22/09/07 (B414) AP Les rebelles somaliens payent des enfants 100 dollars pour lancer des grenades, selon un expert (Info lectrice)

NAIROBI (AP) — Les civils redoutent plus que jamais d’être pris pour cible par les combats à Mogadiscio, où les insurgés payent des enfants 100 dollars (71 euros) pour lancer des grenades, a déclaré vendredi un spécialiste des droits de l’homme.

« Les gens ont peur d’être tués et arrêtés par n’importe qui, de soi-disant insurgés ou des soldats », a affirmé lors d’une conférence de presse Ghanim Alnajjar, expert indépendant auprès des Nations unies, qui a visité la capitale somalienne jeudi.

Depuis la chute des Tribunaux islamiques, qui ont contrôlé Mogadiscio et une grande partie du sud du pays pendant six mois l’an dernier, des accrochages quasi-quotidiens opposent les insurgés aux forces pro-gouvernementales. Des milliers de civils ont été tués depuis le début de l’année.

Le ministre somalien de l’Intérieur Mohamed Mohamoud Guled a refusé de commenter les déclarations de M. Alnajjar, qui rédige régulièrement des rapports pour le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Selon M. Alnajjar, toutes les parties en conflit utilisent des enfants soldats, mais ce sont les insurgés qui y ont le plus recours. « Ils prennent ces enfants et leur donnent 100 dollars pour jeter des grenades sur des gens », a-t-il déclaré à l’Associated Press.

Les responsables des agences onusiennes en Somalie ont rencontré jeudi le président somalien Abdullahi Youssouf et le Premier ministre Ali Mohamed Gedi pour améliorer la sécurité et l’accès à l’aide humanitaire pour 1,5 million de personnes qui ont besoin d’une assistance, selon un communiqué des Nations unies.

Les autorités somaliennes ont demandé de l’aide ces dernières semaines pour répondre aux conséquences des inondations dans le sud du pays et aider les personnes déplacées par la violence à Mogadiscio. Les organisations humanitaires les ont accusées par le passé d’entraver leur action.

« Il y a quelque 13.500 enfants (dans le sud de la Somalie) qui risquent de mourir de malnutrition, mais il n’y a pas assez de centres alimentaires ou d’accès suffisant à toutes les zones pour permettre une distribution rapide et sûre de l’aide », a souligné Christian Balslev-Olesen, représentant de l’Unicef en Somalie.