,
cinq
opposants, dont trois parlementaires – AHMED BOULALEH BARREH, ALI MAHAMADE
HOUMED, MOUMIN BAHDON FARAH – ont été condamnes à l’inéligibilité et à la
prison pour offense au Président de la République, au mépris des règles de
levée de leur immunité parlementaire. Amnesty International, l’Union Interparlementaire
et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme ont dénoncé et condamne
cette atteinte aux droits de l’Homme et a la Constitution djiboutienne.

Le
15.08.96,
une
trentaine d’enseignants militants du SEP et du SYNESED furent radies.

Le
02.02.97,
les
forces de l’ordre ont charge à coups de matraque et de bombes lacrymogènes
les retraites qui réclamaient pacifiquement leurs pensions accusant six (6)
mois de retard.

Le
05.02.97,
soit
peu de temps avant le conseil de discipline des dirigeants du SYNESED qu’il
était charge de défendre, Maître AREF MOHAMED AREF, doyen des avocats djiboutiens
et militant des Droits de l’Homme a été suspendu de ses fonctions. Le même
jour, Maître MEIDAL, avocat et Président du Conseil Constitutionnel, est lui
aussi suspendu pour avoir déclaré la levée de l’immunité des trois parlementaires
en date du 7 août 1996 non conforme à la Constitution.

Le
16.02.97,
les
dirigeants du SYNESED, a savoir Mme. MARIAM HASSAN ALI, secrétaire générale,
M. KAMIL HASSAN ALI, secrétaire général adjoint, Melle MALYOUNE BENOIT-FRUMENCE,
secrétaire chargée de la Documentation ainsi que MM. SOULEIMAN AHMED MOHAMED
et MOHAMED ALI DJAMA, ex-secrétaires généraux, furent révoqués.

Le
25.02.97,
MM.
OSMAN MIGUIL WAIS, SOULEIMAN AHMED MOHAMED, MOHAMED ALI DJAMA, dirigeants
du SYNESED et M. ABDOULAZIZ MOHAMED, dirigeant du SEP, furent incarcérés à
la prison de Gabode alors que trente quatre (34) enseignants et dix (10) élèves
étaient maintenus en détention au camp de Nagad. M. AHMED DJAMA EGUEH et M.
ADEN MOHAMED ABDOU, respectivement président et secrétaire général de L’UDT
(Union des Travailleurs djiboutiens) ainsi que M. KAMIL DIRANEH HARED, président
de l’UGTD (Union Générale des Travailleurs Djiboutiens) ont été révoqués.

Le
26.09.97,
plusieurs
opposants politiques du FRUD (Front pour la Restauration de l’Unite et de
la Démocratie) furent arrêtés en Éthiopie et extrades vers Djibouti pour y
être emprisonnes. Parmi eux, Mme. AICHA DABALE, militante des Droits de l’Homme,
enceinte de trois (3) mois. Suite a la mobilisation de nombreuses organisations,
celle-ci a pu être libérée. Malheureusement, les autres sont toujours détenus
dans la prison de Gabode dans des conditions déplorables.

Le
05.10.97,
Maître
MONTEBOURG, députe à l’Assemblée Nationale française et président du Groupe
d’Amitié France-Djibouti, a été interdit de débarquer à l’aéroport de Djibouti
alors qu’il venait défendre Maître AREF MOHAMED AREF.

Le
12.10.97,
M.
DAHER AHMED FARAH, président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) a été
arrêté et mis en détention. Il est en liberté provisoire depuis le 30.10.97.

Le
17.02.98,
MM.
MAHDI IBRAHIM GOD, président du FUOD (Front Uni de l’Opposition Djiboutienne),
AHMED ABDI FARAH, membre du FUOD et Directeur de la publication du journal
« AL WAHDA » ainsi que M. KAMIL HASSAN ALI, également membre du FUOD et responsable
du Comité de soutien aux prisonniers politiques du FRUD, ont été arrêtés et
transférés à la prison de Gabode.

Le
23.03.98,
une
centaine d’employés du Ministère de la Santé ont été arrêtés et transférés
dans le centre de détention de Nagad a la suite d’une grève visant à protester
contre les retards de salaire (5 mois) et la suppression de leur prime de
garde. Six (6) d’entre eux parmi lesquels une (1) femme, Mme. MADINA HOUMED
ADABO, ont été incarcérés à la prison civile de Gabode le 25/03/98. La répression
policière a été très violente : un employé du service d’entretien de l’Hôpital,
M. HAGAYO MOHAMED WALO, passe a tabac par les forces de l’ordre alors qu’il
était détenu au camp de Nagad, présente une hémiplégie gauche a la suite de
cette agression.

Le
05.05.98,
le
directeur de l’hebdomadaire  » Le Populaire », M. OMAR AHMED VINCENT, ainsi
que son codirecteur M. ABOUBAKER AHMED AOULED, ont été arrêtés et transférés
à la prison civile de Gabode. Le 31.05.98, M. MOHAMED ADEN IBRAHIM décède
dans la prison de Gabode suite a une grève de la faim pour protester contre
les conditions de détention et contre l’absence de jugement.

Le
11.10.98,
le
Ministre du Travail et de la formation Professionnelle ainsi que le Ministre
des Transports et des Télécommunications envoient une circulaire relative
à l’élection des bureaux des deux centrales syndicales U.D.T. et U.G.T.D.
et ceci en violation de la constitution du Pays; l’organisation des élections
syndicales est en effet du ressort exclusif des syndicats.

Le
25.11.98
le
Ministre des Travaux Publics de l’Urbanisme et du Logement appuyé par une
impressionnante armada des forces de l’ordre a expulse très tôt le matin les
syndicalistes et les travailleurs du M.T.P.U.L. de leur lieu de travail pour
organiser un simulacre élections syndicales.

Le
15.12.98
les
élèves des deux Lycées de Djibouti en grève pour protester contre la suppression
des bourses, avisent par lettre le Président de la République du comportement
agressif des forces de l’ordre a leur égard, plusieurs d’entre eux ayant été
frappes, des coups de feu ayant même été tires.

Le
04.02.99,
HOUMED
YAIDI ALI, ALI YAIDI ALI, YAIDI HOUMED ALI, tous membres d’une même famille
et appartenant à la tribu dont le chef AIDAHIS HANFARE IBRAHIM a été assassine
le 18.11.98, ont été arrêtés à Weima et mis en détention a la garnison de
Assa Gaila. La répression a égard des populations ne cesse de s’amplifier,
particulièrement dans le nord du pays.

Le
15.02.99,
Maître
AREF MOHAMED AREF est condamne à deux (2) ans de prison dont six (6) mois
ferme. Aucun de ses avocats français n’a pu se rendre à l’audience, les autorités
djiboutiennes ayant refuse de leur délivrer un visa.

Le
12.03.99,
ABDI
HOUFANEH LIBAN, détenu politique, est mort dans sa cellule a la prison civile
de Gabode par manque de soins.

Le
28.03.99,
les
forces de police ont réprimé très violemment une marche pacifique organisée
par l’Opposition Djiboutienne Unifiée (O.D.U.) a l’occasion de la campagne
électorale pour les élections présidentielles du 9 avril 1999. Cette marche
avait pour but de réclamer le respect de la loi et des valeurs démocratiques.
Plus de 300 manifestants ont été arrêtés et transférés au camp de transit
de Nagad. Il y a eu 24 blesses, dont 3 très gravement atteints.

Le
29.03. 99,
les
prisonniers politiques détenus a la prison civile de Gabode ont entame une
grève de la faim pour protester contre les conditions de détention auxquelles
ils sont soumis. Les autorités djiboutiennes refusent toujours tous soins
médicaux, même pour ceux qui sont gravement malades.

Le
10 avril 1999,
SALI
MOHAMED DINI, 60 ans, Okal général et adjoint du Sultan de Rheida, a été arrêté
pour avoir soutenu le candidat unique de l’opposition, M. MOUSSA IDRISS, aux
élections présidentielles du 9 avril 1999 contre M. ISMAEL OMAR GUELLEH, dauphin
du Président HASSAN GOULED APTIDON. M. SALI a été transféré a la prison civile
de Gabode.

Le
27 avril 1999,
dans
les localités d’ANOYTA et KOUSSAAN (district d’Obock) 4 civils ont été sommairement
exécutés. Il s’agit de MM. Abdallah Ahmed Mohamed REBEH, Moussa Abdallah dit
ASA-ABDALLAH, Ali Mohamed ALI dit DERBI et Ahmed YAGOURI.

A ce jour, ALI AHAW, 19
ans, prisonnier politique atteint de tuberculose et un autre codétenu souffrant
de gangrène, sont toujours en prison sans aucun soin.