13/09/07 (B412) La Nation : présentant des fausses affirmations (comme le fait que Mme Borrel n’ait pas été entendue par la Justice française), La Nation monte au créneau dans l’Affaire Borrel et révèle ainsi les nouvelles angoisses de Guelleh …

Non au
paternalisme !

La gestion judiciaire apportée à l’affaire Borrel rend compte
de multiples anomalies en matière procédurale. En effet, il
ne s’agit plus d’un procès ordinaire où l’instruction fonde
et établit des résultats en fonction des preuves qu’elle enregistre
au fur et à mesure. Depuis quelques années, les jeux sont faussés,
le coupable est désigné d’office et Djibouti est incriminé.

 Dans  le dossier Borrel, l’actuelle logique qui prévaut
et qui consiste à désigner le coupable avant même d’avoir
investi les faits, a placé les magistrats dans une posture telle qu’ils
n’éprouvent d’intérêt que pour les faits et déclarations
qui vont dans le sens d’une accusation de Djibouti.

C’est de cette même logique biaisée que procède la quantité importante
d’anomalies et vices dans ce  procès : prenons quelques exemples.

 Le fait que Mme Borrel elle-même -en qualité d’une des
personnes pouvant livrer des indications privilégiées sur les
préoccupations et l’état ultime de son mari- n’ait jamais été interrogée
constitue la première anomalie du procès Borrel.

 La partialité des magistrats qui statuent sur  cette affaire
correspond en une autre hérésie qu’intègre ce procès.
Les juges chargés d’instruire le dossier sont affiliés au Syndicat
de la Magistrature qui s’est constitué partie civile dans le procès
Borrel. Ils sont donc juges et partie. Ils ne peuvent garantir la moindre équité.  Ils
ont travesti les règles déontologiques de leur métier
et sont passés à côté de leur mission.

 A travers l’agissement de ces juges, l’opinion est à même
de comprendre combien la justice française d’aujourd’hui peut être
fébrile et n’est pas au-dessus de tout soupçon quant à sa
capacité à diligenter des procédures transparentes et  impartiales.

La
divulgation du secret d’instruction, outre le fait qu’elle alerte sur le caractère non sérieux du procès, permet  de
rendre compte d’un pacte qui unit les magistrats et les médias autour
de l’affaire Borrel. En effet, les nouvelles progressions enregistrées
par l’instruction sont immédiatement publiées dans la presse
et les médias sans qu’une telle infraction ne dérange personne.

 La désinformation et la mauvaise foi contribuent aussi, dans
le cadre de ce procès, en qualité de moyens permettant de cacher
les nombreuses irrégularités procédurales de la justice
française. Cela se constate à travers la diffusion d’informations
selon lesquelles le ministère public français aurait fait des
pressions sur l’instruction du procès Borrel alors que la juge (Sophie
Clément) chargée de ce dossier affirme le contraire. Tout cela
se produit sans que ça n’occasionne la moindre réaction et
révolte.

La tolérance des multiples injustices ne saurait raisonnablement
procéder du néant. Sinon comment expliquer le fait que la France
, d’habitude si prolifique et prête à développer des
interprétations distinctes sur le fondement d’un même sujet,
soit réduite à se ranger derrière une seule version
sur l’affaire Borrel?

Les autorités françaises argumentent souvent qu’elles ne peuvent
interférer dans le fonctionnement de la justice de leur pays.  Or,
personne ne leur réclame d’intervenir dans le cours de l’instruction
mais plutôt de dénoncer ouvertement les multiples dérapages
qui entourent ce procès.

Naturellement, aucune démocratie n’interdit à qui que ce soit
et encore à moins à des autorités investies de charges
légitimes, de s’exprimer et donner leurs avis sur de grands sujets
d’actualité comme celui que représente l’affaire Borrel dans
la France d’aujourd’hui.

L’observation de ce procès renseigne, au-delà des manipulations
judiciaires spécifiquement préméditées, sur le
fait que les principales sphères de décisions de la France
actuelle convergent vers un implicite projet de déstabilisation de
notre pays et  de ses dirigeants.

 Cela, les Djiboutiens s’en sont définitivement aperçus
et ne sont plus prêts de tolérer l’imposture. La politique du
double langage et du double discours, nous l’avons encaissée trop  longtemps.
Désormais et pour quiconque souhaiterait l’entendre, nous avons passé l’âge
de nous contenter d’un simple paternalisme.