29/07/99 (LIB 006) Le Conseil de l’Ordre du Barreau de DJIBOUTI a prononcé la radiation de Maître AREF et la liquidation de son Cabinet professionnel Décision n° 06/99 du 9 juin 1999

DJIBOUTI
:

Maître
AREF radié du Barreau de Djibouti

Le Conseil de l’Ordre
du Barreau de Djibouti, composé de

Maître
Ali DINI, bâtonnier
Maître Wabat DAOUD,
Maître MONTAGNE

a pris la décision
de radier Maître AREF du Barreau de Djibouti, allant ainsi beaucoup
plus loin
que la décision de justice qui avait prononcé, à l’issue
d’un ‘procès alibi’, la suspension de Maître AREF
pendant cinq ans.

Notre
association s’étonne à plus d’un titre :

Nous posons
la question de savoir
si les membres du Barreau de Djibouti
ont définitivement perdu leur indépendance
et s’ils sont victimes d’un chantage politique ?
(En tout cas, il semble qu’ils aient besoin d’une aide/assistance de la part
des institutions ordinales françaises et européennes)

La radiation d’un
membre du Barreau est extrêmement rare. Elle n’intervient, en général,
qu’en cas de faute lourde,
lorsqu’un avocat a été reconnu coupable de détournement

de fonds au détriment de ses Clients – ce qui n’est pas le cas : même
les juges djiboutiens entièrement inféodés au régime
dictatorial n’ont pas accusé Maître AREF d’enrichissement personnel.

La
décision du Conseil de l’Ordre de Djibouti
n’est conforme ni avec l’éthique des avocats,
ni avec les traditions,
ni avec le sens de l’honneur et de l’indépendance
de la profession :
elle est donc extrêmement suspecte.

Les
trois avocats, cités ci-dessus, siégeant au Conseil de l’Ordre,
entretiennent tous des relations très étroites avec le pouvoir
dictatorial (familiales, politiques et financières) ;
il est vraisemblable qu’ils ont été contraints de prendre
une décision aussi scandaleuse, pour conserver leurs fonctions
et les dossiers publics.

Notre
association appelle toutes les institutions ordinales françaises et
européennes à intervenir pour :

  • faire annuler cette
    décision inique qui jette un discrédit sur la profession d’avocats,
  • ouvrir une enquête
    pour évaluer le niveau de dépendance des avocats djiboutiens
    et de leurs institutions professionnelles face à un régime
    dictatorial, à la dérive, qui ne respecte plus rien,
  • apporter une aide et
    une assistance au Conseil de l’Ordre de Djibouti, afin qu’il retrouve son
    indépendance.