01/09/07 (B411) Fin de la conférence de réconciliation en Somalie, sans résultat tangible. (Plusieurs dépêches – Info lecteur)

_____________________________________ 1 – AFP

Par Par Jean-Marc MOJON AFP

Une conférence pour la paix en Somalie s’est achevée jeudi à Mogadiscio sans résultat tangible après six semaines de discussions, marquées par l’absence des dirigeants islamistes, principaux opposants au gouvernement, et par une intensification des violences.

« Nous savons que cette conférence n’a mené nulle part », a affirmé à l’AFP un diplomate étranger qui était à Mogadiscio jeudi. « Le problème est la confiance aveugle dans le gouvernement somalien de transition » de la part de la communauté internationale, a-t-il estimé sous couvert d’anonymat.

Les autorités somaliennes ont cependant salué la tenue de cette conférence, au cours de laquelle ont été abordées les questions du partage du pouvoir et des ressources.

« Ce congrès était historique parce que la communauté somalienne s’est réunie pour résoudre ses différences dans le pays pour la première fois depuis 17 ans », a déclaré le Premier ministre somalien, Ali Mohamed Gedi.

« Le congrès est officiellement terminé (…), mais la réconciliation reste ouverte jusqu’à ce que la Somalie devienne un pays en paix », a assuré le président, Abdullahi Yusuf Ahmed.

Cette réunion a été convoquée sous la pression de la communauté internationale, qui l’a financée, après la chute, il y a huit mois, des tribunaux islamiques, qui ont perdu les régions somaliennes qu’ils contrôlaient depuis des mois.

Elle est la dernière en date d’une série de plus d’une dizaine de tentatives pour restaurer la paix en Somalie, en guerre civile depuis 1991.

L’échec de cette conférence dite de « réconciliation nationale » était annoncé dès son ouverture, car les principaux opposants au fragile gouvernement somalien, à savoir les dirigeants islamistes et une grande partie des membres du clan Hawiye, le plus puissant de Mogadiscio, la boycottaient.

Le millier de délégués présents aux débats représentaient les différents clans de la société somalienne, qui s’affrontent de façon sporadique depuis des années. Mais ces violences sont aujourd’hui marginales par rapport à celles impliquant les islamistes et qui ont fait, ces derniers mois, des centaines de morts à Mogadiscio, essentiellement des civils.

L’envoyé spécial des Nations unies pour la Somalie, François Fall, a d’ailleurs appelé jeudi le gouvernement somalien à inclure tous les groupes d’opposition pour de « sérieuses négociations » en vue de restaurer la paix.

Il est crucial que le gouvernement « poursuive les efforts pour atteindre tous les groupes d’opposition », a déclaré M. Fall devant la conférence, peu avant sa clôture.

« A ce sujet, j’appelle de nouveau toutes les parties à faire preuve de volonté politique et de courage pour engager de sérieuses négociations », a-t-il lancé.

« Pour faire avancer le processus de réconciliation, il y a un besoin urgent de séparer la résolution de la crise politique en Somalie d’une inquiétude légitime sur le terrorisme dans la région », a-t-il estimé.

Cet appel à un dialogue inclusif ne devrait pas être entendu à court terme: l’opposition somalienne, islamistes en tête, doit donner sa propre conférence dans la capitale érythréenne, Asmara, à partir de samedi pour exiger notamment le départ de Somalie des troupes éthiopiennes, alliées au gouvernement somalien et qui ont chassé les tribunaux islamiques.

Les six semaines de conférence à Mogadiscio ont été marquées par un regain des violences dans la capitale somalienne, impliquant notamment des combattants fidèles aux tribunaux islamiques.

Placée sous très haute surveillance en raison des menaces de mort visant les participants, la réunion a dû être suspendue à plusieurs reprises après des tirs d’obus. Un délégué a été abattu, et plusieurs autres ont été blessés

_____________________________________ 2 – RTBF

Somalie: fin de la conférence de paix sans résultat tangible
(Belga)

La « conférence de réconciliation nationale » en Somalie s’est achevée jeudi, après un mois et demi et sans résultat tangible.

Environ un millier de délégués ont participé aux débats à Mogadiscio, mais les principaux opposants au gouvernement, à savoir les leaders islamistes, ont boycotté cette réunion qui avait débuté le 15 juillet.

La conférence, censée ramener la paix en Somalie, en guerre civile depuis 1991, avait été convoquée sous pression de la communauté internationale après la chute, il y a huit mois, des tribunaux islamiques, qui ont perdu les régions somaliennes qu’ils contrôlaient depuis des mois.

Depuis la défaite des tribunaux islamiques, qui représentaient un contre-pouvoir au fragile gouvernement somalien, Mogadiscio est secouée par des attaques quasi quotidiennes, qui ont fait plusieurs centaines de morts, essentiellement des civils.

L’opposition somalienne, islamistes en tête, va organiser à partir de samedi à Asmara, capitale de l’Erythrée, sa propre conférence pour demander notamment le départ de Somalie des troupes éthiopiennes, alliées au gouvernement somalien et qui ont chassé les tribunaux islamiques. (GFR)