05/10/07 (B415) LA NATION : deux articles rétrogrades sur l’affaire Borrel (Info lecteur)

__________________________________ Note de l’ARDHD

Comme nous l’avions anticipé il y a quelques semaines, dès que l’Affaire Borrel rebondit, La Nation repart, toujours « courageusement » pour livrer un Combat perdu d’avance …

Nous savons, par des informations données par plusieurs djiboutiens que Guelleh devient, comme un fou, dés qu’il entend le mot « Borrel ».

Aucun djiboutien ne se risquerait plus à prononcer ce nom, car il sait qu’il serait immédiatement interrogé vigoureusement et qu’il risquerait un petit séjour de repos forcé à Gabode. On cite le cas d’un djiboutien qui aurait envoyé un SMS avec le mot Borrel. Très rapidement, il a été convoqué à la Gendarmerie pour expliquer son geste ..

Bref, dans les plus hautes sphères de l’Etat djiboutien, c’est la panique.

Cette panique est-elle bien justifiée, au fond ?

D’abord l’analyse du dossier montre de plus en plus que l’affaire n’est ni djiboutienne, ni française, mais bien franco-djiboutienne. En tout cas, c’est le sentiment que nous avons au sein de l’ARDHD. En cela, La Nation n’a pas tout à fait tort, lorsqu’elle évoque un lien français … mais elle ne peut occulter les liens djiboutiens, sans se couvrir de ridicule.

Ensuite que risque vraiment Guelleh ?
Pas grand chose ! Au pire d’être « un jour lointain, probablement très lointain .. », renvoyé devant une juridiction pénale pour s’expliquer sur les soupçons d’avoir commandité le meurtre … Pour cela, il faudra du temps et il faudra qu’il ait perdu son immunité de Président de la République. Comme il n’a pas envie de quitter le poste de si bonne heure, cela retarde l’échéance d’autant ..

Et même s’il était condamné en France ?
Certes, il ne pourrait plus se pavaner dans les grands hôtels parisiens ou dans sa luxueuse résidence du premier arrondissement de Paris … ni se rendre en Europe. C’est une sanction, certes, mais pas si grave que cela : il a toujours ses propriétés dans les Emirats, en Ethiopie et en Afrique du Sud (entre autres) où il pourrait passer des moments agréables.

Alors pourquoi faire tant de bruit dans La Nation ?
Pourquoi les journalistes de ce Canard unique (il n’y a plus de journaux d’opposition à Djibouti) remettent-ils le couvert ? Pour quelles raison, alors qu’ils défendent parfois des thèses ou des aspects cohérents, se laissent-ils aller à mentir et à travestir les faits, au risque d’être ridicules et surtout d’affaiblir leur démonstration.

On sait maintenant de façon certaine et incontestable, que le Juge a été assassiné.
C’est un fait sur lequel on ne peut plus revenir. Coup derrière la tête, pas de suie dans les voies respiratoires, deux carburants différents, etc…

Inutile donc de construire une argumentation sur le suicide. Ce point discrédite tout. Inutile donc de fouiller dans la vie de Bernard Borrel pour poser des questions qui n’ont aucun lien avec sa mort, puisqu’il a été assassiné.

La Nation fait feu de tout bois : dans un mélange indescriptible, elle attaque à la fois les protagonistes (voir ci-dessous), mais aussi les autorités françaises, l’Ambassade, la Coopération et indirectement l’Armée … Tout le monde y passe. En oubliant les liens de collusion reconnus entre Guelleh et Chirac : ce dernier tentant tout ce qui est possible pour le défendre … jusqu’à trahir son propre pays en organisant une plainte de Djibouti contre la France devant le Tribunal de La Haye (si le dossier était uniquement français, que vient faire cette plainte de Djibouti …)

Pourquoi s’attaquer à Mme Borrel ?
Après tout, elle ne demande rien d’autre que la reconnaissance du crime et le renvoi des auteurs du meurtre devant la Justice criminelle. Mais son premier objectif est la réhabilitation de la mémoire de son mari, qui n’a pas fui ce monde de sa propre décision, comme un lâche … Au contraire, il a fait face …. y compris devant des hommes armés et plus nombreux que lui !

Pourquoi s’attaquer à Alhoumekani ?
Il n’a fait que témoigner d’une conversation qu’il a entendu au Palais et encore, il a attendu de recevoir une autorisation de séjour en Belgique pour se présenter à la Justice. Contrairement à ce que propage La Nation, ce n’est pas pour obtenir cette autorisation qu’il a témoigné, car il craignait trop que son témoignage affaiblisse sa demande de régularisation, comme le lui avaient laissé entendre les autorités françaises à l’époque : ce n’est pas pour rien qu’il a préféré la Belgique à la France comme terre d’accueil …

La Nation oublie de nous rappeller que si Djama Souleiman et Hassan Saïd sont renvoyés devant la justice correctionnelle, c’est bien parce qu’il y a des faits établis de subornation de témoins. Si Guelleh n’avait aucune responsabilité dans cette affaire et si elle était franco-française, pour quelles raisons, aurait-il demandé à ses hommes de main de suborner deux témoins : cela ne tient pas la route !

En conclusion, en revenant sur le sujet avec des informations trompeuses, La Nation ne réussit qu’une chose : c’est à montrer l’embarras de Guelleh et ses craintes (probablement très exagérées par rapport à une analyse lucide de la situation).

« Mais l’oeil était dans la tombe et regardait Caïn ». Ce ne peut être que l’expression de sa mauvaise conscience qui le ronge. Si c’est vrai, certains pourront dire que Guelleh n’est pas aussi mauvais qu’on le dit, car il ressent les affres du remord et que ce serait la preuve qu’il a une « conscience », contrairement à ce que l’on pense généralement de lui ….

A-t-il aussi du remord pour tous les autres disparus mystérieusement à Djibouti et dont il pourrait avoir été le commanditaire ?

P.S. Pour quelles raisons, Moumin Bahdon aurait-il été réveillé en pleine nuit, alors que la mort n’était pas connu et serait-il sorti de chez lui. Etait-il déjà informé par les agents de Guelleh ????

__________________________________________ Extrait N° 1 de La Nation

Au commencement de la vérité …des mensonges…

Pour bien comprendre ce qu’il est désormais convenu d’appeler  » l’affaire Borrel « , il faut revenir au tout début, les jours précédant et suivant la mort du conseiller technique du ministre de la justice… Le temps des premières vérités, et des premiers mensonges…

Il y a eu dans cette affaire beaucoup des mensonges et de contradictions soigneusement camouflés… pour arriver à la version délirante retenue aujourd’hui par une veulerie judicaire bien française…

D’abord, les mensonges de la veuve Borrel, ceux d’une vie bâtie en trompe-l’œil, ceux d’une fin de vie vouée à fuir ses propres abîmes…

Ensuite, les mensonges des représentants officiels de la France à Djibouti (Ambassade, Consulat, FFDJ, Mission de Coopération, Eglise…….), des mensonges pour continuer à vivre et à profiter des avantages de la coopération, des mensonges pour camoufler le scandale imminent, des mensonges pour épargner une République française déjà souillée dans cette ancienne colonie.

Enfin, les mensonges du Gouvernement Français, des mensonges d’Etat destinés à  » surveiller et contrôler le bac à sable de l’armée française « , des mensonges à la hauteur du vent de panique qui s’empare de « la vieille classe politique locale  » et de  » leurs puissants protecteurs de la métropole « , des mensonges à l’approche d’un scrutin électoral à Djibouti qu’ils appréhendaient tous tant…

Qu’est-ce qui tracasse à la fin de ce mois de Septembre 1995, Bernard Borrel, après son retour de congé de la métropole ?

Quelle est la cause de « cette profonde détresse et cette souffrance secrète  » diagnostiquée par le Dr Pouech, ami du couple et psychiatre militaire à l’hôpital Bouffard ? Est-ce ses relations exécrables (selon Bernard Borrel) avec le ministre Djiboutien de la Justice ? Est-ce le zona découvert par le médecin de la famille, le Dr Roblin? Est-ce le suicide de son ami avec une arme de scellé dans son bureau de Président du Tribunal de Lisieux où Bernard avait servi comme Procureur qui le rend si dépressif ?

Assurément non …. Il s’agit peut-être de quelque chose de plus grave, de plus intime….

En effet, Bernard Borrel n’appelle t-il pas fin 1995, Jeanne Piquione, la belle antillaise de Toulouse, sa confidente et l’amour de sa vie, pour lui faire part de son désespoir, en lui précisant « qu’il ne s’agit ni des ses enfants, ni de son épouse, encore moins du suicide de son ami « …mais quelque chose d’autre qu’il ne peut lui dire au téléphone « .

Est-ce à cause de la Mission de Coopération à Djibouti qui tardait à lui notifier sa nouvelle affectation qu’il avait réclamé avec insistance auprès de Jean-Jacques Mouline, le chef de la Mission, son supérieur hiérarchique direct ?

D’où vient cette envie pressante, immanente à Bernard Borrel de vouloir quitter Djibouti subitement, alors que de l’aveu même de Elisabeth Borrel et de ses deux enfants, ils s’y sentaient heureux et ne voulaient pas partir?

Comment Elisabeth Borrel, devenue si intelligente pour déceler depuis 12 ans des complots partout, n’a-t-elle pas pu déceler la tentation suicidaire de son mari lorsque celui-ci, très agité, lui murmure un après-midi du 17 Septembre 1995,  » je ne suis pas digne de toi « ,  » il faut que je te parle mais je ne peux pas « ,  » quoi qu’il arrive, il ne faut pas que l’on se sépare  » ?

Comment des propos si sibyllins ont pu échapper à une femme qui prétend aujourd’hui avoir toujours été proche de son mari ?

Pourquoi les proches du couple, le Claude Sapkas-keller, les Pouechs, les Auffrets, les Guillemots, par ailleurs voisins et surtout les représentants officiels de la France à Djibouti et notamment son supérieur hiérarchique direct, Jacques Mouline, le Chef de Mission de la Coopération, évitent-ils tous, Bernard Borrel les jours précédents sa mort alors même que dans le petit microcosme français, tout le monde savait que le conseiller Technique du Ministre Djiboutien de la Justice était  » désespéré  » ?

Que savaient ce  » Français privilégiés de Djibouti  » sur Bernard Borrel, sur la cause de son angoisse ?

Pourquoi Bernard Borrel retire-t-il, le matin du 19 Octobre 1995 à la BCI l’équivalent en franc Djibouti de 50 000 FF, sans en informer son épouse ?

A quoi donc avait -il destiné une somme d’argent aussi importante qui correspond au prix du sang en terre nomade ?

Faisait -il l’objet d’un odieux chantage ? En tout cas, Bernard Borrel rentrera le 19 Octobre 1995 déjeuner chez lui avec l’argent…  » Il semblait soulagé, après la sieste, comme quelqu’un qui a pris une décision  » lancera quelques années plus tard, Mme Elisabeth Borrel, mystérieusement. Bernard Borrel sera vu pour la dernière fois vers 17H 30 à la station mobil oil où il se fera servir 6 litre d’essence dans un jerrican lui appartenant.

Le Docteur Roblin sera, quelques minutes plus tard, le dernier français à l’apercevoir, garant sa voiture dans la cour du palais de Justice, seul au volant…

Mme Borrel ne commence à s’inquiéter de l’absence de son mari vers minuit et appelle ses amis et voisins, les couples Prigents, les Auffrets, les Pouechs, les Guillemats qui se relent une partie de la nuit, pour ne pas la laisser seule…

Pendant que les femmes entourent Mme Borrel, les hommes cherchent partout en ville, dans les hôpitaux, les commissariats, le port et même les bars, sans trouver trace ni de sa voiture, ni du magistrat.

Vers 4 heures du matin, Mme Borrel se retrouve seule avec Claude Sapkas-keller, l’ami de la famille.

Il l’incite à regarder partout dans l’appartement. « Cherchez, Bernard a dû laisser un mot, quelque chose !  » insiste-il. Après avoir inspecté la salle d’eau, Mme Borrel s’est aperçue de la disparition du jerrican noir qu’utilisait la famille pour des excursions.

SAPKAS la rassure comme il peut, en lui disant que son mari est parti en voyage.

Puis ils continuent à chercher, dans la bibliothèque, sur une étagère et dans la chambre.  » Soudain, Madame Borrel a ouvert un des tiroirs d’un meuble du salon et a tiré une chemise verte à élastiques « , se souvient Sapkas. A l’intérieur beaucoup des liasses de billets en francs djiboutiens qu’ils comptent, et deux lettres manuscrites et signées par Bernard Borrel, la première intitulée  » ce que je dois  » avec une liste détaillée de chose à payer et la seconde relative au  » meilleur moyen de vendre sa collection des médailles militaires « .

 » J’ai tout de suite pensé qu’il ne reviendrait pas « , raconte Sapkas-Keller. La brigade criminelle de Paris conclura que Bernard Borrel a mis en ordre ses affaires, sur un plan financier et sur un plan personnel, avant de commettre l’irréparable.

Aussitôt, Madame Borrel demande spontanément et sans explication, à Sapkas-Keller de ne rien dire, et le prie  » de ne jamais parler de cet argent et du mot à personne « .

Interrogée deux jours plus tard par la gendarmerie djiboutienne en présence d’un gendarme français, elle répétera son mensonge et cachera avoir retrouvé la somme retirée par son mari et la lettre qui allait avec. « Je ne sais pas pourquoi mon mari s’est donné la mort, c’est son choix » conclura-t-elle devant les enquêteurs.

Après cette épisode de la découverte de l’argent et des lettres, Madame Borrel très éprouvée s’est alors réfugiée dans sa chambre. Au lever du jour, elle est réapparue en sous-vêtements dans le salon où attendait Sapkas. Elle délirait et disait vouloir  » rejoindre Bernard « , en tournant en rond autour de la fenêtre de l’appartement situé au troisième étage. Prévenue par Sapkas, Marie Claude Pouech, la femme du psychiatre militaire viendra d’urgence lui faire une piqûre pour la calmer.

Pourquoi voulait-elle se suicider ?

Une réaction étrange et inattendue alors que pour l’heure, Monsieur Borrel est toujours introuvable et que l’espoir de le retrouver vivant est encore permis.

La brigade criminelle parisienne insistera sur le changement d’attitude de Madame Borrel et conclura par la découverte pendant la nuit  » d’une lettre plus intime et plus révélatrice dont Madame Borrel tairait l’existence pour des motifs inexpliqués « . Cette lettre expliquerait le suicide et son changement de comportement, constaté au fils des heures par les témoins présents. Et les contradictions sur le contenu des lettres et l’endroit où l’argent a été trouvé.

Jean-Jacques Mouline et le Consul de France sonnèrent chez Mme Borrel vers 8 heures du matin pour lui annoncer la découverte par une patrouille de l’armée française de la voiture et du corps de Bernard Borrel au Ghoubet.

Mme Borrel refusera de voir le corps de son mari et la mise en bière se fera par Mme Foix, en présence du Consul général de France, M Guérin.

Mme Foix constatera avec le Consul que la rigidité cadavérique du corps en  » position recroquevillée  » empêche celui-ci d’être placé dans le cerceuil.

 » Je n’ai pas le choix, je dois forcer lança-t-elle au Consul « , qui sursauta aux bruits des craquements des os…Ni Mme Borrel, ni la justice française n’estimeront nécessaire d’exiger une autopsie lorsque le corps arrive en France…

Pourtant, le médecin militaire français de l’hôpital militaire français de Bouffard, le Dr Trillat qui avait délivré le certificat de décès avait aussi préconisé qu’une autopsie soit réalisée dès le retour du corps en France (en l’absence de médecin légiste à Djibouti).

Pire encore, le Maire de la commune de Frouzins procédera aussitôt à l’enterrement du corps du conseiller technique Borrel…

Madame Borrel rentrera en France avec les lettres, et l’argent sera échangé contre des chèques en francs français émis par les amis du couple à Djibouti. A nouveau, Madame Borrel leur suppliera de ne rien dire, les associant au mensonge qu’elle a elle -même initié et qu’elle qualifiera de  » faux criminel  » à Claude Sapkas Keller. Madame Borrel a imposé un secret à des personnes qui, d’une solidarité et conduite exemplaire, se sont mobilisées pour la soutenir et l’apaiser comme elles ont pu, jusqu’ a même faire un faux témoignage pour couvrir le sien.

Il n’est pas étonnant qu’une fois en France, Madame Borrel se soit dissociée et se soit coupée de la communauté des Français de Djibouti qui ne partage en rien sa conviction et contredit sa version. Elle les reniera et nourrira une animosité à leur égard comme le témoigne cette phrase :  » je veux que tous ces privilégiés des colonies rendent des comptes « .

Un moyen aussi de détourner l’attention et éviter que l’on reparle de l’argent, des lettres et des circonstances autour de la mort de son mari.

En effet, les représentants officiels de la France à Djibouti et notamment Jean-Jacques Moulin, Chef de la Mission de Coopération à Djibouti déclenchera après la découverte du corps du magistrat un branle-le-bas combat non pas pour aider les enquêteurs Djiboutiens à éclaircir les circonstances de la mort mais pour le convaincre qu’il s’agissait d’un suicide et qu’il fallait clôturer le dossier au plus vite!

Avaient-ils peur que les enquêteurs Djiboutiens découvrent quelque chose de plus effrayant dans le cadre des investigations menées sur la mort de Bernard Borrel ?

Qu’est-ce qui pouvait justifier (aux yeux du Chef de la Mission et des autres responsables français) une telle précipitation et une telle angoisse dans l’enquête sur la mort d’un magistrat français ?

Pourquoi J Mouline, suppliait-il, Moumin Bahdon Farah, ministre djiboutien de la Justice, dans son bureau, en présence du procureur général et du procureur de la République de l’époque, deux heures seulement après la découverte du corps du magistrat, de préparer sur le champ un communiqué officialisant (leur thèse) du suicide ?

De façon prémonitoire Jean-Jacques Mouline déclarait aux policiers que les difficultés professionnelles rencontrées par Bernard Borrel à Djibouti, ne lui semblait pas suffisante pour expliquer son geste. Un geste de désespoir extrême, d’une violence inouïe dans un lieu débordant de mysticisme. Comme si Bernard Borrel aurait voulu se purifier et expier une faute grave et inavouable pour un homme profondément religieux comme lui. Une menace qui s’est concrétisée par un chantage odieux auquel il n’a pas voulu céder. Peut-être aussi, l’impérieuse nécessité de préserver les autres expatriés et la France…

__________________________________________ Extrait N° 2 de La Nation

Décès de B.Borrel
Les preuves d’une affaire franco-française
 

La façon dont les autorités françaises de Djibouti ont administré la mort du juge Borrel a longuement vocation de renseigner sur le fait que, ces dernières voulaient très vite se débarrasser de cette affaire et partant, avaient des raisons personnelles de se refuser à un traitement transparent et clair par rapport à ce sujet. Donnons quelques exemples pour illustrer cet avis.

L’adresse d’un télégramme de l’Ambassade de France au Ministère de la Coopération de Paris, annonçant le suicide de Bernard Borrel alors que le corps gît encore sur le terrain et qu’il n’ait été consulté par aucun médecin,

Cette scène d’affolement rapportée, le matin de la mort du magistrat, sur un capitaine de l’armée française faisant très peu cas de la douleur et émotion de la nouvelle veuve pour la presser de retrouver, à la maison, un document qui était en possession de B Borrel et dont le contenu était très compromettant pour les autorités de son pays,

Les déclarations de ce paramédical de l’Hôpital Bouffard du 19 octobre 1995 qui révélera avoir signé des documents établissant le fait qu’il ne devait jamais s’exprimer sur des détails se rapportant à la dépouille de ce magistrat qu’il aura ausculté,

Les récents commentaires de ce responsable en chef adjoint de la DGSE de Djibouti à l’époque des faits et qui, indiquera n’avoir jamais pu trouver le moindre début d’indices allant dans le sens d’une incrimination de Djibouti dans la mort de B Borrel, ajoutant même qu’il était plutôt d’avis qu’il s’agissait d’une affaire franco-française….

Autant d’indices et de points allant dans le sens de montrer que les autorités françaises ont non seulement géré de façon unilatérale la mort du juge Borrel mais aussi que, elles ont été à l’origine de l’interprétation qui a été donnée à ce décès.

Les allégations selon lesquelles notre pays serait à l’origine de la thèse du suicide de B Borrel, relève d’une pure invention. Elle consiste en une contre-vérité qui a désormais acquis force de conviction sous l’effet d’une saltimbanque médiatique, organisée contre Djibouti depuis plusieurs années maintenant.

Et qu’il ne faille surtout pas s’attendre à ce que, ceux qui jouissent de toute latitude pour restaurer la vérité sur ce point le fassent. Cela fait effectivement des années que les affabulations et les faux procès se succèdent à l’endroit de Djibouti sans que jamais, aucune des institutions françaises de notre territoire qui, ont préalablement concouru à la nomination du type de mort (suicide) donnée à celle de B Borrel, n’ait jamais daigné se fondre d’un communiqué officiel reconnaissant leur paternité sur ce propos. 

Mais le plus drôle réside en le paradoxe dans lequel se complait Mme Borrel elle-même. La perspicacité et le sens de persévérance rapportée sur elle dans la panoplie de portraits psychologiques qu’une certaine littérature (Daniel Nicolas) qui ne tarit d’éloges à son compte ne cesse de  produire à la pelle,  n’existeraient-ils que dans la mesure où il lui importe d’établir le réquisitoire de Djibouti ?

Pour magistrate qu’elle est, qui plus entend rendre honneur à la mémoire de son mari qu’elle décrit comme un as du droit, pourquoi se refuse-t-elle au principe de l’enquête à charge et décharge ?

A l’évidence, beaucoup de gens indisposeraient madame dans son sens de repartie pour qu’elle se résolve en toute passivité et indolence aux déclarations opportunistes de cet ex-officier Djiboutien.

Opportunistes, les déclarations d’Houmekani le sont dans la mesure où, elles répondaient à la nécessité pour ce dernier d’avoir un créneau lui permettant de s’établir en Europe, suite à son limogeage au sein des Forces de l’Ordre de Djibouti et à sa certitude de ne plus retrouver du travail au pays pour avoir défroqué la chronique avec sa légendaire irresponsabilité et son attrait aigu pour la grande délinquance.

A moins donc que son portraitiste ne lui jette gratuitement  » des fleurs « ,  Mme Borrel aurait eu la clairvoyance d’apporter un bémol aux astuces bon marché d’Houmekani si, elle n’était pas sous le coup de la manipulation de milieux hostiles à Djibouti qui, entendent l’utiliser malicieusement.

S’il importe réellement à Mme Borrel d’accéder à la seule connaissance des circonstances relatives au décès de son époux, alors nous semble-t-il, qu’il ne lui rapporte rien de prêter son image aux traditionnels détracteurs de Djibouti. De même, pensons-nous, qu’elle n’a rien à gagner en se posant en fer de lance dans l’invective médiatique contre notre pays. Qu’elle demande de prendre congé auprès de tous ces courtisans aux objectifs bien distincts du sien et attende, en toute quiétude, les délibérations. Un point c’est tout.